J’avais dix-sept ans. Timide et mal à l’aise en société, je n’avais que peu d’amis et aucune petite amie. Non seulement j’étais puceau mais je n’avais même quasiment jamais embrassé une fille. Le seul endroit où j’étais réellement heureux était la ferme de mon oncle et ma tante. J’y passais quasiment chacune de mes vacances. En cette période là, si je n’avais aucun échange sexuel je vivais par contre dans un état d’excitation permanent. Je me branlais souvent sur une photo de femme nue qui me suivait partout. Mais surtout, il m’arrivait souvent de me réveiller la nuit, en sueur et le sexe tendu. Au paroxysme de l’excitation, affolé, dans un état indescriptible et dans un total besoin de stupre, j’avais envie de sexe comme jamais le jour. Et chaque fois les brumes de rêve qui s’effilochaient dans mon esprit ne disparaissaient pas assez vite pour que ne s’accroche cette image d’un sexe puissant planté en moi. Cela me laissait troublé et honteux. Néanmoins je commençais à me branler parfois en amenant délibérément cette idée. Petit à petit mes phantasmes se précisaient. Et mon désir augmentait.
Cet été là pour une fois mon cousin n’était pas avec moi. Parti un mois en stage. Bien qu’il me manquait cela me donna l’occasion de passer du temps seul et de rêvasser à longueur de journées sur mes nouveaux phantasmes. Je pris l’habitude d’aller me poser de longues et chaudes heures derrière un appentis de la ferme où personne ne mettait jamais les pieds.
Du moins le croyais-je. Je n’avais pas remarqué le petit tas de mégots dans un coin. J’installais là la vielle banquette arrière d’une simca qui finissait de rouiller dans un coin de la ferme. Je pris l’habitude de venir fantasmer dans ma cachette pour finir par me branler en fin d’après midi.
Cet après midi là avait été aussi chaud et lent que tous les précédents. J’avais passé des heures à rêvasser, me caressant parfois sans jamais éjaculer. Puis, l’heure approchant de devoir rentrer, je me mis à me caresser plus sérieusement. Tout à mes rêves je n’ai entendu aucun bruit. Mais quand j’ouvris les yeux après l’éjaculation, je vis Jacques. De taille moyenne, trapu et plutôt bedonnant, c’était un homme près de la cinquantaine. Pas très beau mais gentil. Je le connaissais depuis toujours. Il vivait seul dans une grande maison héritée de ses parents. Jamais marié, il était le vieux garçon du village. Son héritage lui permettait de vivre chichement. Les exploitants du coin l’engageaient de temps en temps au black pour de petits travaux ou coup de main dans les grosses périodes. Ainsi je l’avais souvent vu travailler avec mon oncle. Et mon refuge était l’endroit où il faisait ses pauses cigarettes.
Quand je le vis, je sursautais. La honte me couvrît d’un coup! Je tentais de remonter mon short maladroitement en bredouillant que ce n’était pas ce qu’il croyait. Il sortît une cigarette, l’alluma et répondit:
"Ben si, c’est ce que je crois. Y a pas d’mal. C’est l’âge qui veux ça, on l’a tous fait".
"Faudrait pas en parler s’il vous plaît"
"T’inquiète pas, je dirais rien. Allez calme toi."
Nous avons alors commencé à discuter. Il fumait sa cigarette lentement tandis que je me calmais. Il me demanda si j’avais une copine. A quoi je répondis non. Il s’en étonna et dit que j’étais pourtant beau garçon.
"Bof, j’ai quelques kilos en trop et puis je n’ose pas leur parler de toutes façons. Les filles n’aiment pas les timides."
"Ben moi si j’étais une fille je te trouverais très beau"
Dans la conversation cette phrase ne me parut pas bizarre. Son accent et son débit très ruraux le mettait pour moi à mille lieues de l’homosexuel tel que je me le représentais alors. Mais au moment de partir il s’appuya sur ma cuisse pour se lever et son geste me troubla infiniment. Je ne pouvais dire s’il m’avait caressé ou non. Quelle subtilité dans ce geste. Il me sourit et partît. La nuit suivante je me réveillais en pleine éjaculation. Dans ma tête l’image de ce sexe en moi, avec ce coup ci un visage, celui de Jacques. Je ne sais pourquoi mais mes mains partir récolter mon plaisir que je portais ensuite à ma bouche en imaginant que je le léchais sur le sexe de Jacques. Que je devais finir par revoir le lendemain…