Deux semaines plus tard il passe me prendre dans son bolide. Nous arrivons après presque une heure de route à un manoir charmant et qui a du cachet.
Lorsque j’ôterai mon manteau son regard comme celui d’autres hommes s’éclairera.
Je ne sais pas que cette tenue fait monter les enchères et que d’autres hommes se joindront à lui pour ravager la femme prétentieuse et sophistiquée que je suis.
Mais je pense que le challenge attendra le milieu de la soirée car nous allons probablement boire du champagne et danser tout d’abord.
Enfin, c’est ce que je crois Je suis vraiment trop naïve.
° ° °
Le soir convenu je suis venu la chercher à notre point de rendez-vous (le carrefour de deux rues à deux-cent mètres de chez elle.)
Je suis étonné de ta tenue : classe, c’est sûr (ces robes noir et blanc sont très mode) mais plutôt classique. Évidemment la robe est assez courte, ses bas sont noirs (j’appendrai plus tard qu’elle a mis des collants-porte-jarretelle) et elle porte d’autres bottes (elle doit en avoir une sacrée collection), hautes et à talons pointus, bien brillantes et qui sentent tellement le cuir qu’on dirait qu’elles sont neuves.
L’odeur forte de cuir de l’intérieur de ma Jaguar la saisit également et semble lui faire chaque fois le même effet : durant les cinquante minutes du trajet elle ne fait que croiser et décroiser les jambes nervosité ? Sans doute : elle semble un peu stressée, ne sachant pas ce qui l’attend (elle essaie quelques questions discrètes, subtiles, tout en sachant qu’elle aura peu de réponses de toute façon) mais excitation, émotion forte, très certainement : l’excitation titille les lèvres de sa chatte et je suis certain qu’elle mouille déjà et ce sont les picotements de ses muqueuses intimes qui provoquent chez elle ce besoin de frotter ses cuisses l’une contre l’autre.
Par ailleurs, j’appendrai dans la soirée qu’elle a totalement épilé sa chatte, et jusqu’à la raie de ses fesses – ses deux orifices sont parfaitement glabres et accessibles, totalement disponibles.
Elle est visiblement impressionnée par l’imposante demeure de notre hôte et organisateur de cette soirée : un petit château du XVIIIème siècle Visiblement la richesse l’excite, cette salope !
Mais elle va voir tout ce qu’on peut faire dans un tel lieu, du siècle du marquis de Sade ! Elle va le découvrir mais progressivement.
J’ai prévenu mes amis, leur ai dit qu’elle était impressionnable et qu’il fallait y aller crescendo avec elle. La soirée commencera donc sans doute de façon assez classique et civile.
Dès que nous entrons, le décor, les chandeliers, les domestiques en livrée du siècle des Lumières font briller ses yeux. La tenue un peu extravagante de certaines personnes présentes l’ont fait ici sourire, là frissonner.
Oui je l’ai vue sourire, les yeux attirés par cette chemise blanche à jabot, cette veste qui fait un peu théâtre. Mais ils se sont allumés en descendant sur cet homme en découvrant un pantalon de cuir et des bottes – tenue sans doute d’équitation, mais digne d’un grand seigneur.
D’ailleurs celui-ci elle l’aurait juré tenait discrètement une cravache dans sa main.
Et là-bas, au fond de la grande pièce, dans des endroits mal éclairés, elle a bien vu (elle n’a pas rêvé !) que des femmes se tenaient debout, immobiles, telles des statues, leur visage masqué par un loup de velours noir.
Elle sera encore plus surprise, tout à l’heure (mais il sera trop tard, malgré son effroi, pour reculer, pour prétexter je ne sais quoi et me demander de rentrer), en voyant dans les lavabos contre le mur, une femme à genoux, tournée face à la faïence, dénudée au-dessous de la taille, exhibant sa croupe épanouie et nue et des escarpins rouge vif.
Elle me demandera bien pourquoi cette mise en scène. Elle pensera d’abord que c’est dû à l’extravagance de l’hôte et propriétaire des lieux et à son sens de l’esthétique allié à son goût immodéré des femmes.
Puis elle apprendra assez tôt que cette femme est là pour soulager les hommes qui ont un besoin sexuel pressant en sortant des toilettes.
Elle le comprendra en voyant un invité sortant du cabinet, s’agenouiller derrière cette majestueuse croupe, et ne s’étant pas encore rajusté, la saillir en levrette à longs coups de reins souples. Elle verra la femme devoir mettre ses mains contre le mur tellement l’assaut est puissant pour éviter de se faire écraser contre la paroi. Puis elle verra l’homme, après avoir joui bruyamment, attraper la femme par les cheveux et lui mettre sa queue dans la bouche pour qu’elle la nettoie.
Elle sera encore plus effarée quand elle apprendra ensuite que cette femme n’est pas une prostituée engagée pour la soirée, mais la femme d’un notaire participant à la soirée.
Et elle tremblera une heure plus tard quand quelqu’un viendra lui dire discrètement :
« – C’est à votre tour d’assurer le « service des sanitaires », ma chère. »
Et lui dire d’une voix plus basse et vicieuse :
« – Surtout ne retirez pas vos bottes, vous êtes délicieuse » et d’ajouter avant de s’éloigner :
« – Robe retroussée sur les reins, ce sera parfait. Et pas de collants je suis sûr que vous n’en n’avez pas, remarquez vous êtes une femme de goût.
Enfin, je vous dis ça, parce que les collants ça énerve les hommes certains convives, les découvrant, se mettent à les déchirer, puis à sodomiser brutalement et à sec la malheureuse
Il se trouvait détail amusant que la malheureuse en question était l’épouse d’un colonel de gendarmerie à qui elle a eu le toupet d’aller se plaindre ensuite Non seulement il ne l’a pas soutenue, mais je ne vous dis pas le châtiment qui lui a fait subir en représailles devant toute la confrérie des invités ! »
Et il partira en ricanant.
Pour l’heure elle est bien accueillie, comme à un cocktail mondain. Tout le monde est raffiné, les hommes sont fiers et bavards, les femmes élégantes et attirantes, dans des robes de soirées seyantes, très sexy.
Le champagne coule à flot, on remplit souvent sa coupe, elle a un peu la tête qui tourne. Elle a la sensation que les hommes et les femmes virevoltent autour d’elle, dans une lumière de plus en plus tamisée.
Puis soudain elle sent un regard sur elle, un regard qui la met mal à l’aise, et qui s’approche. C’est une femme, la soixantaine, belle et d’allure sévère, brune, cheveux courts. Sa robe brille et lui colle au corps, rouge sombre, rutilante, brillante, d’un tissu étrange qui fait l’effet d’être du lycra.
Elle porte des manches courtes et de longs gants de cuir noirs.
Quand Jenna baissera les yeux elle découvrira avec effroi qu’elle tient en laisse une jeune femme à demi-nue, harnachée de cuir et de métal, et qui se déplace à quatre pattes.
Elle se place face à Jenna, son visage à quelques centimètres de son visage. Ça la met très mal à l’aise mais elle n’ose bouger. Elle voit qu’elle est très maquillée. Elle sent son souffle sur elle. Ses yeux sont bruns, beaux mais très durs.
Elle apprendra ensuite que c’est la maîtresse de maison.
D’un doigt elle soulève son menton et garde ainsi le visage droit, la tête redressée.
Il y a un long silence, puis elle murmure un « hmmm » puis, d’un ton très froid :
« – Comment t’appelles-tu ? »
« – Je suis Jenna » murmure-t-elle timidement
« – Jenna c’est un prénom, ça ? Un prénom de chienne un prénom de petite pute ! » mot qu’elle lui crache presque à la figure avec mépris.
Elle pense qu’elle est déjà en train de s’éloigner, mais en un clin d’il elle est dans son dos, lui a saisi les poignets qu’elle lui maintient fermement, la réduisant à l’impuissance pour lui montrer sa force et lui rappeler la future condition de soumise. Puis elle lui dit d’une voix calme, tout près de l’oreille :
« – Ta robe est démodée. Tu veux jouer aux grandes dames, mais au mieux tu es une nouvelle riche qui veut jouer à la bourgeoise. »
Elle ricane : « tout à l’heure je me repaîtrai de tes cris quand je te ferai sodomiser à la chaîne par tous les hommes présents ici
Ah, et d’ailleurs, j’ai deux dobermans dressés à ça, je les ferai passer en premier Désolée d’avance s’ils griffent tes bas et tes bottes de garce ! »
Elle la lâche et son mari intervient, souriant d’un air faussement débonnaire :
« – Oh Theresa, laisse-la voyons. C’est une amie de D., et tu vas l’effrayer. »
(A suivre)