Dans le petit village de Soulac en Gironde par un matin pluvieux de 1935 :
« Vite mon père c’est le moment. S’empressa de dire une femme au visage ridé et tiré par les affres du temps.
-Il les a demandés ?
-Oui, mon père dépêchez-vous »
L’homme d’Eglise suivit la femme au travers du village pour atteindre une maison de taille moyenne et vieillissante entourée d’une clôture entretenue et d’un jardin exprimant les débuts d’un hiver rude qui risquait de s’étaler jusqu’à tard dans l’année qui arrivait. Ils entrèrent dans la maison et s’empressèrent de rejoindre une chambre austère habillée de quelques meubles de bois foncé et d’un lit surmonté par une croix. Sous les draps, un vieil homme, le visage pâle ouvra avec peine les yeux pour observer ses visiteurs. Malgré son état de faiblesse la femme le détailla et le trouva toujours aussi beau. Un visage anguleux, la mâchoire et les pommettes tirées et accompagnées d’un nez aquilin. Et un regard ! Des yeux ternis par le temps, mais qui exprimaient encore la sagacité qui le caractérisait. Des lèvres fines et roses qui s’accommodaient parfaitement avec une chevelure blanche, vestige d’un blond irisé. En le voyant elle ne put que repenser à ces moments passés à la capitale où elle avait pu rencontrer son amant, qui allait devenir l’homme de sa vie à travers les tourments du temps.
D’origine autrichienne Eva voyageait beaucoup et son tempérament affirmé l’avait laissé s’éloigner des sentiers religieux et coutumiers communs de ce siècle. Eva avait atterrit à la capitale pour s’enrichir de la culture française. Comédienne et dame de lettre, elle fréquentait les opéras et théâtres parisien tout à apprenant la langue de Molière. Elle participait également aux animations populaires, car elle aimait ressentir la ferveur du peuple. Elle avait rencontré son Roland lors d’un des bals populaires de ce printemps 1913. Rapidement émue par son regard perçant et son sourire ravageur, elle s’était laissé attendrir par ce beau gendarme blond à la moustache impeccable. De rencontre en rencontre un amour naissant avait pris place entre eux. Elle croyait en lui, cet homme de loi, jeune officier de gendarmerie à l’esprit aiguisé qui avait acquis une notoriété pour avoir élucidé l’affaire du « tueur des vendages » lui valant le grade de Lieutenant. C’était un catholique et républicain convaincu grand amateur de Péguy, dont il dévorait les lignes l’inspirant pour écrire de longs récits.
Leur amour avait grandi au fil des mois et la passion ardente les emmena à faire l’amour de la façon la plus simple du monde, loin des convenances et des prérequis religieux. Ils n’étaient plus que deux êtres aimant souhaitant s’unir et se fondre dans une étreinte charnelle sincère. Elle se souvient de la première fois ou après un dîner dans un cabaret elle l’avait embrassé timidement tout en passant ses mains dans son dos. Comment il avait peu à peu défailli sous les assauts de ses baisers pour laisser son désir s’exprimer. Il avait passé ses mains le long de sa nuque avant de descendre le long de sa colonne vertébrale pour effleurer ses fesses. Bientôt les caresses devinrent insistantes, et elle sentie naître au fond d’elle, un désir intense et tout nouveau. Elle connaissait les hommes, mais ses picotements semblaient la transpercer et irradier un besoin irrépressible de ressentir cet homme la prendre. Son sexe se réchauffa et elle senti la moiteur de ses chairs s’intensifier sous la lubrification de son vagin.
Bientôt Roland lui avait ôté ses vêtements et s’appliquait à contempler le corps de la femme qu’il aimait caressant chaque centimètre de peau blanche, détaillant du creux de sa main chaque courbe de la silhouette gracile d’Eva. Il embrassa ce fragile petit corps, mordillant les mamelons de cette poitrine angevine. Il se dirigea ensuite vers son buisson noir pour commencer à respirer les effluves féminins d’Eva qui le rendait complètement fou et lui faisait perdre toute notion de raison. Il embrassa ce sexe offert avec toute la délicatesse du monde avant d’embrasser son petit bouton d’amour. Il le tortura de langue minute en le mordillant, et jouant avec sa langue dessus. Chaque coup étant synonyme de soupirs et encouragement d’Eva. Il partit ensuite à la découverte de ses lèvres luisantes pour enfin atteindre du bout de la langue le vagin de sa bien-aimée qu’il pénétra légèrement. Il utilisa ensuite son index longiligne pour s’introduire en elle et sentir au combien sa vulve était brulante. Lui avait déjà connu les femmes dans sa jeunesse lors de quelques péchés sans conséquence mais sévèrement puni. Il savait comment faire soupirer et crier une femme, et comptait bien donner à sa dulcinée du plaisir.
Peu à peu, les vêtements de Roland tombèrent sur le sol laissant apparaître son membre viril. Eva après avoir découvert le corps de son amant, se dirigea vers la colonne de chair raidie entourant difficilement de ses mains le pieu qui allait s’enfoncer en elle. Elle caressa les bourses avant de remonter sur la hampe, flattant ce gland turgescent et violacé. Sans la laisser aller plus en avant, Roland la souleva et l’allongea sur le dos. Il l’a pénétra tendrement, glissant en elle sans difficulté. Les ébats étaient restés sobres et lents mais les deux amoureux ne voulaient que ça, se découvrir et s’aimer tendrement au rythme des allers et venus de Roland. Elle se souvient de la tension dans le corps de Roland au moment de sa jouissance où elle avait senti le liquide chaud se répandre dans son ventre accueillant. A ce moment elle avait ressenti pour la première fois de sa vie un moment d’épanouissement le plus total. Les deux amoureux avaient fini la nuit l’un contre l’autre. Bientôt il fut question qu’Eva suive Roland dans son village natal de Soulac sur Mer en Gironde, pour vivre à ses côtés. Cette dernière accepta de bon cur et au printemps de l’été 1914 elle quitta la capitale en direction du Sud-Ouest de la France