CH 8
Ah, javais la belle vie. Je méclatais dans mon boulot, javais une copine qui maimait comme jétais, je gagnais bien ma vie et je rendais service à la collectivité ponctuellement en aidant les flics lors dinterrogatoires disons musclés ou encore difficiles.
Avec Karine on se préparait pour notre emménagement. On a bénéficié de laide du commissaire qui est venu nous filer un coup de main, J.C était là aussi. Autant vous dire que quand tout fut fini, on a eu tout le temps pour sacrifier à la coutume ancestrale, on ne sest pas fait prier .. Comment ça quel coutume ? bah celle qui consiste à faire lamour dans le logement avant minuit, ça porte bonheur. Bon Ok avec Karine on ne savait plus sil fallait le faire une fois avant minuit le premier jour ou si cétait le faire au moins une fois dans chaque pièce lors de la première semaine. Du coup, on na pas cherché et on a fait un mélange des deux. Une position différente pour chaque pièce le premier soir ! Autant vous dire quon sest bien amusé.
Dans notre vie de tous les jours, quand on était ensemble, on en profitait à fond car il arrivait parfois quelle ou moi se retrouve seul au lit. Parfois elle avait une planque avec un collègue pour une enquête, ou parfois cétait moi qui, pour une affaire, me déplaçait avec J.C en province et parfois à létranger. Le seul parent quelle avait, de son coté, cétait J.C. Du coup, elle fut ravie quand je lai présenté à ma famille. Elle voyait dans ma frangine celle quelle aurait voulu avoir.
En parlant de ma frangine, elle a bien grandie. Elle est devenue une belle plante de presque 19 ans. Chaque année, un concours de reine de beauté était organisé dans ma région dorigine. Concours qui allait servir de présélection pour celui, si bien connu, de celui de la dame au chapeau. Ayant été sélectionnée pour concourir dans sa ville afin de devenir la miss régionale, elle nous avait prévenu au dernier moment sachant pertinemment que Papa allait tenter de len dissuader, toujours aussi réfractaire à tout ce qui touche au monde du spectacle. Comme tout le monde, on la appris quand elle nous a envoyé les invitations. Avec Karine, on sy est évidement rendu et on y a retrouvé mon père, ma mère et son compagnon, tous endimanché pour loccasion. Ma belle mère nétait pas venue car elle attendait son deuxième enfant et se fatiguait très vite.
Toutes les filles du concours étaient magnifiques mais pour nous la plus belle de toute, cétait ma sur. On a eu droit aux éternels défilés en robe de soirée, en maillot de bain, costumes traditionnels, Bien évidement quand lanimateur a demandé aux candidates de se présenter, elle a fait partie de celle qui se détachait du lot. Entre les filles qui voulaient « travailler dans la communication » (bref finir miss météo à la télé durant six mois et après EXIT), celle qui passait leur temps à remercier leurs parents sans qui elles ne seraient pas là (normal vous me direz), et celle qui ne semblait pas avoir inventé leau chaude, on sest bien marré. Ma sur, ainsi que quelques autres, savait se détacher par son vocabulaire plus étoffé (elle sétait préparé ça se voyait), son élocution, son naturel décontracté et surtout son physique qui faisait suer lanimateur à grosse goutte. Elle avait toutes ses chances et mon père, au départ réticent, était fière comme un paon de sa prestation et souhaitait sa victoire en sautillant sur sa chaise comme un gamin.
Peu de temps avant la fin de la soirée une pause avait été décrétée par le jury afin de délibérer. Avec Karine on est parti discrètement dans les coulisses pour parler avec celle que lon considérait déjà comme la future gagnante. Ça faisait un moment quon déambulait parmi toutes ces beautés et je ne savais plus où données de la tête. Curieusement, On narrivait pas à la retrouver. Ce nest pas faute davoir essayé. On a interrogé tout le monde. Mais à part une personne qui a cru la voir aller aux toilettes, on ne la trouvait toujours pas. Du coup, on commençait à sinquiéter. En passant près de léquipe technique javais perçu le fait que le président du jury, un grand notable de la région, avait déjà donné ses consignes de vote et cétait absenté pour un moment. Cet homme dâge mur avait une réputation de séducteur, un physique à la Alain Delon mais avec une silhouette plus ronde et un brushing impeccable. Il avait du succès avec la gente féminine et il était connu pour collectionner les aventures avec des femmes plus ou moins jeunes. Ça expliquait la pause qui séternisait mais pas la disparition de ma frangine.
Cest au détour dun couloir quon sest fait remarqué par lanimateur. Nayant pas le droit dêtre là, il nous a gentiment demandé de retourner nous asseoir dans le public. Cest quand jai abordé le fait que nous ne trouvions pas ma sur quil a changé de couleur. Nul besoin de lire dans les pensées, Karine sen était aperçu elle aussi. On sest regardé et jai commencé à scruter son esprit mais trop absorbé par lorganisation de la soirée, je ne percevais rien à ce sujet. Toutefois, je le sentais gêné, voir déstabilisé. Cest alors quun des vigiles du service de sécurité nous reconduisait vers la sortie que je lai sentie. Ma frangine était à létage et je ressentais son angoisse. Je la voyais en compagnie du président du jury qui lui proposait de la faire gagner si elle couchait avec lui, et bien sûr, elle nétait pas vraiment daccord. Je la voyais se débattre, se défendre, refuser ses avances, le gifler, bref elle était dans la merde.
Comme il avait fermé la porte de la pièce dans laquelle il lavait fait amener, elle était à sa merci. Cest avec un sourire sadique quil lui dit que de toute façon, quelle le veuille ou non elle finirait dans son lit. Que si elle ne se décidait pas, il dirait à tout le monde quelle a abandonné le concours en partant prématurément et quil la laisserait là pour mieux soccuper delle, une fois le concours terminé. Ce salopard avait lintention de se la faire, quelle le veuille ou non. Il fallait la sortir de là. Sachant cela, en repassant au près de lanimateur de la soirée, je comprenais ce fameux malaise que javais ressenti chez lui. Il était au courant car cétait lui qui avait conduit ma sur à létage. Jen informai Karine qui a fini par sortir sa carte de police de son portefeuille pour jouer de son autorité. Après quelques minutes on a fini par trouver laccès à létage supérieur. Alors quon essayait de la trouver, je voyais ma frangine essayer déchapper à son geôlier qui avait fini par lattraper, la mettre à genou et tentait de forcer sa bouche avec sa queue quil avait sortie de son pantalon par la braguette. On était parvenu à trouver le couloir qui conduisait à ma sur. Pendant ce temps là je voyais ma sur cracher à la figure du président du jury qui fou de rage la plaqué sur le ventre contre la table, relevé sa robe, arracher sa culotte, écarter ses cuisses et commençait à défaire son pantalon pour la prendre de force par derrière.
Quand on est arrivé derrière la porte, on entendait les suppliques de détresse de ma sur au travers. Je me suis reculé pour tenter de lenfoncer mais Karine men empêcha.
— Eric, tu peux me dire ce que tu compte faire ?
— Bah enfoncer la porte !
— Cest du chêne massif. Tu va te ruiner lépaule. Laisse-moi faire.
Elle sorti un petit étui qui contenait un nécessaire de crochetage de serrure. Alors quelle essaya de déverrouiller la porte, lagresseur de ma sur tentait de la maintenir immobile alors quelle se débattait. Il ne cessait de lui sortir des phrases du style « arrête de te débattre petite salope. De toute façon tu passeras à la casserole. ». Pour tenter de la convaincre de se laisser faire, il lui raconta des bobards comme quoi il avait des contacts dans le monde du spectacle et que si elle acceptait de devenir sa maîtresse, il ferait delle une star.
Ça y était, Karine avait déverrouillé la porte. Quand on est entré, le président du jury était affalé sur sa victime en larme avec le pantalon sur les chevilles.
— Quest ce que vous foutez là ? Barrez vous. Cest privé ici.
— Espèce de gros porc dégueulasse. Tu vas lâcher ma frangine tout de suite ai-je dis avant de lui sauter dessus et lui envoyer une droite bien sentie dans le pif.
Ce type faisait le double de mon poids et semblait plus costaud. Jamais je naurais pu lenvoyer par terre comme ça ; pas sans une poussée dadrénaline, cest certains. Saisissant loccasion, ma sur se releva pour se planquer derrière moi, dans les bras de Karine.
— Ecoute petit, on peut sarranger. Tu veux du pognon ? Jen ai plein. Tu veux passer une nuit mémorable avec une Escort girl de luxe qui te fera jouir comme jamais ? je peux arranger ça aussi
— Désolé mais pour le pognon, jen gagne suffisamment. Et au niveau Cul jai ce quil me faut à la maison.
— Très bien. Je nai plus quà porter plainte pour coup et blessure alors .
— Pas la peine ! La police est déjà là. Nest ce pas Chérie ?
A ce moment là, Karine sortie sa carte de police.
— Inspecteur Girod, monsieur, compte tenu de ce que je viens de constater, vous êtes en état darrestation pour tentative de viol.
— Pour ça faudra mattraper ma jolie dit il avant de tenter de partir par la porte.
Ce gars qui se croyait tout puissant avec ses relations haut placées ne semblait pas se rendre compte de la merde dans laquelle il était. Nous étions entre lui et la porte mais il a quand même essayé de forcer le passage à moitié à poil. Heureusement, pour les besoins de son boulot, Karine pratiquait les arts martiaux. Elle a très vite pu le maîtriser et limmobiliser sur une chaise en lattachant avec ses fringues et surtout en serrant bien fort pour pas quil se barre (quitte à couper la circulation sanguine). Elle a ensuite appelé ses collègues locaux qui sont discrètement venu lembarquer. Pour la suite de la soirée, lanimateur a dû expliquer labsence du président du jury en justifiant dune urgence et celle de ma sur par un malaise. Elle ne voulait plus rester ici et souhaitait rentrer chez maman où elle allait se remettre de cette soirée éprouvante.
Il ny a pas que pour elle que ça a été fatigant. On a tous été secoué par cette histoire. Quand on est rentré à notre chambre dhôtel avec Karine, me voir défendre ma frangine comme ça lavait quand même excité. Javais été lhomme viril tel quelle se le représentait. Moi je ne demandais quune chose cétait dormir mais comme dhabitude je nai pas su résister à lappel de la luxure quand jai sentie cette main de velours se glisser dans mon slip pour me caresser les bourses.
Ce nest que le lundi qui a suivi, quon a été contacté pour témoigner. Ma sur a évidement porté plainte. Même si le violeur se targuait de ne jamais lavoir fait avant, que cétait la première fois quil faisait un écart et que, soit disant, cétait elle qui lui avait fait du gringue (il navait vraiment peur de rien), je savais que cétait faux. Dans son esprit, je voyais le visage de toutes celle dont il avait abusé. Je voyais leurs détresses, leurs pleurs alors que lui, samusait à les bourrer par tous les trous à volonté et dans toutes les positions possibles et imaginables. Karine ayant eu lapprobation de ses supérieurs pour apporter son aide dans cette affaire à la police locale, son commissaire mautorisa, en accord avec les autorités, à laider. Cest quand jai évoqué le fait dinterroger les anciennes candidates des éditions précédentes du concours que le visage du prévenu sest décomposé, il avait compris quon allait découvrir quelque chose. Je savais quil mentait quand il disait en être à sa première expérience du genre. Interroger ses potentielles victimes et les pousser à témoigner était le meilleur moyen de le prouver.
Obtenir la liste de ses victimes potentielles na pas été très compliqué. Il a suffit de contacter le comité organisateur du concours qui sest bien volontiers plier aux exigences de lenquête. Ensuite on les a démarché une par une. Cest là que ça a été plus difficile car sur les dix sept jeunes filles ayant gagné le concours alors que laccusé était président du jury, aucune ne voulait parler, par honte de se quelles avaient été obligé de faire, de subir ou daccepter. Cest grâce à mes dons que jai pu aborder le sujet avec elles de manière à ne pas les froisser. On en a appris de belle dans cette affaire car sept dentre elle avait dû se faire avorter quelques semaines après le concours auquel chacune avait respectivement participé. Mais le mieux (ou plutôt le pire suivant le point de vue) cétait que trois enfants étaient nés, neuf mois après les concours. Les tests ADN sur les enfants allaient pouvoir fournir une preuve irréfutable de son mensonge. Et ça cétait pour les gagnantes. Qui nous dit quavec les autres il navait rien tenté.
En examinant les mouvements de fond entre compte, on a trouvé les traces de virement bancaire entre les victimes et leur bourreau, des sommes plus ou moins importantes suivant les cas. En poussant un peu plus les interrogatoires, on a appris que cest leur violeur qui avait effectivement payé lintervention pour les faire avorter discrètement. Pour celles qui nont pas pu ou pas voulu le faire, il les avait royalement payés pour quelle la ferme.
« Je vous jure cest la première fois que ça marrive ». Cest ça, prend nous pour des abrutis. Non seulement ce nétait pas la première fois mais en plus il avait tenté de camoufler ses méfaits avec son chéquier. Il avait réussi à les intimider pour leur faire ce quil voulait et avait acheté leur silence à grand coup de bifton. Désolé mon pote mais dici quelques semaines, la femme se sera toi. Compte sur moi pour faire télépathiquement passer le message comme quoi tu es tout disposé à te faire inaugurer ton petit trou. Tes compagnons de cellule, et bien dautre je lespère, vont pouvoir sauvagement se défouler pour te récurer le conduit. Peut-être quaprès ça, tu comprendras ce quont ressenti tes victimes. Je ne pardonne pas quand on touche à ma frangine.
On est ensuite retourné chez nous. Au départ, On ne devait passer que le weekend dans ma ville natale mais avec lenquête, on y est resté 15 jours. J.C en a profiter pour prendre des vacances et mettre lagence en stand by. En réalité je savais quil fréquentait quelquun. Une ancienne cliente à qui il navait pas accordé de réduction sur sa note (Bizarre ça) et quil avait recroisé par hasard. Pour cette femme dâge mur mais super bien conservée, son divorce fut une libération et la « bobonne à la maison » quelle fut sétait transformé en femme fatale. Tant mieux pour elle. Du coup quand ils se sont revus et cest elle qui lui a sauté dessus. Il ne sest pas fait prier pour se laisser faire.
Compte tenu de notre implication dans laffaire, on suivait lhistoire de loin sachant pertinemment quon ferait appel à nous. Ne serait-ce que pour témoigner lors du procès.
Une fois cette affaire réglée, ma sur a essayé de se reconstruire mais ce ne fut pas facile. Pour se changer les idées, elle a joué la baby-sitter chez Papa avec notre demi-sur, puis plus tard avec le petit frère. Moi de mon coté je continuais mon boulot de détective privé voyeur. J.C sétait assagi au niveau galipette (La fidélité ? Ou alors il se fatiguait, je ne sais plus). Tant mieux.
Une nouvelle affaire nous était parvenue. Un homme était venu nous voir, sinquiétant pour sa fille quil soupçonnait de se faire prostituer par son copain du moment lors de parties fines dans des demeures de la haute société (avec société de gardiennage et tout ce qui va avec). Il voulait quon enquête et quon lui apporte la preuve du proxénétisme du fiancé afin de monter un dossier et faire sortir sa fille de ce guêpier. OK, cétait parti pour lopération « Ninja voyeur ». Ninja parce quon était habillé tout en noir avec cagoule et voyeur . Pas besoin dexpliquer.
Après lavoir retrouvé, nous avons suivi la jeune fille et son compagnon jusquà une villa dun quartier chic du seizième arrondissement. Grace à ma télépathie, je savais où étaient les vigiles avec leurs chiens. On a facilement pu les éviter et je pouvais affoler les chiens télépathiquement et les faire fuir au cas où ils sapprochaient de trop près. Après avoir passé le mur denceinte (non sans mal pour J.C et ses 110 Kilos), on est parvenu à se placer de manière à pouvoir prendre des photos avec un bon angle de vue. Le fait de pouvoir dialoguer dans les deux sens télépathiquement nous permettait de discuter discrètement sans bruit. Ainsi, personne ne nous entendrait parler. Avec ma télépathie je guidais J.C et son téléobjectif. On avait repéré la jeune fille et son mec (personnellement, jaurais remplacé le « e » par un « a » dans ce mot). On voyait le gars, récupérer des liasses de billets et les mettre dans sa poche. Son interlocuteur, qui était en train de se faire sucer par une autre jeune fille, était un producteur de cinéma bien connu dans le milieu du porno (dixit J.C, grand connaisseur dans ce domaine). Pendant ce temps là, la jeune fille que nous cherchions était déjà dans les bras dun gros dégueulasse en tenue de soirée qui profitait de ses charmes. Elle était seins nus, face à ce porc. On le voyait en train de lui malaxer la poitrine, lui lécher les tétons. Peu de temps après, elle sest retrouvé à genou devant lui pour le sucer alors que lui, se fumait un gros barreau de chaise (en gros les deux avaient un cigare au bec). Ensuite on a bien vu le type lempoigner, la jeter par terre, lui arracher sa culote et la sodomiser brutalement à même le sol.
Je ne mexpliquais pas pourquoi elle subissait tout ça pour un type pareil. Je le sentais, elle nétait pas droguée. Dans son esprit je lisais quelle faisait ça par amour, parce que son homme lui avait dit quil avait de grosses dettes et que si elle laimait, elle devait laider (bref sortez les mouchoirs). Je savais que lamour rendait aveugle mais je ne savais pas quil rendait également stupide. Enfin bon on avait ce quil fallait : lacte sexuel plus ou moins consenti, léchange dargent. Avec tout ça, notre commanditaire allait pouvoir porter plainte.
Il faut dire quavec de telles images, on pouvait constituer des dossiers compromettant . Dailleurs cest ce quon a fait. Par les fenêtres, on a vu quil y avait deux fois plus de filles que dhommes fortement libidineux dans la maison. Certains se prenait une chambre avec plusieurs filles et se les tapait comme si elles étaient des morceaux de viande. Tous ces hommes étaient issus, pour la plupart du monde politique et de lindustrie, une belle brochette de salopard. On a enregistré plusieurs vidéos et notamment celle dun ministre conservateur et réactionnaire, publiquement très attaché aux valeurs chrétiennes et familiales et allant à la messe tous les dimanches. On le voyait en train de courir après une jeune blonde quon estimait à peine majeure, le zgeg au garde à vous. Imaginez la scène : une jeune fille en train de courir à poil autour dune table, poursuivie par un type plus quobèse, visage joufflu (lui aussi à poil) ayant facilement le double de son âge, se faire attraper par le bras, plaquer contre la table et se faire prendre de force au vu des grimaces quelle faisait. Avant de connaitre sa fille, J.C aurait donné nimporte quoi pour les rejoindre et en profiter lui aussi. Aujourdhui, ça le dégouttait. Toutes ces filles nétaient rien de plus que des sextoys dans les mains de ces gros pervers. Aujourdhui son point de vue était totalement différent. Comme quoi la paternité, ça change un homme.
Cest quand on a voulu partir que ça na pas été facile car, focalisé sur ce quon voyait, je navais pas remarqué quun vigile, se rapprochait dangereusement de nous. Je ne sais pas sil lavait fait exprès mais J.C est tombé sur lui depuis larbre dans lequel il était parvenu à monter, lassommant net sur le coup. En nous dirigeant vers le mur, on sest fait courser par deux dobermans. Les animaux étant très influençables télépathiquement, jai pu leur intimer lordre de se coucher et de se taire avant quon se fasse becter un mollet ou pire encore.
Autant vous dire quaprès une telle soirée on était bien content de rentrer. Bon OK on avait pénétré par effraction dans une propriété privée, mais cétait pour la bonne cause. Avec J.C, on voulait mettre fin à cette situation. Dailleurs J.C était prêt à tout balancer sur internet mais je lai convaincu de garder les vidéos sous le coude. Des fois quon ait besoin dun quelconque moyen de pression, ça pouvait savérer utile.
Après ça, au niveau personnel, je continuais mon petit bonhomme de chemin. Dici quelques jours je passais la trentaine. Je vais être vieux. Non je rigole mais cest un cap à passer quand même. Le jour dit, Karine a voulu quon se fasse une journée promenade en amoureux pourquoi pas ! Ça change du quotidien. Elle avait prévue un tour en bateau mouche, un déjeuné dans un bon restaurant dont le serveur misogyne ne semblait pas comprendre que jétais linvité. Eh oh ! Ducon ? On est au vingt et unième siècle ! Ce nest pas toujours lhomme qui paye et qui décide.
Jai adoré cette journée qui devait se conclure par un dîner dans un restaurant à thème que Karine avait repéré il y a peu. Quand on y est arrivé, jai vu que la salle était étrangement sombre. Le propriétaire était là et avait disposé des bougies partout nous expliquant avoir eu un problème électrique dans sa salle. On est entré et là : SURPRISE ! La lumière soit disant en panne est revenue comme par miracle et . Toute ma famille était là, J.C et sa nouvelle copine, le commissaire et des amis denfance. OK, je comprends pourquoi cest Karine qui my a amené. J.C et elle savait quavec nimporte qui dautre jaurais découvert le pot au rose le matin même.
Après être passé de bras en bras et avoir embrassé tout le monde en les remerciant dêtre là, J.C me pris à part.
— Dis-moi . Depuis combien de temps tu savais quon était là ?
— . Depuis quon a tourné au bout de la rue en fait, mais chut. Je ne voulais pas gâcher la surprise. Lui ai-je répondu avec un sourire moqueur.
J.C me connaissait par cur. Il connaissait ce faux air surpris et avait de suite compris que malgré le silence de Karine, javais deviné ce quil se tramait. En fait, cétait comme si ils avaient voulu cacher des voitures derrière une palissade en bois pour ne pas quon les voit, en pleine nuit. Le problème cétait quils avaient laissé les moteurs en route et les phares allumés, pas terrible comme cachette. Depuis le bout de la rue, javais repéré lagitation de la somme de tous les esprits présents. Cétait bien joué . Mais malheureusement un peu raté. Ils ne savaient pas, je ne pouvais pas leur en vouloir.
Cette surprise un peu ratée ne nous a pas empêchés de passer une super soirée. Comme le disais la chanson : « Jai bien bouffé, jai bien bu. Jai la peau du ventre bien tendue, merci petit Jésus. ». Toutefois, une surprise mattendait quand même. A la distribution des cadeaux, à chacun dentre eux je mexclamais « oh mais quest ce que ça peut bien être ? ». Bien évidement je le savais avant. Ça amusait beaucoup Karine, J.C et le commissaire (qui, par la force des choses savait pour mes capacités où du moins le minimum vital). Jai joué la surprise à chaque paquet jusquau dernier, celui de Karine. Avec lemballage, ça avait lair dune petite boite genre étui de stylo. Jentendais tout le monde dire « cest une nouvelle voiture », « Une armoire normande » ou dautre âneries du même genre. Moi je voyais bien un stylo de luxe avec mon nom gravé dessus à lor fin.
Quand jai ouvert lemballage, ma première phrase a été : « Oh putin ! Va me falloir un verre ». Je nétais plus très bien du coup. Mon père voulant connaitre la raison de ma surprise récupéra la petite boite et sexclama : « Ah ouais quand même ! Eh Jean Claude, tas pas connu ça ? Va falloir que tu prennes des cours ». Personne ne comprenait cette phrase. Du coup, jai levé le voile. De cette petite boite, toute en longueur, jen ai sorti un objet. Ça ressemblait à un stylo mais ça nen était pas un. Cétait un objet en plastique blanc avec deux barres bleues qui sentrecroisaient comme un plus et un écran digital à coté où il était écrit « enceinte ». Elle venait de moffrir son texte de grossesse. Du coup en le sortant à la vue de tous et en le lançant à mon beau père je lui ai précisé : « Il va falloir quon sentraîne tous les deux à changer des couches ».
Elle lavait réussi sa surprise. Du coup, elle et moi, nous croulions sous les félicitations. Je ne pouvais pas espérer meilleur cadeau pour mes trente ans. Ça a été le clou de la soirée. Bravo ! J.C sest approché de moi en me tapant sur lépaule : « Bienvenue au club ». Je me suis quand même enfiler une bonne dose de whisky pour accuser le choc. Jaurais du le voir venir pourtant. Notre libido ne sest jamais aussi bien portée. Bah voila le résultat. Rien détonnant en fin de compte cest de notre âge. On nen avait jamais vraiment parlé entre nous. Comme ça cétait fait, plus besoin de sinterroger la dessus. Il fallait quand même quon calme mes parents qui prévoyaient déjà de nous faire passer devant monsieur le maire. Euh vous allez vous calmer ? Chaque chose en son temps et cest à nous de décider. En plus ce nest pas vraiment dans nos projets (à y réfléchir le bébé non plus mais on va sadapter).
Javais entendu parler du développement de la libido de certaine femme enceinte mais, compte tenu que la notre était déjà bien vivace, je ne pensais pas Karine puisse être encore plus chaude quelle ne létait. On laurait mise dans leau froide elle nous aurait fait de la vapeur. Bon, avec son ventre qui sarrondissait au fur et à mesure du temps qui passe, il fallait trouver des positions adaptées mais on y arrivait. De son coté elle avait arrêté les enquêtes sur le terrain pour se placer à un boulot plus administratif en attendant son congé.
Au fur et à mesure des semaines et des mois qui passaient, je sentais chez elle, un semblant dactivité cérébrale. Sa grossesse va-t-elle me débloqué son esprit ? Non. Cette activité que je sentais était située dans son bas ventre, surement le début du système nerveux et cérébral du bébé. Un jour Karine ma demandé si je pouvais savoir à lavance si cétait un garçon ou une fille. La réponse est claire : cest non. Le bébé na pas encore acquis létat de conscience donc il ne pouvait pas le savoir lui-même, par conséquent moi non plus. En plus, je ne voulais pas prendre le risque de rentrer dans son esprit pour voir ce quil ou elle avait entre les jambes. Déjà parce que les yeux ne sont pas forcément formés, que je ne suis pas sur de pouvoir distingué quoi que ce soit à travers le liquide sans lumière et puis, depuis lépisode avec le comateux dont je reste persuadé davoir hâté le réveil, je ne voulais pas prendre le risque dendommager son cerveau en mintroduisant à lintérieur. On va garder la surprise. Surprise qui fut gâchée pour moi lors de léchographie. Même en ayant dit au médecin quon ne voulait pas le savoir, jai fini par avoir la réponse malgré moi. Il faut dire quil y pensait tellement fort que si on avait pu lui greffer un mégaphone, tout le quartier aurait été au courant.
Avec J.C, on avait préparé la pièce supplémentaire quon avait dans notre appartement en chambre denfant. Papy gâteau voulait simpliquer au maximum. OK, pas de problème. De toute façon en ce moment on a moins de contrat, ou du moins, moins dactivité au quotidien.
Du coté de ma famille, ma sur me harcelait pour être la marraine. « Oui tu va être la marraine mais sil te plait arrête de nous harceler et dappeler en pleine nuit ». Bon OK cest le premier de la nouvelle génération dans la famille mais laissez nous vivre un peu quoi. Vers la fin de la grossesse, durant nos petits moments seuls, je parlais au bébé au travers du ventre gonflé de Karine. Fut un temps je trouvais ça ridicule de voire le papa gâteau faire ça. Durant ces moments où on lui parlait, je sentais le bébé apaisé, rassuré. Effectivement, les enfants entendent les sons extérieurs.
Le terme approchait et jétais impatient. Chaque jour je sentais que Karine en avait marre aussi et souhaitait vivement que ça se termine. Ça commençait à devenir lourd. Un jour, je travaillais sur le disque dur dun ordinateur que la police nous avait confié. Cétait lordinateur dun jeune homme accusé de pédophilie. Lors de son interrogatoire jai bien vu quil était innocent et que sa surprise au moment de lénoncer des faits étaient réelle. Jai donc demandé au commissaire pour pouvoir examiner son ordinateur et jy ai trouvé une ligne de code qui lançait un scripte caché au moment du démarrage. Je ne pouvais pas savoir à quoi ce script pouvait servir si ce nest quil envoyait un signal sur une adresse IP. Cest comme ça quil sest fait piégé. Laccusé avait dû recevoir un mail genre « stars du porno nues » avec des photos, il la ouvert par curiosité et ça a vérolé le poste. Ainsi le PC servait de relais et protégeait le vrai coupable car en cas de repérage cest lui qui était repéré et non le vrai responsable. Comme quoi, mes talents ne se résument pas quà mettre à jour les secrets honteux des gens.
Jétais en train de taper un rapport sur mon investigation pour la police quand jai entendu le téléphone de J.C sonner. Deux secondes plus tard, J.C me voyait courir comme un dératé vers ma voiture. Le travail avait commencé. Comme un con javais mis le mien en vibreur et laisser dans ma veste à lentrée du coup je ne lai pas entendu sonner. Je nai même pas réfléchi et jai oublié J.C qui est venu plus tard en taxi. Je suis arrivé à temps pour tenir la main de Karine alors quelle poussait. Elle a failli me broyer les phalanges mais je nallais pas me plaindre. Le moment du premier cri cest magique. Léquipe médicale sest retirée nous laissant faire connaissance avec notre fils. Alors quelle se faisait reconduire dans sa chambre, je suis sortie reprendre mes esprits et jai vu J.C se pointer. Il ma payé un verre au bar du rez de chaussé et jai appelé les autres grands parents et la tantine.
Le lendemain jai pu leur présenter mon petit David. Maman était émue que je lui ai donné le prénom de mon parrain disparu trop tôt. Celui qui, par son décès, était indirectement à lorigine de lapparition de mes dons. On lavait choisi dun commun accord avec Karine, comme un hommage car sans ces dons jamais je naurai rencontré ni J.C ni Karine. Ainsi la boucle était bouclée .. Merde mais pourquoi il pleure Ah ça, ça veut dire « caca dans la couche ». Comment je le sais ? Daprès vous ? Je vous laisse deviner. Je sens sa gène par télépathie ? Ah non. Je sens plutôt lodeur qui se dégage de sa couche. J.C ? Tu veux ten charger ? Non ? OK cest moi qui my colle. Allez laissez moi passer. Faut que je le change. Ça urge.