Sur mon trajet du boulot, à un endroit de cette petite ville que je traverse, j’avais fini par prendre l’habitude de voir une jeune femme à un arrêt de bus, de l’autre côté de la route, allant dans le sens opposé du mien. Une route très calme et longeant un petit bois. J’avais remarqué qu’elle avait toujours un casque sur les oreilles. Des cheveux blond lumineux, des lèvres bien dessinées et … un peu boudeuses. Grande, elle portait toujours des vêtements serrés en bas : mini-jupe, pantalon jean bien moulant, et de jolis petits blousons qui semblaient toujours trop petits pour elle. Elle avait toujours l’air ailleurs, dans sa musique peut-être !
Un matin, j’ai été surpris de ne pas l’apercevoir. Un coup d’il à ma montre m’indique que j’étais en retard : normal qu’elle ne soit plus là, le bus est déjà passé ! me dis-je. Mais, sans comprendre pourquoi, j’ai freiné un peu et, avisant le rond point, je décide de faire demi-tour. Je ne savais pas ce que je faisais. La voiture arrêtée juste avant l’abribus, je descendit et commençai à en faire le tour. J’ai du avoir une gueule d’ahuri quand je suis tombé nez à nez avec la jeune femme. Mais, ma surprise passée, je me suis rendu compte qu’elle était plus surprise que moi : des yeux écarquillés, la bouche pulpeuse entr’ouverte… Mais, reprenant petit à petit mes esprit, j’ai commencé à me rendre compte que quelque chose n’allait pas : elle avait un joli petit chemisier blanc déboutonné, laissant échapper la naissance de jolis seins moelleux, ses cheveux étaient légèrement ébouriffés et elle se tenait un peu fléchies avec les genoux collés l’un à l’autre… c’est là que j’ai aperçu un bout d’une culotte bleue dépasser de sa jupe.
Nous sommes restés quelques secondes interdits, l’air idiot tous les deux. Mais un bruit de branchage qui bouge et de pas sourds m’a fait tourner la tête pour apercevoir un homme qui me fonçait dessus. Il levait le bras gauche d’un air menaçant et a fait mine de me donner un coup de "je ne sais qui"… J’ai eu juste le temps de bouger ma tête. Un gros bâton s’est abattu sur mon épaule, me tirant un cri de douleur. J’ai vite réagi en lançant un coup de genou devant moi, ce qui a fait que l’agresseur se retrouve par terre, plié en deux. Je lui donne un coup de pied, plus pour l’éloigner que pour lui faire mal. Je ne m’étais pas rendu compte que la jeune femme s’était collée à moi, la tête cachée derrière la mienne et son souffle fort et tiède me mouillait presque la nuque.
L’homme a réussi à se relever en reculant et s’est enfuit à travers le petit bois pas loin.
Je me retourne vers la jeune femme, la prends par les épaules pour la décoller un peu de moi. Un petit parfum sensuel m’emplissait les narines et la chaleur de son corps m’envahissait tout entier. Je lui demande très doucement :
— Vous allez bien, mademoiselle ?
Seul un regard humide me répondit, suivi d’un petit sanglot.
— Vous vous appelez comment ?
— Sophie, dit-elle dans un souffle. Ce con-là me suit depuis plusieurs mois ; il habite dans mon village, il est cinglé… Il avait juré de me sauter…
— Il, il ne vous… il vous a … ??
Non, non, rassurez-vous, il a à peine commencé à me soulever ma jupe quand vous êtes arrivés
— Si vous le connaissez, portez plainte !
— Non, ça sert à rien… il est cinglé je vous dis !
En disant ça, Sophie se reprend un peu, s’éloigne un peu et ajuste ses vêtements…
— Je vous remercie, ça va mieux maintenant… vous, vous pouvez me laisser…
J’allais partir à contre cur, puis :
— Votre bus est peut être déjà passé !?
— Meeeerde ! Putain ! J’avais un contrôle ce matin …
— Je peux vous déposer, si vous voulez ?
— Non, non ! C’est gentil, mais il m’a pris mon sac en plus, ce con !
En disant ça, elle se laisse tomber dans mes bras, avec un petit sanglot.
— Allez, venez, je vous emmène au lycée…
— Je suis à la fac, monsieur !
— Oh pardon… on y va ! Ce devra aller, croyez-moi !
Je ne l’ai pas vu pendant trois ou quatre jours, après cet incident.
Un jour, pendant que je retournais au bureau vers 13:30, je la vis de loin, faire les cents pas, bien loin de l’abribus… Bien évidemment, je m’arrête sur le bas côté, ouvrit la fenêtre et lui lance un "Bonjour Sophie !".
Elle se retourne, un bref sourire se dessine sur lèvres et, immédiatement, elle traverse la route pour venir vers ma voiture, côté passager. Surpris, je lui lance un regard interrogateur.
— Vous pouvez m’emmener à la fac, svp ? J’ai raté mon bus.
Il faisait beau ce jour-là, et les dernières chaleurs d’octobre donnaient envie de profiter du soleil avant les premiers froids. Sophie avait une très belle robe fleurie qui mettait en valeur ses seins, tout en laissant ses cuisses au soleil. Les mouvements de la voiture faisaient basculer Sophie vers moi et son parfum me pénétrait de plus en plus. Ses cuisses étaient de plus en plus dégagées. Elle ne me regardait pas du tout, mais un petit sourire m’indiquait qu’elle appréciait la situation.
Tout d’un coup, elle me dit d’un ton calme, dans un souffle et sans me regarder :
— Vous voulez me rendre un service ?
Et sans attendre ma réponse :
— Prenez la prochaine à gauche.
Sans réfléchir, les yeux fixés sur ses bouclettes blondes et lumineuses, la naissance de ses seins qui réagissaient aux mouvements de la voiture… j’ai tourné à gauche.
— Ensuite, le petit chemin qui longe le bois… dit-elle toujours sans un seul regard vers moi.
Je n’ai pas tardé à apercevoir un petit chalet au milieu de couleurs automnales.
— Je ne vous ai jamais demandé votre nom… me dit-elle avec un regard brillant planté dans le mien.
— Monsieur Shinker, j’ai bredouillé (ridicule ! Monsieur !… quelle idée !)
— Vous voulez que je vous appelle MONSIEUR ?
— Excusez-moi, c’est une réaction de vieux, n’est-ce pas ? Je m’appelle Martin…
— Vous n’êtes pas vieux pour moi, vous êtes mûr, et j’adore ça !
En disant ça, elle quittait la voiture et me devançait vers le petit chalet " C’est un ami de la fac qui habite ici… il me laisse les clés pour nourrir son chien les vacances… Vous venez ? "
J’étais planté à côté de la voiture, les sens en ébullition, ne sachant que penser.
A l’intérieur, je ne savais plus qui j’étais, ni ce que je faisais dans cet endroit, avec une belle jeune femme. Elle m’avait indiqué les toilettes, le bar où il devait y avoir un bon whisky et le frigo, puis est allée prendre une douche. Elle avait trop chaud !
J’attaquais mon deuxième vers de whisky quand un grincement de porte m’a fait sursauter N’entendant plus rien, ne voyant personne arriver, je me levai et me dirigeai vers la seule pièce avec une porte fermée. J’ouvre doucement : un lit au fond de la pièce, la jeune femme allongée sur le ventre, habillée d’un petit peignoir en soie. Sa tête était enfouie sous un oreiller que ses bras semblaient tenir. La courbure des fesses, bien dessinée sous la soie fine attiraient mon attention. Le peignoir court laissait deviner un espace velouté et sombre… quelques gouttes perlaient encore sur les cuisses laiteuses de Sophie…
Mon dieu ! Qu’est-ce que je fais ?
(à suivre)