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Ludivine & Annabelle, notre première fois – Chapitre 1

Ludivine & Annabelle, notre première fois - Chapitre 1



Jai seize ans à cette époque. Jai la malchance dhabiter chez des parents trop stricts. Mon père est directeur dune société dexportation de carburants. Il est toujours en voyage. Ma mère est directrice dun centre de loisirs aquatiques en plein Paris. Nous habitons à Neuilly-sur-Seine. Une maison immense. Huit chambres, deux grands salons et du fric. Du fric et encore du fric. La piscine est presque un jouet pour mon père. De toute façon, il nen profite que peu puisquil vole. Au-dessus de lAtlantique, entre New-York et Paris.

Je suis au lycée. Mes parents croient que je suis au lycée. Papa paie une école privée. Mais je suis tourmentée, au point de sécher souvent les cours. Je pars en virée parisienne avec des potes, plus ou moins potes dailleurs. Ça fait bien de sortir avec moi. Ils maiment mais moi je les aime bien.

Jai une sur. Une grande sur de deux ans mon ainée. Cest cool, je suis la petite dernière. Elle a essuyé les plâtres avant moi.

Ma sur sappelle Annabelle. Elle est au lycée, en première. Elle a dû redoubler une fois pour en arriver là. Cest sans doute lapanage des familles friquées. Des parents qui nélèvent leurs enfants quà coups de nourrices, de réunions le soir et de « travaille bien à lécole ».

Ma mère me prend toujours pour une gamine du haut de mes seize ans. De quoi elle se mêle ? Elle nest jamais là, comme papa, mais quand ils sont à la maison, Annabelle et moi navons pas le droit de faire quoi que ce soit. Cest à peine si je peux aller au café ou chez des copains. Mais je ne dis rien, sinon jélève la voix et ça finit par des disputes violentes. Et comme je suis souvent seule à la maison avec ma sur et nos deux employés de maison, nous faisons un peu règles-de-papa-maman buissonnières.

Aujourdhui cest jeudi. Il est neuf heures douze à mon radio-réveil. Jai cours à onze heures. Pour linstant je me prélasse dans mon grand lit. Jai mis la chaîne hi-fi en sourdine sur lalbum de Nirvana. Ma chambre est la chambre dune lycéenne de seize ans, de sexe féminin. Un vrai bordel, des fringues en boule, des photos punaisées sur les murs, un bouquet de lys, une affiche ou deux de concerts. Mon Apple portable sur le bureau, des dizaines de feuilles de papier qui traînent et des bouquins de cours à peine usés tellement je les ouvre souvent. La baie vitrée donne sur le balcon du premier étage. Un balcon privatif bien amusant lété. Jécoute la musique, je regarde autour de moi en tentant de méveiller. Ça aurait un côté séduisant de rester toute la journée sous la couette. Pas de transport à prendre, pas dengueulade avec les mecs de mon école, pas de coup de fil de maman à midi pour me dire quelle va ce soir « à une exposition littéraire » ! Ce projet me tente bien en fait. Sécher aujourdhui encore. Ecouter de la musique, regarder des DVD et boire du jus dorange. Danielle, une des deux employées de maison, doit être en bas à saffairer. Papa est parti une semaine au Chili pour affaires et maman nest pas rentrée la nuit dernière, chez une amie quelle disait. Danielle est la seule qui soccupe de la maison correctement.

Annabelle ne commence quà dix heures, daprès ce quelle ma dit hier.

Nous sommes proches. Cest mon rayon de soleil dans la famille. Elle mamuse, me ravit, mencourage dans mon peu de travail. On rigole, on danse, on claque toutes les deux le fric de papa. Cest ma grande sur chérie que jadore. Nous sommes complices, elle sait presque tout de mon intimité, de mes relations conflictuelles et chaotiques avec les mecs. Je sais presque tout de la sienne. Sa première relation sexuelle ma été contée avec émotion et rougeurs mais elle y est arrivée. Ça ma fait un petit pincement au cur que ma grande sur soit allée batifoler avec un mec.

Je regarde par la fenêtre le ciel de mai qui se lève sur Paris. Jai les muscles endoloris par une nuit agitée. Ma main caresse mon ventre. Machinalement. Lidée de commettre un viol sur mon propre corps ma toujours agitée. Peut-être un zeste desprit tordu ou une idée de petite garce en mal de sexe. Que sais-je ? Cette idée me prend toujours dans mes petits instants volés de plaisir solitaire. Jaime le sexe. Maman dit toujours « Il y a un âge pour tout, mes petites ; vous êtes trop jeunes ! Quand jai connu ton père je navais pas eu dautres hommes dans ma vie ! Jai fait lamour le jour de mon mariage ! ».

Oh, que je la déteste avec ses principes minables ! Si elle savait que la « petite gamine » comme elle aime me présenter sest faite dépuceler à seize ans par le fils des voisins ! Si elle savait seulement que Ludivine, sa fifille, sétait fait plaisir avec un mec dans les toilettes dun café comme une vulgaire pute il y a quelques mois ! Si elle savait que jai amené deux mecs dans mon lit, dans SA maison depuis quon y habite. Si elle savait quAnnabelle a connu une nuit démoi dans la chambre universitaire dun grand gaillard de vingt-trois ans ! Enfin si seulement elle savait qui nous sommes

Faut dire que je ne fais pas mes seize ans. On me donne toujours plus. Il ny a guère que ma « chère » mère qui me prenne encore pour une gamine.

Tout ceci nempêche pas que jaime le sexe. Et je dors depuis deux mois. Pas un mec nest venu entre mes cuisses depuis deux mois ! Quand Annabelle, il y a quelques temps, ma raconté sa nuit, jen étais verte de jalousie. Alors là, ce matin, je laisse traîner ma main entre mes cuisses. Je suis moite, endormie. Mes poils pubiens saccrochent entre mes doigts. Je glisse mon index profondément. Je suis un petit peu plus humide quau dehors. Je caresse. Lentement, en de courts mouvements circulaires. Mes jambes frémissent imperceptiblement. Oh, que jaimerais avoir des mains étrangères pour me faire subir ce sort-là. Oh, que jaimerais me faire mal, toute seule, comme une grande, en me lamentant sur mon sort. Jagite mon doigt frénétiquement. Je palpe mon clitoris qui sémoustille et se lubrifie. Avec ce traitement sommaire, jarrive à avoir un orgasme de jeunette, de mon âge me direz-vous. Basique, minable, mais follement bénéfique. Quand je descends prendre le petit-déjeuner en famille après ça, je suis de bonne humeur et maman se fait un plaisir de le dire « Ah, Ludivine est souriante aujourdhui ! Ça change ! ».

Aujourdhui, personne ne sera là pour me dire ça. Mais jai envie ; oh, que jai envie de me faire jouir ! Lorgasme est rapide avec moi : cinq minutes de ce petit jeu et je suis au ciel pendant quelques secondes. Mon ventre se gonfle, mon cur cogne dans ma poitrine. Mon visage sempourpre et un petit cri se noue dans ma gorge. Et le bruit de ma peau triturée et humide volète sous la couette. Je me caresse frénétiquement au point davoir des crampes au poignet. Ça se passe toujours comme ça. Jaime bien faire ma petite salope avide de sensations.

Aujourdhui rien nest différent, je me réveille toute seule. Je monte le volume de Nirvana histoire de cacher mon halètement à une présence dans le couloir. Jai bien envie de profiter à fond de ce petit instant de plaisir. Je suis enfouie sous la couette qui tressaute au rythme de mes ondulations. Que jaime me faire ça !

Soudain on frappe. Toc, toc, toc ! Le battant beige est fermé. Mon cur semballe, jarrête mes caresses. Je demande :

Cest qui ?

Ma sur me répond, de ma propre voix :

Cest Annabelle, je peux entrer ?

Zut, quelle peste ! Elle ne peut pas savoir que je me livre tranquillement à des coquineries dans mon lit ; je développe un puissant sentiment de rage envers elle. Je demande, un peu nerveusement :

Je suis occupée, tu veux quoi ?

Elle agite la poignée. Dieu merci, jai fermé à clef ! Je me lève, rabats ma chemise de nuit noire sur mes cuisses et me traîne vers le battant. Jouvre. Elle est sur le palier en jean et en débardeur violet. Les cheveux trempés. Elle entre. Je referme derrière nous. Comme lors de nos petites soirées entre filles où lon senferme à clef dans une chambre pour parler toute la nuit. Elle me demande :

Tu faisais quoi ? Tas pas lair super occupée, on dirait que tu viens de te réveiller ?

Tu commences pas à dix heures, toi ?

Non : Cédric ma appelé ; son père, qui est notre prof de philo, ne vient pas ! On commence à onze heures ! Pour une pauvre heure en plus ! Et jai pas cours du tout cet après-midi !

Elle sautille sur place, aux anges de pouvoir oublier lécole. Jai super envie dêtre adorable avec elle, de partager sa joie, mais mon ventre est tendu. Mes mains sont moites et mon cur ne sest pas calmé. Je ne souhaite donc quune chose : quelle parte et que je me finisse. Vite fait, bien fait ; maintenant. Je demande un peu agressive :

Bon, quest-ce que tu veux ?

Mademoiselle Ludi fait la gueule, on dirait ? Tétais au téléphone avec Brad Pitt ou quoi ?

En temps normal, sa remarque mamuserait. Mais là, jai franchement envie quelle dégage. Elle ne se rend pas compte du stress quelle me donne. En plus, je déteste quand elle mappelle Ludi. Elle le sait et le fait exprès pour ménerver gentiment. Je lui réponds :

Non, Babelle ; Ludi fait pas la gueule, mais était occupée. Tu veux quoi ?

Elle sassoit sur mon lit. Argh ! Non ! Elle a lair décidée à sinstaller ici ! Jai envie de la prendre par les épaules et de la pousser dehors ! Elle me fait :

Franchement, petite sur, quest-ce qui, au matin, pouvait toccuper comme ça pour que tu ne veuilles pas de ta grande surette adorée ?

Jai envie de lui répondre « À ton avis, pétasse ? ». Je suis toute excitée, cest dingue. Je devrais me calmer, mais cest impossible. Mon ventre gonfle, ondule au gré dun courant bizarre. Un désir de me tripoter comme jamais je nai eu. Et il faut à ce moment-là, dans une maison de seize pièces où nous sommes trois, que ma sur se trouve justement avec moi. Non ! Non ! Je lui dis :

Dis-moi vite, je te jure, tu me déranges trop ! Jécrivais un truc !

Tas lair ! Técrivais dans ta tête alors ? Je vois pas de papier !

Mais oui, javais une idée pour un truc à lécole, un dossier que je dois rendre, tu sais bien ! Quest-ce que tu me veux ?

Je veux que tu me racontes un truc.

Quoi ?

À propos de Bastien

Bastien est un ami. Commun à elle et moi. Et il fait partie des deux mecs qui ont franchi la porte de ma chambre pour une nuit. Son prénom me fait languir encore plus. Je repense un petit instant à ses caresses. Ouah ! Je suis en feu ! Pourquoi faut-il quelle vienne me parler ? Et de lui, qui plus est !

Quel est le problème avec lui ?

Il me plaît. Jy ai pensé toute la nuit. Je sais que tes sortie avec. Il fait bien lamour ?

Merde ! Il faut quelle me parle de ça alors que je suis morte de faim depuis deux mois !

Quest-ce que ça peut te faire ? Il va pas te sauter, de toute façon !

Tes pas sympa de dire ça : cest pas parce que madame la connu intimement quelle doit donner des leçons !

Tes pas gênée ! Cest toi qui me demandes !

Mais oui, mais je te demande comment il est ?

Vous en êtes où tous les deux ?

Il ma embrassée vite fait hier soir.

Argh ! Bastien, le beau brun qui a embrassé ma sur. Il a dû prendre son pied, le cochon ! Mon ventre me hante délicieusement. Je coupe court à toute volonté de sétendre sur le sujet !

Jai pas envie de parler de lui. Tu le sais ! Il fait bien lamour, oui ! Tes contente ? Laisse-moi maintenant.

Je lui fais signe de se lever, mais elle sétend sur mon lit ! La garce ! Elle me demande, semblant remarquer mon trouble :

Tu penses encore à lui, ma princesse ? Il te manque ?

Elle mappelle « sa princesse » quand elle décide dêtre gentille et affective. Je ne vais pas devenir désagréable maintenant ! Je dis :

Oui, jy pense parfois ; mais ça te regarde pas. Vas-donc le voir au lycée, maintenant ! Il est pas dans ta classe ; il a cours, lui !

Tas une photo de lui sur ton ordinateur, je sais. Une super photo de bonne qualité, tu pourrais pas me la filer sur le mien ?

Quelle profiteuse alors… Jaime pas partager ce genre de choses !

Quest-ce que tu vas faire dune photo ? Tu le vois tous les jours !

Mais cest pas pareil ! Je suis sûre que tu le fais bien toi aussi !

Je ne sais vraiment pas de quoi elle parle. Sincèrement. Jinterroge :

Que je fais bien quoi ?

Que tu regardes la photo en salivant ?

Mais dis-donc ! Babelle ! Dis que je suis une voyeuse !

Non, je dis pas ça mais, sil te plaît, passe la moi !

Tes venue pour ça, en fait ?

Oui, évidemment !

Ça pouvait pas attendre un peu, merde ! Je suis occupée. Jaurais très bien pu dormir, taurais pu me la demander tout à lheure, à midi !

Mais je la voulais ce matin !

Ça change quoi ? Franchement, tabuses ! Sérieux, surette ; tu délires !

Bah, je me serais offert un petit after, cest tout !

Ça me scie. Elle prend son air boudeur, renfrogné. Je comprends bien le sens de son « after », quelle mempêche dailleurs de prendre actuellement. On parle de sexe toutes les deux sans tabou, mais très rarement et de façon subjective et détournée de nos activités solitaires. Autant le fait daborder un acte, une position, une sensation avec les mecs ne nous dérange pas ; autant parler de nos côtés coquins nous trouble un peu.

Lentendre me dire ça alors que je suis avide de jouissance et de caresses provoque en moi un effet indéniable. Besoin impératif de me toucher. Je lui dis, masquant mon trouble si possible :

Tu peux te loffrir sans regarder sa photo : tas quà penser à lui !

Cest pas pareil !

Et puis de toute façon, tu vas pas te faire un after maintenant ; tu vas aller au lycée dans une heure. Tu pars à dix heures et demi, non ?

Eh ben, en une heure, jai le temps !

Elle me fait un clin dil. Complicité entre surs en temps normal, mais soudain très troublant. Je rétorque :

Si je te donne la photo, si jai bien compris, tu files dans ta chambre, tu fermes la porte et hop, au boulot ?

Exactement, tas tout compris ; depuis le temps que jattends !

Tattends depuis quand ?

Je me suis souvenue de la photo ce matin, je me suis dit que jallais te la piquer ; jai attendu depuis ce temps là ! Depuis six heures, ça me chatouille !

Et alors, maintenant, tu crèves denvie dy aller ?

Elle me tire la langue dun air narquois !

Tu sais pas ce que cest que dattendre !

Elle se trompe Oh oui ! Elle se trompe. Je ne mens pas avec elle, alors je dis :

Si, je sais ! Depuis que tes arrivée jattends !

Mais Tu veux dire que ? Je tai dérangée pendant que

Oui, exactement. Tu comprends maintenant pourquoi je voulais que tu partes ?

Ma pauvre surette mais je tai pas dérangée, à la fin ?

La fin de quoi ?

Bah, juste avant lorgasme ? Sinon je suis super désolée de tavoir dérangée : cest horrible de sarrêter juste avant que ça vienne. Moi en tout cas, je déteste ça.

Moi aussi, mais là jétais juste au début ! Et puis sans photo ! Alors tu vois que cest possible de le faire sans !

Montre-moi la photo quand-même, sil te plaît ?

Je te file mon ordinateur et tu vas dans ta chambre ! Jai la flemme de transférer sur le tien maintenant !

Tas trop hâte de retourner sous la couette ?

Bah, plutôt, oui ; alors, arrête maintenant, merde ! Annabelle, tu me déranges sérieusement !

Mais cétait si bien que ça ? Si impératif ?

Oui, moi, madame, ça fait deux mois que je me suis pas faite prendre !

Mais tu te le fais toute seule quand même ? Je veux dire depuis deux mois ?

Oui, ben, évidemment !

Cétait quand la dernière fois ?

Nous voilà débridées totalement, on parle tranquillement de nos affaires intimes ! Mon désir puissant et ardent narrange pas ma discrétion.

Je sais plus Ah si, je sais ; mais tas pas à le savoir !

Sil te plaît, dis-moi, que je voie qui tient le plus longtemps sans !

Cétait samedi soir dernier ; jai lu un bouquin où la nénette le faisait sous la douche. Alors je lai fait !

Ouah ; on est jeudi : ça fait six jours !

Et toi alors ?

Moi, je lai fait hier matin !

Mais quand ? Je suis venue te réveiller parce que ton réveil navait pas sonné ?

Dans la douche, idiote !

Mais comme ça, juste avant daller au lycée ?

Bah oui, comme ça ! Bon ! La photo ? Que jaille dans ma chambre, comme tu dis !

Prends mon ordi sur le bureau et laisse-moi !

Tu vas le faire ?

Si tu ne me coupes pas mon plaisir en restant là, oui !

Hihi, Ludivine, ça me fait tripper : les deux filles de la maison qui se masturbent en même temps !

Peut-être pas en même temps ; avec Bastien, tu vas y aller vite fait. Et moi, comme une conne, je vais durer longtemps !

Bah, pourquoi tu regardais pas la photo, ce matin ?

Parce que je lai jamais fait en regardant Bastien, tiens !

Bah, cest pas trop tard !

À moins de faire le transfert pour que tu aies la tienne, ce qui va prendre longtemps à mon goût, je vais pas mater la photo ce matin ! Je commence dans pas longtemps, moi, madame.

Bah, tas quà la regarder avec moi, ici.

Voilà que ma sur minvite à me masturber en sa présence ! Je suis une grosse folle. Mais si nos dialogues furent parfois hard, jamais nous ne nous étions vues mutuellement en action ! Elle se lève lentement, prend mon ordinateur portable, le pose sur mon lit et sallonge sur le ventre. Elle allume la machine. Je lui dis :

Mais tu vas rester là ? Je vais faire comment, moi ? Je vais dans ta chambre ?

Non, tu viens là, à côté de moi, on regarde la photo et hop !

Mais je vais pas me caresser avec toi à côté Je gémis, moi Je le fais attentivement, donc

Mais moi aussi je gémis ; tu crois quoi ? Je vibre, je tremble, jexplose ! Viens donc là, merde !

Mais enfin Annabelle, honnêtement, ça me gêne ; ça va me faire trop bizarre !

Je croyais que Ludi était impudique ?

Bah, tes ma sur quand-même !

Elle cliqua sur mon dossier « photos » et agrandit la photo de Bastien. Mon Dieu ! Quest-ce que ce garçon mavait rendue folle dans ce lit ! On avait fait lamour plein de fois, de mieux en mieux à chaque fois ! Tout ça pour quil finisse par me dire quil trompait sa copine et quil préférait retourner avec elle ! Et ma sur qui le convoite maintenant ! À propos de sur, je la regarde à nouveau : elle est sur le ventre et semble bien décidée à se tripoter sur mon lit. Je lui dis :

Franchement, Babelle, tu vas le faire avec moi dans la pièce ?

Bah, cest rien, mince ! Tu ma déjà vue toute nue, non ?

Oui, évidemment ; mais pas dans une situation comme ça !

Mais de toute façon je vais pas me mettre toute nue ; alors, ça change rien : je peux me faire plaisir sans me déshabiller !

Elle éclate de rire ; ce nest pas drôle, pourtant. Mais elle mexcite avec son naturel troublant. Oui, ma sur mexcite. Je lui demande :

Tas jamais refait lamour depuis ?

Depuis Ludovic ?

Oui.

Non, jamais. Je taurais dit.

Pas forcément, des fois que taies été particulièrement inventive. Je suis sûre que si tu faisais lamour, par exemple dans les toilettes des Galeries Lafayette, tu me dirais pas. Taurais honte de ce que je pourrais penser de toi, hein ? Je sais bien que tu veux que je timagine pépère au lit !

Elle riait encore plus à présent. Elle demande, secouée de hoquets joyeux :

Tu fantasmes méchamment de faire lamour dans les toilettes des Galeries ou quoi ? Je nai jamais pensé à ça !

Bah, je te vois bien avec Ludovic dans les toilettes pour dames !

Texagères franchement : jai fait lamour deux fois dans ma petite vie merdique. Deux fois cette nuit-là, avec Ludo ; tout ça pour me faire plaquer et ne plus connaître ça !

Je te plains pas ! Ça fait encore que peu de temps ! Moi, imagine un peu ! Deux mois avec mon oreiller, mes doigts ou la douche comme seuls compagnons !

Le ton de la plaisanterie était léger. Elle devient pourtant rouge. Elle demande, troublée :

Ton oreiller ?

Oui, mon oreiller ! Tu tes jamais, machinalement, frottée contre ton oreiller ?

Bah non. Non, vraiment pas !

Tu rates quelque chose Cest vachement bon : tu le roules entre tes cuisses et voilà, ça marche !

Jessayerai une prochaine fois !

À présent elle a les joues en feu. Moi-même, je me sens brûlante. Des milliers daiguilles foisonnent dans mon ventre Oh mon Dieu ! Je dis :

Bon, chérie, maintenant tu te barres. Jétais tranquille, javais mis la musique, la porte était fermée et javais une demi-heure ! Et te voilà pour foutre la merde !

Je vais pas te déranger ; je vais me faire toute petite !

Toute petite, toute petite, comment veux-tu te faire toute petite avec tes doigts entre tes cuisses ! Tu plaisantes ? Et puis, de toute façon, même toute petite, je peux pas me faire plaisir tranquillos !

À ce moment-là, elle se retourne sur le dos, dans un grand froissement de tissu. Elle est jolie, ma sur. Elle mesure un mètre soixante-huit, pèse cinquante-cinq kilos. Elle a les cheveux brillants, châtain et de grands yeux très expressifs. Des lèvres épaisses aussi, très jolies et un rien aguicheuses.

Elle est là sur mon lit, dans son débardeur violet moulant, son jean court qui dévoile son nombril. En chaussettes blanches. Je ne vais pas me mettre à désirer ma sur ! Jai presque honte de moi à linstant. Envie de courir chez un psy et de lui dire « Monsieur, Monsieur, aidez-moi : je regarde ma sur avec convoitise ! ». Jai limpression bizarre de faire quelque chose dinterdit ! Pourtant, je ne fais rien de mal : on est à trois mètres lune de lautre, moi debout sur le plancher et elle alanguie sur le lit ! Elle me dit :

On est des petites connes ! Chacune empêche lautre de faire ce quelle veut ! Moi je suis dans ta chambre, je tembête alors que tes en tenue adéquate pour te caresser. Toi tu membêtes parce que jai pas envie de partir de ce lit ! Il est tout chaud, y a lordi posé dessus et je suis doucement tendue !

Pourquoi je suis en tenue adéquate ? Tu penses que ma chemise de nuit noire est une fringue « pousse-au-viol » ?

Bah oui, plutôt ! En tout cas, cest plus pratique que mon jean culotte, me répondit-elle avec un petit sourire narquois, les sourcils arqués.

Bah, cest pas de ma faute si tu tes habillée ; tavais quà le faire avant, au lit !

Mais jattendais la photo !

Tavais quà venir me la chercher en nuisette !

Dis-moi, Ludi, tu crois que cest mal si jai envie de cet after maintenant ?

Devant moi, oui !

Là, dans un instant épouvantable, elle défait les boutons de sa braguette dans un crissement de métal. Je sens un frisson me parcourir. Jai envie de quitter la pièce en hurlant, mais en même temps jaimerais surprendre ma grande sur dans son instant magique. Et cette dernière hypothèse me fait peur ! En une seconde, des gouttes de sueur perlent sur mon front. Mes mains déjà moites me semblent refroidir totalement et shumidifier encore plus. Je linterromps :

Hé ! Hé ! Stop, Annabelle ! Tu fais quoi, là ? Moi, jai rien demandé !

Je fais rien, ça me serre ; cest tout ! Jai trop de kilos ! Et puis, tu mas déjà vue enlever mon fut à la piscine ou à la gym ! Et dans la maison de vacances pour bronzer ! Ça ta jamais fait cet effet-là ! Pourquoi tu râles ?

Oui, mais dans la maison de vacances ou à la piscine, que je sache, tavais pas le projet de toffrir un after !

Ma foi, à la piscine, je dirais pas non Dans les cabines privées, ça peut être marrant, non ?

Babelle, tes la plus pure dépravée que jai jamais vue ! Tes un scandale sur pattes.

Jaurais voulu que mon ton soit détaché et un tantinet rouspéteur mais ma voix est chevrotante, un peu émue et cassée plus quautre chose. Annabelle réplique :

Ça fait dix minutes que je suis là, dont dix minutes que tu crèves de faim ! Ça a bien dû retomber !

Non, figure-toi ! Ça grimpe de minute en minute !

Elle tend son bras vers ma chaîne et pousse encore le volume. La guitare électrique résonne dans la chambre, couvrant presque nos voix. Elle écarte les pans béants de sa braguette et tortille son bassin pour baisser son jean jusque sur ses cuisses. Sa peau blanche et douce, parsemée de petits grains de beauté est délicieusement enivrante à mes yeux. Merde ! Je nai jamais regardé une nana de ma vie ; jai peut-être convoité mes copines bien roulées, mais cest tout ! Jai limpression dêtre un garçon qui bave devant une femme. Je suis toute rouge. Annabelle me fait :

Tu vas pas rougir comme ça pour ça ! Cest rien !

Mais mais mais je te préviens, tavise pas de le faire ici ! Ça suffit !

Je prends enfin mon ton autoritaire. Elle cesse de relever son débardeur sur sa poitrine. Elle me regarde et me dit :

Cest vrai. Je suis une conne, pardon. Je sais pas Franchement, je sais pas ce qui me prend. Excuse-moi. Je men vais.

Elle se lève, remonte son jean, reboutonne sa braguette. Elle arrange ses cheveux et court vers la porte. Elle déverrouille le battant et quitte la pièce en coup de vent en refermant violemment derrière elle.

Je reste là debout, vidée totalement. Mon excitation est retombée dun coup. Comme leau du riz qui gonfle et saffaisse lorsquon coupe le gaz. Ma tête tourne un peu. Mais quest-ce qui marrive ? Jai honte davoir vu Annabelle comme ça. Jai honte davoir saisi sa dépravation. Jai honte de lavoir laissée faire ça, entamer son strip-tease sur mon lit ! Mais merde ! Quest-ce qui lui prend ce matin ? Où est passée ma sur normale ? Celle qui venait dans ma chambre pour discuter des heures sans gêne et sans problèmes !

Et puis jai aussi honte davoir crié. Je ne hausse jamais la voix contre elle. Je ne suis pas son aînée et je ladore presque viscéralement. Oh mon dieu ! Elle est troublée elle-même, du fait que jai crié mais sans doute aussi de ce quelle a tenté de faire !

Où était le problème, en plus ? Il ny a pas eu de contacts entre nous ; je nai rien fait de mal et elle non plus. Il va falloir que jaille mexcuser. Je suis dépitée. La pointe acérée du désir sen est allée loin de moi. Mes yeux semplissent de larmes. Pardon, ma grande sur Pardon.

Je saisis le portable sous le bras, ouvre la porte et débouche sur le palier. Limmense couloir sombre est bordé de portes. La chambre dAnnabelle est au bout à gauche. Lil-de-buf protégé de fer forgé illumine le dégagement près de sa chambre. Je frappe. Pas de réponse. Je frappe plus fort et dis :

Cest moi, ouvre ! Faut que je te cause ! Je vais pas râler ni rien ; ouvre, Babelle, cest urgent !

Elle ouvre immédiatement. Elle devait être appuyée contre le battant à lintérieur. Elle me fait entrer et, rituel oblige, referme à clef. Je lui dis :

Je tai amené lordi. Il est en veille sur la photo, je pense. Excuse davoir râlé ; y avait rien de méchant.

Je voulais rien faire de mal.

Je sais ! Mais on avait pas lhabitude de parler de nos histoires de filles solitaires ; alors jai été troublée, cest tout. Et comme je me masturbais quand tu es entrée, jétais encore plus gênée. Mais cest pas vraiment ce que tu penses Jétais gênée de te voir si libérée. Et comme jallais encore sur mon excitation ça, mexcitait encore plus. Jen avais pas après toi Jétais frustrée davoir dû arrêter, et en même temps dix fois plus excitée quon en parle.

Je men suis doutée !

Bon, alors voilà : je le pose là et tu te débrouilles avec la photo

Tu fais quoi ?

Je pars ; je vais me doucher !

Je tai coupée, je suis lamentable

Non, non ; de toute façon, jai plus envie, alors

Tu vas me laisser seule ?

Quoiquil soit arrivé, je taurais laissée seule Tu veux pas que je taccompagne, tant quon y est

Pourquoi pas ?

Nouvelle décharge dans le ventre. Bien profonde. Je suis une tarée. Je pense que mon seul souhait à cet instant est de partager le plaisir de ma sur. Merde ! Je vais partir à lécole dans pas longtemps ; nous sommes toutes les deux et jai envie depuis ce matin de me tripoter. Pourquoi hésiter ? Elle me propose, je dispose. Tant pis si cest limite incestueux Je me posais beaucoup de questions à lépoque ; cela na pas duré longtemps avant que je lâche complètement ma libido et fasse sauter réticences et remords. Dailleurs, je rétorque :

Bah, ok : pas de problème.

Tu tu plaisantes ?

Non, pas du tout. Alors, tu nous la montres, cette photo ?

Elle soulève lécran de lordinateur : Bastien est là, souriant, bronzé. Elle clique deux fois. Son visage apparaît à taille réelle sur le moniteur. Elle sassoit au bord de son lit et recommence son strip-tease de tout à lheure. Jai encore honte ; je me sens toute gênée, mais je résiste. Son jean tombe sur ses genoux ; elle remonte son débardeur et le coince sous son menton. Elle glisse ses doigts dans sa culotte et labaisse légèrement. Son sexe est couvert de toison brune. Le mien est plus clair Petite différence. Elle enfourne son index entre ses grandes lèvres et il disparaît totalement. Elle sallonge sur le lit, avec une lenteur exagérée. Elle voudrait mexciter quelle ne sy prendrait pas autrement. Quelle aguicheuse ! Je me sens toute chose Lasse et, en même temps, tendue comme jamais je nai été. Je mapproche de son lit défait. Me pose à ses côtés. Mon cur bat à 200 à lheure. Jai les mains moites, les jambes lourdes. La bouche sèche. Elle me dit :

Alors, Bastien témoustille ?

Bah bah non. Cest toi qui mémoustilles. Lui, je men fous. Il mexcitait au lit ; mais là, franchement non !

Je te fais de leffet, ma princesse ? demande-t-elle dun air que jespère surpris et pas volontairement intéressé. Pourtant jen doute.

Oui Oui De te voir là, faire ça !

Je remonte ma chemise de nuit. Je suis toute nue dessous, bien entendu. Elle me regarde, sourit. Elle dit :

Tétais tranquillos toute à lheure, toute nue comme ça

Ny tenant plus, jentame moi aussi un doux va-et-vient sur mon clitoris. Oh mon Dieu, que cest bon ! Mon plaisir qui avait décru sembrase à nouveau.

Nous sommes là, toutes les deux, en train de nous masturber. Elle ferme les yeux. Oh mon Dieu, quest-ce que je fais là ? Ma main se promène entre mes grandes lèvres humides et chaudes, la pulpe de mon index titille mon abricot. Depuis le temps que jattends le moment où, fondante, je me laisserai happer par le plaisir venu de loin. Mon Dieu, elle est ma sur, quest-ce que je peux être idiote Comment la regarder en face dans nos prochains (rares) dîners en famille ? Et puis zut, tant pi ! Elle a aussi ses doigts entre ses cuisses et elle ressent la même chose que moi. Le mot « honte » nexiste pas. Elle a son débardeur violet et ses cheveux humides. Je fais bien pâle figure avec ma chemise noire. Bien quexcitante à en mourir daprès Babelle. Merde, quest-ce que je fabrique ? Mon ongle heurte ma peau délicate. Pour un peu, je miaulerais. Annabelle sait se faire plaisir. Dire quelle le fait toute seule au petit matin pendant que je dors encore… Jen suis jalouse, je crois. Dire quaprès nos conversations davant dormir, elle soffre son petit after… Penser quelle a pu avoir dans sa carrière de petite branleuse bourgeoise un orgasme de plus que moi me rend dingue. D-I-N-G-U-E !!

Allez ; parce que cest comme ça, je fais « ah » avec un bruit de gorge qui vient de loin. Annabelle narrêtera pas pour autant pour senquérir du bien-être de sa sur. Elle travaille délicatement à se faire plaisir, puis plus du tout délicatement avec un doigt et lautre. Il ne manquerait plus que les miens et le boulot serait parfait pour tout le monde. Oh non ! Je mimagine encore participer aux ébats solitaires accompagnés de ma sur. Le psy, vite le psy !

Tout semballe, tout va trop vite, impossible de sarrêter, juste se laisser aller. Pourquoi je ne sais plus écrire ni penser en ordre ? Parce que cest lorage dans ma tête ? Je lâche, à qui veut lentendre, un autre puissant gémissement. Annabelle narrêtera pas son lent et insupportable travail. Je sais Elle pourrait crier que je ne me soucierais pas delle pour autant. Dailleurs, voilà quelle émet un petit halètement que je ne lui connais pas. Parfois à la fin de séances de chatouilles Mais sinon ? Et puis je ne saurais jamais ce qui lui prend lorsquelle atteint les cieux. Je suis déçue. Ça me couperait presque dans mon insolite plaisir solitaire. Merde, de quel droit ne pourrais-je pas vivre ce quelle va obtenir par ses doigts ? Aïe ! Un voile de perles de sueur sépanche sur ma gorge palpitante. Mon cur cogne et sarrête un instant. Mon ventre sembrase dans une pluie de cendres chaudes, un tourbillon bouillonnant et bruyant. Les sensations affluent. Comme la pluie qui tombe en cadence dans une chaude, humide et étouffante forêt interdite. Que vais-je bien pouvoir dire à Babelle pour justifier la petite larme qui naît au creux de mon il droit ? Jai tellement envie de poser mes lèvres sur la peau blanche et tellement malléable du ventre de la Belle. Justification ? Annabelle jai JUSTE envie de tembrasser ? Ça ne tient pas debout À laide ! JE JOUIIIIIIIISS !!!!

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