Pendant qu’elles boivent, Alberto, aidé par Carlo et Eros, étale une grande serviette de bains au milieu de la pièce, entre les fauteuils. Une fois cela fait, ils prennent les deux jeunes femmes dans leurs bras. Ils couchent Amandine sur le dos, puis ils disposent Laura juste au-dessus d’elle. Ils la font s’accroupir de telle manière que son sexe soit juste à la verticale de la bouche d’Amandine. Dans cette position, le sexe de la belle blonde s’est ouvert encore plus et le sperme commence à couler à flots.
Carlo intervient :
— Tu vois, Amandine ! Allez, ouvre la bouche et bois tout ça.
Dans son état normal, Amandine aurait certainement refusé. Là, poussée par les regards et surtout la drogue qu’elle avait ingurgitée à son insu, elle ferme le sexe de Laura avec sa bouche. Elle sent le sperme que son amie a reçu lui glisser dans la bouche ; elle l’avale, puis elle aspire avec beaucoup d’attention les chairs intimes de Laura : elle ne veut surtout pas lui faire mal au sexe.
Celle-ci, grisée par ce que lui fait son amie, suit les indications qu’on lui donne : elle s’allonge sur le corps d’Amandine, place ses mains de chaque côté et écarte les grosses lèvres brunes du sexe qui lui fait face. Elle plonge sa bouche dessus et agite sa langue dedans, emmenant sans le savoir Amandine dans le même délire sexuel qu’elle.
Contemplant le spectacle, les six hommes sont dans un état d’érection particulièrement intéressant, comme le dit Alberto.
Les jeunes femmes ont à peine fini ce qu’Eros nomme leur « nettoyage » que, de nouveau, leurs orifices sont comblés. Chacun veut pénétrer chaque orifice de chacune des femmes, quitte à « y assécher définitivement ses testicoli », comme le signale Alberto.
Effectivement, Laura et Amandine, toujours sous l’influence de la drogue de Carlo, participent d’une manière très inventive à cette orgie de sexe. Elles mettent à profit leur entraînement pour combler les hommes, à la fois sur le plan du sexe et sur celui de la vision.
Lorsqu’ils sont fatigués, ils se régalent de les voir s’aimer toutes les deux. Ils ignorent alors que les deux jeunes femmes découvrent en même temps leur attirance mutuelle, dont elles ne savaient pas jusqu’alors qu’elle pouvait être aussi forte.
Peu à peu, la nuit arrive. A l’intérieur personne ne s’en rend compte, puisque la lumière de la pièce est totalement artificielle.
A un moment, Alberto décide de boire du champagne pour « remettre tout le monde en forme », précise-t-il. Amandine et Laura refusent, jugeant qu’elles ont assez bu comme ça. Alberto convie malgré tout son majordome, Pasquale, parce qu’il dit que les hommes, eux, ont envie de se rafraîchir.
Lorsque ce dernier arrive, il voit deux jeunes femmes très belles, étendues tête-bêche l’une sur l’autre, recouvertes de sperme, qui font preuve d’une remarquable souplesse. Ce n’est pas la première fois qu’il voit un tel spectacle, il en a même l’habitude, mais il trouve que celles-ci ont quelque chose de plus que les autres qu’il a déjà vues.
Il prend la commande de son patron et part à la recherche du précieux breuvage. Pasquale décide d’introduire dans chaque bouteille un puissant somnifère, sans aucun goût, dont son patron s’est déjà servi à plusieurs reprises. Il rit intérieurement en apportant les deux bouteilles bien fraîches.
Il sert une première flûte à chacun des hommes, puisqu’Alberto lui indique que les deux jeunes femmes n’en prendront pas et il sort de la pièce.
Il va voir l’équipage et demande aux cinq hommes qui le composent de venir avec lui. Il leur explique ce qu’il vient de faire. Il ajoute que, à son avis, les « patrons » sont maintenant endormis. Il signale aux trois noirs qui font fonctionner le yacht qu’ils vont pouvoir goûter à une superbe blonde comme ils les aiment, qui, de plus, s’ouvre comme jamais il n’a vu une femme le faire.
Ils pénètrent tous dans la pièce où les six hommes sont maintenant endormis. Doucement, ils expliquent aux jeunes femmes apeurées mais encore sous l’influence de leurs orgasmes que c’est maintenant à leur tour de prendre du bon temps.
Ils se déshabillent et, tous en même temps, se jettent sur Amandine et Laura. Celles-ci, bien qu’ayant recouvert un peu de leur sang-froid, ne les rejettent pas, soumises qu’elles sont encore aux effets de la drogue de Carlo.
Les trois noirs s’occupent d’Amandine et les trois autres se précipitent sur Laura. Les six nouveaux arrivants ne s’occupent pas de leur demander une démonstration lesbienne : ils « baisent pour baiser », comme dit Pasquale.
Le sperme s’écoule à flot des orifices des jeunes femmes dès qu’ils sont libérés, mais les hommes n’en ont cure. Ils commencent d’abord par « libérer leur trop-plein d’humanité » comme l’indique Pasquale, puis ils font ce qu’il appelle une « revue de détail ». En fait, ils changent d’orifice à chaque fois que le précédent occupant des lieux a éjaculé.
De « remplissage en remplissage », comme le précise Pasquale, en fait d’une série d’orgasmes tantôt très forts tantôt presque inexistants, les jeunes femmes se rendent compte petit à petit que ce n’est pas de leur volonté qu’elles se sont retrouvées dans cette situation.
Profitant d’un instant où les six hommes éjaculent presque en même temps et se couchent sur le dos pour « recharger les batteries », comme le dit Pasquale, décidément toujours prêt à prononcer une litote, Laura saisit la main d’Amandine et la serre, l’invitant à regarder la porte. Dans leur précipitation à satisfaire leurs pulsions en imposant leurs virilités aux deux jeunes femmes, les nouveaux arrivants ont en effet laissé celle-ci ouverte.
Amandine et Laura se redressent et courent jusqu’à cette porte libératrice, puis, dans le noir, sur le pont, laissant s’échapper des filets de sperme qui ne ralentissent en rien leur course. Très rapidement, elles arrivent à la rambarde du yacht qu’elles franchissent d’un bond et plongent dans la mer sous les yeux ébahis des hommes qui, revenus de leur stupéfaction, se sont lancés à leur poursuite.
Un rapide conciliabule entre eux les décide à rester sur le bateau et à tout ranger en attendant le réveil du propriétaire et de ses amis, afin de leur fournir une explication plausible à la fuite des « invitées ».
Pendant ce temps, Amandine et Laura, fort heureusement excellents nageuses, se dirigent en direction de la côte dont elles ne voient que quelques petite lueurs.
Elles finissent par arriver, fatiguées, presque épuisées car leur organisme a dû fournir un gros effort physique pour éliminer la drogue qu’il contenait, sur une petite plage dans une crique déserte. Il fait nuit noire maintenant et seule une lumière brille. Elle leur semble provenir d’une maison située beaucoup plus haut.
Sans se concerter, elles s’allongent sur le dos pour retrouver leur souffle puis Amandine dit à Laura :
— Quelle histoire ! On est tout de même tombé sur des beaux salauds.
— Tu l’as dit. Ils nous ont certainement filé une drogue dans notre boisson. Mais
— Mais quoi ?
— Eh bien
Laura se met sur le côté en s’appuyant sur un coude.
— On est toutes nues, on ne sait pas où on est. On n’a plus nos sacs, donc plus les clés du mobile-home. On vient de se faire violer, même si on a quand même pas mal participé avec la drogue, mais je ne regrette pas. Je ne regrette pas parce que
— Parce que quoi ?
— Je vais te dire.
En fait de dire, Laura se frotte carrément contre le corps d’Amandine, qui la laisse faire, un petit sourire aux lèvres. Elle reprend son discours :
— Tu vois, cette expérience m’aura servi à une chose : depuis le temps que nous nous connaissons, je n’ai jamais osé te le dire, mais maintenant, dans le noir, après ce que nous avons subi, je peux te le dire.
Amandine, à son tour, se met sur le côté en face de Laura et lui demande, en glissant une main sous sa tête et en lui effleurant, comme par mégarde, la pointe d’un sein.
— Eh bien, dis-moi.
— C’est fou, Laura, mais je t’aime ! Et ce n’est pas ce qu’on a fait tout à l’heure qui va me faire changer d’avis.
Amandine, d’une voix changée, répond à Laura :
— Tu sais, moi aussi je t’aime. Je ne le savais pas, j’étais toujours en admiration devant toi. Ces deux espèces de salauds, en nous obligeant à faire ce qu’ils nous ont fait faire, m’ont conduit à cette révélation. Ils m’ont ouvert les yeux sur la réalité des sentiments que j’éprouve pour toi. Mais il n’y a pas que les sentiments : alors, si tu veux, pour se faire sécher…
Seule la lune est témoin de l’étreinte passionnées qui réunit les deux jeunes femmes. Leurs bouches d’abord, leurs mains ensuite, leurs sexes enfin, chaque partie de leur corps se lance à la reconnaissance intime de l’autre.
Une bonne heure plus tard, elles se mettent debout. Les étoiles ne sont pas seulement dans le ciel, mais aussi dans leurs yeux. Amandine dit :
— Regarde, la lumière que nous avons vue tout à l’heure brille encore. Ce doit être une maison.
— Allons-y.
La main dans la main, elles entreprennent l’escalade, difficile parce qu’elles sont nu-pieds, du chemin escarpé qui conduit à une petite maison dont une fenêtre est encore allumée.
Les volets ne sont pas tirés, elles regardent à l’intérieur et se figent, la bouche grande ouverte. Amandine sert convulsivement la main de Laura, qui lui répond de la même manière.