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Mon coeur saigne – Chapitre 2

Mon coeur saigne - Chapitre 2



J’arrête d’espérer. Tous les deux c’est fini, je l’accepte enfin. Il m’en aura fallu du temps. Mais tes mots, lancés sans les enrober, m’ont fait du bien. La colère m’a cependant gagné. Je la laisse exploser un moment, elle se calmera, elle est dirigée uniquement contre moi.

J’aimerais te rejeter la faute ; je voudrais te traiter de monstre. Ce n’est pas possible : je sais qui tu es. Quel dommage que des femmes comme toi soient si peu nombreuses. A moins qu’elles ne se cachent, elles restent cependant difficiles à trouver. Mais pour trouver, faut-il chercher ? Je ne t’ai jamais cherchée, je ne savais même pas que tu existais. J’ai eu de la chance.

J’ai eu une chance folle de tomber sur toi. Tu t’es livrée corps et âme à moi. Je t’ai révélé sans aucune peur, ni pudeur, tous mes secrets, et tu ne m’as jamais jugé. Tu as toujours été douce et attentionnée. Tu t’es laissée aller dans mes bras ; tu m’as offert plus que ce que je ne pouvais espérer.

Alors voilà, je ne passerai pas par une phase où je te haïrai. Tu as su me blesser, mais jamais en pensant à mal, jamais en le faisant exprès. Nous ne deviendrons pas ami ; nous avons trop partagé pour y arriver. Je serai cependant toujours là en cas de besoin, en cas d’envie, même si c’est juste pour discuter. Je serai toujours là pour toi, il suffit juste de demander.

Mon cur saigne ; tu tentes de t’en échapper. Mais tu es maintenant dans mes gênes, plus jamais je ne t’oublierai. Les gouttes qui tombent sur ce sol noirci ne sont que l’amour que j’ai pour toi, et qui disparaît un petit peu à chaque fois. Ton souvenir reste cependant là, bien gravé, il ne partira jamais. Et s’il essaie, je l’en empêcherai. Je ne veux pas oublier cette personne qui est arrivée au bon moment dans ma vie. Je ne t’oublierai jamais, même si un jour je pourrais en avoir envie.

J’avais imaginé plusieurs fois finir ma vie avec toi, tous les deux côte à côte. J’avais imaginé vivre ensemble, former une nouvelle famille. Je voyais déjà notre maison, la voiture familiale qu’il aurait fallu acheter, vivre en harmonie et crises de nerfs auxquelles nous n’aurions pu échapper. J’aurais aimé marcher à quatre-vingts ans en te serrant la main, nos doigts entrelacés, comme il y a encore peu, se volant un baiser. Mais cette vie n’existera pas. Rêve futile, qui ne mérite même pas d’exister. Il était cependant très beau à regarder. Je souris rien que d’y penser.

Je suis perdu, je dois avancer. Mais le chemin que j’ai commencé à emprunter s’est effacé, a disparu, n’a peut-être jamais existé. Je ne sais pas quelle route prendre, je ne sais pas où aller. Je vais devoir marcher sans savoir où je vais me diriger et sur quoi je vais tomber.

Je rencontrerai d’autres femmes, je n’imagine pas les choses autrement. Je leur donnerai mon corps si elle m’offre le leur, mais n’auront jamais mon âme. Mes mains parcourront leur peau, s’insinueront en elles. Je les ferai gémir, je les ferai jouir à en réveiller tout le quartier. Tu m’as montré que j’en suis capable, tu sais comme j’ai du mal à m’arrêter lorsque je commence à jouer avec un corps… avec ton corps. Et pour celles que cela n’intéresse pas, tant pis, je partirai.

Je m’adapterai à ces inconnues dont j’oublierai le nom dès que retournerai dans la rue. Pour celles qui le désirent, je les attacherai. J’en profiterai pour en torturer les tétons, puis pour calmer la douleur avec ma langue dans un doux massage, et leur offrir d’intenses sensations. Je les fouetterai si elles me disent qu’elles en ont besoin ; je les insulterai si cela leur plaît.

Certaines seront promenées en laisse, tant que cela les excite, les fesses offertes, les seins se baladant dans le vide. Et aux plus audacieuses, je les laisserai toucher ma verge, si elles savent en jouer avec leurs lèvres, tant qu’elles m’offriront leur cul derrière. Il s’agira de mes conditions, je serai sans concession. Je ne serai rien d’autre qu’un homme qui offrira des jouissances, qui donnera envie de plus, qui aidera à franchir de nouvelles limites aux plaisirs de la chair.

Je me foutrai qu’elles soient mariées ; ce n’est pas mon problème, mais le leur. Je me ficherai qu’elles passent devant le curé trois jours après, pour jurer amour et fidélité, embrassant l’homme de leur vie avec peut-être encore le goût de mon sperme entre leur lèvres. Je n’en serai pas fier pour autant, cela ne m’amusera pas. Que chacun assume ses déviances, que chacun prenne ses responsabilités.

Mais, qu’une seule d’entre elles me demande juste un peu de tendresse, et je partirai. Qu’elle me propose de lui faire l’amour, et je fuirai. Qu’elle me demande de connaître ma vie, et je disparaîtrai. Je ne serai jamais méchant, jamais violent. Je serai juste froid, sans sentiment, seulement à proposer mes services pour un peu de luxure et d’ivresse. Je ne ferai pas croire, je ne mentirai pas. Je me protège.

Je me protège car je sais ce que je ne veux pas. Mon cur est devenu si fragile, un rien pourrait le faire tomber en morceaux. Je ne veux plus jamais être amoureux ! Ce n’est qu’une chimère qui uvre en silence, qui s’insinue au plus profond de nous, à nous en faire perdre la tête. Et un beau jour, elle disparaît. Alors, les yeux s’ouvrent et espèrent contempler un monde magnifique. Mais, elle a tout pris ; elle est partie avec tout ce qu’il y avait. Il ne reste qu’un désert à la fois brûlant et glacial dans lequel même nos larmes ne peuvent ramener la vie. Il faut alors partir, changer d’endroit, trouver une nouvelle terre vivable et fertile.

Mon cur saigne et continuera encore un bon moment. Mais, je le protège maintenant. Je l’entoure d’un barbelé en fer forgé. Je l’entoure d’un barbelé que rien ne pourra briser ; je l’espère, du moins, fortement. Quiconque voudra s’en approcher sera blessé. Pour ceux qui y sont encore prisonniers, je gérerai. J’espère juste ne plus gagner à la loterie, ne plus trouver le bon numéro. Dans le cas contraire, ma protection s’évanouira. Et si une fin doit exister à cette nouvelle histoire, je crois bien que je ne pourrais jamais m’en relever.

Je gérerai cette douleur qui m’habite actuellement ; sois sans crainte, pense à toi avant tout. Ne perds pas ton temps à t’occuper de moi ; reprends ta vie en main, je n’attends que ça. Je serai plus qu’heureux de savoir que tu vas réellement bien. Je serai plus qu’heureux de savoir que tu as trouvé une personne paisible et aimante qui t’accompagnera jusqu’à la fin de ta vie, quitte à ce que tu m’oublies.

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