Chapitre 1 : Surprise en train de surprendre
Un dimanche après-midi tout à fait banal se déroulait depuis quelques heures. Je préparais le souper pour moi-même, mon fils et ma fille, ma femme étant partie chez une de ses amies pour la soirée. Un spaghetti tout simple qui devait être complété par une petite salade (je ne raffole pas vraiment, mais je n’aime pas voir mes enfants manquer de légumes) et quelques tranches de pain tartinées à l’ail saupoudrées de parmesan et passées quelques minutes au four. Un délice quoi.
Ma fille m’aidait comme elle avait habitude de le faire avec sa mère, tantôt coupant les carottes, tantôt en mélangeant la sauce. Elle avait bien plus de talents en cuisine que moi, mais elle détestait cuisiner seule. J’engageais la discussion sur l’école, les amis, les amours. Rien d’autre que les sujets habituels qu’un parent aborde avec ses enfants.
Mon fils, bien le portrait de son père, jouait à quelconque jeu vidéo dans sa chambre. Il passait certainement plus de temps à jouer qu’à faire du sport, mais comment le lui reprocher? Je gagne ma vie en pianotant sur un clavier d’ordinateur. En fait, en ce moment même, il doit être en train de tester ma toute nouvelle création. Ai-je oublié de préciser que j’étais programmeur de jeux vidéos?
À 17 heures sonnantes, le souper fut servi. J’appelai mon fils du bas des escaliers, me demandant pour la énième fois pour quelle raison les chambres sont presque toujours au deuxième étage dans une maison à deux étages. Il descendit rapidement, désirant sans aucun doute terminer de manger le plus tôt possible pour continuer à jouer. Les adolescents d’aujourd’hui sont surement encore pire que ceux de mon époque de ce côté là!
Nous mangeâmes presque jovialement, discutant de sujets et d’autres. Le repas était délicieux, malgré que la salade semblait, comme à son habitude, insipide et inodore. Les plats vidés, les enfants décidèrent de ranger la table sans même que j’aie eu à le leur demander. Akim et Sarah, 14 et 16 ans, s’entendaient étrangement bien pour des frères et surs. J’aurais tant voulu des enfant qui se battent ou se chicanent tout le temps.
Devant le sofa, je choisis la chaine de science fiction, ma favorite. Je ne cesse jamais de m’émerveiller du réalisme des effets spéciaux et de l’histoire de certaines séries. Et pour tout dire, la moitié de ce que j’ai à mon actif comme jeux est basé sur la science fiction.
Sarah, toujours le nez dans un livre, soit pour se documenter, soit pour se détendre, soit pour étudier pour l’école, ne jetait que de brefs coups d’il à la télévision en entendant des phrases que je leur ai souvent dites pour leur faire la morale. Était-ce un message subtil qui voulait dire « Je sais que tu n’invente pas ces phrases philosophiques »?
Vingt-deux heures. Je n’entendais rien provenant d’en haut. Akim était visiblement déjà couché. Étrange, il n’avait pas pour habitude de se coucher de lui même. Peut-être avait-il mis ses écouteurs pour jouer? J’envoyai Sarah vérifier et lui dire de se coucher.
Une demie heure plus tard, elle n’était pas redescendue. Pas de bruit en haut, encore et toujours. Que faisait-elle? Je montai tranquillement et une à une toutes les marches de l’escalier dans un silence absolu pour ne pas les réveiller s’ils dormaient. Arrivé en haut, je tournai le coin, toujours silencieux, et je vint apparemment à trouver ma fille debout, dos à moi, qui regardait au travers de la porte de chambre de son frère. Je m’approchai subtilement, espérant savoir ce qu’il se passait sans avoir à déranger qui que ce soit.
-Oh… Sarah… Hum… C’est bon…
Quoi? Mon fils était-il en train de se masturber? Et… en fantasmant sur Sarah en plus? Je me plaçai juste derrière elle, toujours semblait-il, non détecté. Je jetai un coup d’il au travers de l’entrebâillement de la porte. Il semblait bel et bien que mes soupçons étaient fondés. Que faisait alors ma fille devant sa porte, figée me semblait-il?
En observant la scène plus attentivement, comme je le fis à cet instant même, on pouvait constater que l’une des mains de Sarah disparaissait dans son pantalon. Ses doigts ne semblaient pas bouger. Était-ce par la stupeur provoquée par les quelques mots qu’Akim venait de prononcer?
-Papa… pourquoi es-tu derrière moi?
Repéré. Évidemment, j’aurais du m’en douter. Elle ne bougeait plus ses doigts pour se caresser parce que j’étais derrière elle et qu’elle m’avait repéré. En chuchotant tout comme elle l’avait fait, je répondit.
-Je m’inquiétait de savoir ce que mes enfants faisaient. Viens, laissons-le tranquille. Va dans ta chambre si tu veux, mais je ne veux pas qu’il te voie l’espionner. Elle obéit docilement et s’enferma dans sa chambre surement pour la nuit.
Je retournai au salon finir la soirée devant la télévision. J’étais bien sur troublé par ce qui venait de se passer. Je venais de surprendre ma propre fille en train de se doigter en espionnant mon fils se masturber. Je me demande quelle sera l’atmosphère entre moi et Sarah dans les jours qui suivraient.