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Le Village en folie – Chapitre 11

Le Village en folie - Chapitre 11



« Un virus très rare a été trouvé dans l’échantillon sanguin de ta patiente Catherine Blondin, annonça à docteure Alicia LeBel le microbiologiste de l’hôpital Honoré-Mercier. »

L’omnipraticienne, assise dans le bureau adjacent au labo que celui-ci dirigeait, avait été convoquée par le scientifique pour lui apprendre la nouvelle. Se trouvait également présente la neuropsychologue de l’hôpital.

Constatant l’inquiétude exprimée sur le visage d’Alicia qui s’efforçait de conserver le clivage entre l’aspect professionnel de la question et l’aspect affectif en lien avec la condition de son amie proche, l’homme voulut la rassurer :

« Mais, bonne nouvelle : tous les autres échantillons se sont avérés négatifs. Aucune trace virale décelée dans la salive ni dans aucun autre liquide organique prélevé. Notre bibitte ne semble donc pas transmissible d’un individu à un autre, ce qui exclut toute crainte de contamination entre humains. »

« Ouf ! soupira Alicia en pensant à sa copine qui avait déjà passé plusieurs nuits en compagnie de sa patiente. »

La femme ne se trouva tout de même qu’à moitié rassurée, se tournant alors vers la neuropsychologue qui avait suivi jusque-là la conversation.

« Peut-on ainsi relier les écarts de comportement de la malade à cette infection virale ?

— Tout à fait, docteure LeBel, répondit la spécialiste demandée en consultation. Nous avons ici affaire à un micro-organisme qui s’attaque à la région antérieure de la partie médiane du lobe temporal du cerveau. Les patients ainsi affectés développent un tableau clinique et mental s’apparentant au syndrome de Klüver-Bucy.

— Mais ce phénomène affecte généralement la mémoire, émousse les émotions et porte à la boulimie. Ce n’est pas le cas de ma patiente !

— Je vous le concède, chère collègue, reprit l’autre. Mais vous oubliez un aspect typiquement caractéristique de cette affection…

— Les pulsions sexuelles incontrôlables ! s’exclama la doc.

— Et voilà ! J’ai mentionné le Klüver-Bucy afin de mieux vous faire saisir la chose, mais il ne s’agit pas vraiment de ce syndrome comme tel. Il n’y a que l’hypersexualité qui se manifeste dans le cas qui nous intéresse : perte d’inhibition, libido débridée, exhibitionnisme, masturbation en public, tendances perverses, etc., etc., etc.

— Ma patiente n’a manifesté que des tendances masochistes…

— C’est sa façon à elle de vivre son affection. Pour d’autres, ce sera des paroles ou des comportements inappropriés, surtout en public, des plaisanteries déplacées… Et dans les cas plus graves, des histoires de sado-maso. Les comportements peuvent varier d’un individu à l’autre. »

« Mes beaux-parents ! pensa soudainement Alicia, se rappelant la scène vécue par Catherine chez elle après la fête donnée chez les Durocher. »

Laissant la femme assimiler ces dernières informations, le microbiologiste reprit :

« Ce sont des comportements également et tout récemment signalés dans le secteur des rangs à Sainte-Marie-du-Chapelet où habite votre malade, d’ailleurs. Nous avons des raisons de croire que le virus s’y est propagé. Mais nous n’avons aucune espèce d’idée quant à la source de la contamination.

— Fait intéressant, ajouta la neuropsychologue, l’attaque virale est généralement de courte durée, l’élimination du virus survenant rapidement.

— Cliniquement parlant, comment se vivent les crises ? interrogea Alicia.

— Les gens affectés sont soudainement pris d’une pulsion impérieuse, affirma la spécialiste. Ils vont se mettre à proférer des paroles gênantes pour l’entourage, ou encore céder à une envie de masturbation sur place, à solliciter des relations soit à caractère normal ou de type sado-maso. Dans la littérature, des problèmes de thermorégulation sont aussi rapportés : sensations de chaud ou de froid précédant les crises, forte fièvre post-syndrome à l’occasion. C’est tout comme une crise cardiaque, au final : beaucoup de signes cliniques possibles, mais pas tous manifestés à la fois. Ça devient du cas par cas. Mais une constante demeure : désinhibition totale et hypersexualité.

— Ma patiente était brûlante de fièvre quand on l’a prise en charge, je me souviens.

— Post-crise, les malades peuvent aussi se sentir saisis d’un profond sommeil, nécessitant une période de repos immédiate. »

S’étant alloué une pause, le chef du labo enchaîna :

« Comme le virus s’élimine rapidement, tout rentre très vite dans l’ordre, jusqu’à la prochaine contamination et alors le cycle recommence. Aucune séquelle permanente n’est cependant relatée dans la presque totalité des cas.

— Et le temps de latence, questionna Alicia ?

— Une fois devenu l’hôte du virus, une crise peut se déclencher chez le porteur aussi rapidement que dans l’heure qui suit la contamination. Le délai est cependant variable d’un individu à l’autre, répondit la neuropsychologue. La crise peut être d’une durée très courte ou s’étirer sur plusieurs heures.

— Pas de vaccin, pas de remède spécifique autre que le traitement de soutien : contrôle du comportement et de la fièvre au besoin, et repos. Voilà toute l’affaire, conclut le microbiologiste.

— J’ai été mandatée par la Santé publique pour investiguer ce phénomène, annonça l’omnipraticienne, reconnue dans son milieu pour son jugement et son flair cliniques. Je commence mes recherches dès cette semaine.

— Si ça peux t’aider, docteure, sache que des échantillons d’eau provenant de l’aqueduc municipal ont déjà été analysés. On a aussi fait des prélèvements dans quelques puits artésiens du secteur. Tout est négatif de ce côté jusqu’à présent. Il faudra trouver une source de contamination ailleurs. »

Alicia se leva et, après avoir exprimé ses remerciements à ses deux collègues, prit congé d’eux.

De retour à la maison, de bonnes nouvelles attendaient les trois filles. Suite à un ultime examen médical effectué par Alicia, Catherine fut déclarée complètement rétablie de son affection et apte à retourner au travail. N’ayant plus manifesté de pulsion sexuelle malsaine depuis le début de son séjour chez le couple de lesbiennes, et les autres résultats de laboratoire s’étant tous avérés négatifs, la fille aux longs cheveux blonds appréciait enfin de pouvoir garder le plein contrôle sur sa libido. Pendant cette période qui avait été le théâtre de la reprise d’activités sexuelles plus normales en compagnie de sa soignante Sophie qui avait multiplié avec sa protégée les séances de gouinage, la fille s’était aussi enfin libérée de toutes ses batailles internes, ayant reçu et accepté avec joie la déclaration d’amour exprimée par Sophie en son propre nom et en celui de sa conjointe.

Sophie avait, en effet, durant ces quelques nuits passées avec Catherine, pris grand soin de procurer des orgasmes aussi intenses que variés à cette dernière, stimulant tour à tour son bouton d’amour à l’aide des doigts, de la langue, de vibrateurs et autres sex-toys. Réconciliée avec les joies du sexe anal, toujours sous les manuvres délicates et attentionnées de la rouquine, Cathy s’était également laissée engoder et emporter vers de nouveaux paradis par des objets sexuels de calibres et de formes variés, passant du chapelet anal jusqu’au pénis de très grosses dimensions.

Initiée à cette technique nouvelle pour elle, la fille avait particulièrement apprécié la position du ciseau dans laquelle, assises l’une contre l’autre dans un face-à-face érotique, les partenaires laissaient leurs boutons d’amour se frotter mutuellement jusqu’à l’atteinte de l’orgasme, tout en se caressant réciproquement les seins dans des gémissements de plaisir ininterrompus entremêlés de sourires coquins adressés à l’autre partenaire.

Mais ce qui demeura le plus excitant pour la blonde fut définitivement de se faire cochonner le petit trou par la langue de la rouquine qui était passée maître dans l’art des fouilles anales avec son muscle exercé et vigoureux. L’extase se faisait ainsi atteindre rapidement lorsque, positionnée en levrette, elle se laissait ainsi explorer la rondelle, deux de ses doigts massant son clito qui rapidement montait au sommet des plaisirs. Sophie avait ainsi voulu donner des leçons à sa protégée, lui démontrant que deux gouines n’avaient pas nécessairement à avoir recours à des artifices pour monter ensemble au septième ciel.

Le repas du soir fut spécial : mettant fin à sa diète sans résidu, Catherine eut droit à son mets préféré de pâtes, amoureusement préparé par Sophie qui avait déjà adopté la jeune blonde comme amante. C’est à cette occasion qu’Alicia partagea avec ses compagnes les informations que lui avaient communiquées le microbiologiste et la neuropsychologue la journée-même.

« J’aviserai mes parents dès ce soir de la situation, annonça Sophie, se tournant vers Catherine. Cela les rassurera de comprendre ce qui leur est arrivé ce fameux soir où vous avez terminé votre party débridé. Ils m’ont encore redit aujourd’hui à quel point ils étaient désolés de cette situation.

— Dis-leur que je ne leur en veux nullement, demanda Catherine en souriant. C’est ce maudit virus qui a tout causé.

— Donc, si je comprends bien, reprit Sophie alors que chacune dégustait son plat gratiné, tout serait rentré dans l’ordre même sans nos séances de sexothérapie ?

— Tout à fait, confirma Alicia. Mais comme nous étions toutes dans l’ignorance de cette information, je maintiens que nous avons adopté la bonne conduite en conservant notre vigilance à ton égard. Qu’en penses-tu, Catherine ?

— Vous avez bien fait, les filles et je vous en suis très reconnaissante, reconnut une Catherine souriante et sereine. Sophie m’a fait reprendre confiance en ma capacité de contrôler mes pulsions. Elle m’a enseigné de nouvelles techniques et de nouvelles positions sexuelles. Et plus important encore, elle m’a fait part de vos sentiments profonds envers moi.

— C’est-à-dire ? demanda la fille aux cheveux couleur d’ébène.

— Ben…, que Sophie et toi vous m’aimiez avec un grand A ? »

À ces mots, un lourd silence tomba dans la pièce. Son expression soudainement devenue sévère, Alicia se tourna vers sa conjointe :

« Ne t’avais-je pas bien dit qu’il fallait qu’on s’en parle, toi et moi, avant d’en faire une déclaration officielle ?

— Désolée, gros minet. Je venais de raconter à Cathy notre histoire d’amour. L’atmosphère était si feutrée, si laiteuse à ce moment dans notre chambre, que…, que…, enfin, c’est sorti tout seul !

— Toi et moi sommes mariées l’une à l’autre, je te rappellerai, Sophie Durocher, et je considère que de parler ainsi de mes sentiments, en mon nom, sans me prévenir d’avance, c’est très étourdi de ta part !

— Je m’excuse, chérie, laissa tomber une Sophie toute penaude. Je crois que j’ai gaffé encore une fois. »

Ayant silencieusement écouté, impuissante, ce début de dispute entre les deux conjointes, Catherine se sentit blêmir et prise d’un malaise soudain. Une fois de plus, elle se trouvait prise en étau à l’intérieur des relations conjugales du couple. Après avoir difficilement avalé une dernière bouchée qui lui avait longuement roulé dans la bouche, elle se leva, la gorge nouée :

« Je… excusez-moi, je n’ai plus faim. Je dois me retirer. Désolée ! »

Elle quitta la table et, ayant porté la main à la bouche en étouffant un sanglot, se précipita en direction de sa chambre.

« Regarde ce que tu viens de faire, fit la rouquine, réprimandant l’autre.

— C’est de ta faute ! C’est toi qui parles trop ! Je voulais lui faire MOI-MÊME part de mes sentiments. Cette pauvre a tellement souffert, constamment coincée entre nous deux !

— Je la connais bien maintenant : elle sera inconsolable et ne pensera plus qu’à nous quitter, soupira Sophie, l’air abattue. »

Alicia poussa un long soupir, l’appétit l’ayant également abandonnée, et adoucit le ton :

« Je suis désolée, vraiment désolée, ma biche. J’ai eu une journée d’enfer. Avec ce mandat sur les épaules, je perds un peu le contrôle de moi-même. »

Les sanglots étouffèrent la voix de la femme à son tour :

« Après notre histoire du Resort, j’espérais tant une vie plus normale, plus tranquille ! Et voilà que tout ça nous tombe sur la tête ! Pardonne-moi, chérie ! »

D’un seul mouvement, les deux tourterelles se levèrent et s’étreignirent :

« Tout va bien, ma belle, tout va s’arranger, répondit Sophie, encourageant son minet d’amour. Tu es fatiguée, je le sais. Cette affaire nous met toutes les nerfs à fleur de peau.

— Va la voir, Sophie. Tu sais mieux que moi comment la prendre. Explique-lui tout, je t’en prie. »

Sophie se leva et alla frapper à la porte de la chambre de Catherine dans laquelle, bouleversée et en pleurs, elle s’était engouffrée.

« Ouvre ! demanda Sophie, c’est moi ! Ouvre, s’il te plaît ! »

La blonde déverrouilla et ouvrit la porte et, ayant laissé l’autre entrer, retourna à sa valise qu’elle s’affairait à préparer.

« Que fais-tu, Cathy ? Tu veux partir ?

— Ma place n’est plus ici, répondit la fille entre deux sanglots. Je suis maintenant guérie et je ne veux plus être une source de discorde entre vous deux ! »

(À venir : L’adoption)

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