« Êtes-vous prête, mademoiselle Sophie, demanda Alicia à sa partenaire d’improvisation en prenant place derrière elle?
– Je suis prête, répondit Sophie d’une voix enjouée, debout au milieu de la pièce.
– On rappelle les règles, termina Alicia : un point pour toi si j’omets de dire mademoiselle’, un point pour moi si tu me dis Sors de ton rôle’. »
Les deux complices s’amusèrent par la suite à s’adresser des répliques dignes du théâtre français de l’époque de Molière.
« Mademoiselle Sophie, vous êtes consciente que vous êtes mon esclave sexuelle et que vous me devez loyauté et soumission? commença Alicia, entrant dans son rôle.
– Oui, maîtresse, je vous dois loyauté et soumission, répliqua Sophie tout sourire.
– Je vous vis sur Kijiji et dès que je vous eus, à grand prix, acquise, vous me fûtes exquise.
– Ah! maîtresse, la première fois que nous nous vîmes, vous me plûtes et m’épatâtes. De plus, c’est avec garantie prolongée et disposition en cas de perte de jouissance que vous m’acquîtes.
– Aussi, j’aimerais, séance tenante, avoir un entretien avec vous.
– Oh, mais maîtresse, mon entretien est déjà fait.»
Au travers de sa minirobe, Sophie pointa du doigt ses mamelons puis souleva ses deux seins:
« Mes pistons sont en parfait état et ma suspension fait bien son travail. »
Toujours devant Alicia, elle continua en tirant vers le haut sa minirobe et exposa à la vue de sa partenaire une petite culotte-bikini de dentelles fuchsia qui laissait clairement voir la raie des fesses. Se retournant vers Alicia et étirant la culotte vers le bas, laissant voir sa chatte :
« Je fonctionne aujourd’hui avec de l’huile toute neuve. »
Puis, se retournant de nouveau et se cambrant en direction de sa partenaire, elle émit par le derrière un bruit semblable à une fermeture-éclair que l’on actionne lentement :
« Et mon système d’échappement est en parfaite condition de marche. »
Sophie éprouvait beaucoup d’excitation à montrer ses dessous et ses parties intimes à Alicia, alors que cette dernière, surprise, excitée à son tour et les yeux écarquillés, se trouva momentanément désemparée, sentant un jet de cyprine s’échapper dans son sous-vêtement. Saisissant une cravache d’un tiroir de sa commode, elle en appliqua un solide coup sur la fesse gauche de Sophie.
« Aïe, maîtresse, vous me faites mal! s’exclama en souriant Sophie tout en laissant retomber sa robe.
– Épargnez-moi vos remarques stupides et salées de même que vos vents d’hydrogène sulfuré, petite impertinente! répliqua Alicia, reprenant un air plus sérieux. »
Cravache toujours en main et frappant doucement en alternance l’intérieur des cuisses de Sophie, elle reprit :
« Vous n’êtes donc pas sans savoir, mademoiselle Sophie, que vous m’appartenez en toute exclusivité et que j’ai tous les droits sur votre corps entier.
– Oui, maîtresse, j’ai fait envers vous allégeance de soumission et de fidélité. »
Alicia, se tenant toujours derrière Sophie, s’était maintenant rapprochée d’elle. La cravache explorait maintenant sa chatte et ses fesses, soulevant sa minirobe, l’excitant ainsi par l’application de petits coups répétés sous la culotte.
La réplique suivante fit perdre tout sourire et tout enjouement chez Sophie :
« Cela ne vous empêcha pas, mademoiselle Sophie, de vous vautrer avec madame votre mère, avant-hier, et monsieur votre père, hier soir! »
Perplexe et avec un début d’angoisse, Sophie resta silencieuse.
« Vous avez apparemment connu des moments de grande joie lorsque vous reçûtes dans le séant ce godemichet que madame votre maman nous destinait comme présent, petite salope! »
À ces mots, le cur de Sophie s’arrêta presque : Alicia s’était tout fait conter. Des chaleurs inconfortables la saisirent alors qu’elle se tenait toujours debout, au milieu de la pièce, à entendre les accusations de son amie de cur. Alicia, de son côté, était consciente de la cruauté dont elle faisait preuve, ce qui l’attristait d’autant plus. C’était pour elle le coup de bistouri donné dans l’abcès qu’il fallait maintenant évider.
« Et que dire de la soirée d’hier, madame votre mère s’associant à monsieur votre père qui vous combla de son délicieux nectar prostatique à la saveur de coco dont votre mère raffole tellement qu’elle en tartinerait ses toasts du matin, n’eût été le fait qu’elle le préfère chaud? N’avez-vous rien à répondre, petite chienne?»
Cette dernière tirade eut l’effet d’un coup de poignard dans le cur de Sophie qui, les yeux crispés et les poings fermés, respirant par le nez, se revoyait dans les activités de la veille.
Le corps d’Alicia était maintenant collé sur celui de Sophie. Toujours derrière, saisissant des mains sa poitrine à travers la robe, la maîtresse humait le parfum enivrant de l’arrière de l’oreille droite de son esclave tout en la mordillant légèrement.
« Ne saviez-vous pas, mademoiselle Sophie, mademoiselle la dévergondée, lui chuchota-t-elle, que votre maîtresse avait toujours rêvé d’être la première à explorer les méandres de votre mignon petit fondement? »
Les larmes abondaient maintenant silencieusement sur les joues de Sophie qui, les yeux et les poings toujours fermés, peinait à retenir ses sanglots. Une énorme boule s’était logée dans sa gorge et son ventre tout entier était en proie à des secouements incontrôlables.
« Vous vous êtes ligués à trois, reprit Alicia d’une voix plus ferme, pour souiller ce corps qui me revenait pleinement de droit, ne me laissant que l’exclusivité de la jouissance de votre sale chatte dégoulinante! Veuillez vous considérer comme une belle criss de pute, mademoiselle Sophie!»
C’en était trop pour la pauvre. D’une voix qu’elle croyait avoir perdue, Sophie poussa un cri de désespoir:
« Oh Alicia! Je t’en prie, sors de ton rôle! » Prise de nausées soudaines, elle se précipita dans la salle de bain et verrouilla la porte.
Alicia resta sur place, essuya quelques larmes silencieuses, et attendit.
« Je n’ai jamais été si triste de marquer un point, se dit-elle. »
Dans son cur, l’abcès était incisé, il fallait maintenant le drainer. À travers la porte, elle devinait sa Sophie, l’amour de sa vie, malade à en mourir, agenouillée à la cuvette de la toilette.
Dix interminables minutes s’écoulèrent. La porte de la toilette s’ouvrit. En sortit lentement une Sophie démolie, rongée par le remords, la robe en partie mouillée après avoir été nettoyée de ses vomissures, et dont les yeux rougis et noyés dans l’eau n’osaient croiser ceux de celle qu’elle voyait dorénavant comme son ex-partenaire de vie.
(À venir: Deux colombes blessées)