Je me suis toujours considéré hétéro. Jamais le moindre fantasme sur un homme, sur le fait de coucher avec un autre homme. Rien. Hétéro à 100%. Et malgré cette histoire, je le suis toujours.
Après avoir décroché mon bac avec mention, j’ai été accepté dans une grande école, près de Bordeaux. N’habitant pas du tout dans la région, j’ai du prendre un appartement sur place. Mais les finances de la famille ne sont pas forcément suffisamment large pour le supporter. J’ai donc entrepris une recherche avec comme critère un propriétaire quiz errait prêt à baisser le loyer en échange de "services".
Comprenez par là l’entretien d’un jardin, les courses ou même du baby-sitting. Je tenais vraiment à faire ces études là, et j’était tout autant prêt à me rabaisser à des tâches que certains peuvent considérer comme ingrate.
Malheureusement, faire une recherche d’appartements contre "services" peut vous mener dans de drôles de situation.
Après quelques jours de recherches, je m’arrange pour organiser une journée sur Bordeaux, pendant la quelle je visiterai plusieurs appartements. Les trois premières visites se passent bien : contre des courses ou du ménage, les propriétaires acceptent de diviser le loyer par deux, ou au mieux d’en enlever un bon tiers. Je suis heureux, de plus que les logements me plaisent beaucoup.
Mais j’ai gardé mon coup de coeur pour la fin. Un superbe appart, à dix minutes à pied de mon école, près du centre. Parfait, me dis-je. Je me rends au rendez-vous fixé avec le propriétaire. On visite, tout se passe très bien. Arrive le moment du prix. Le loyer est un peu cher, mais je joue la carte de la détresse familiale et des moyens limités : en échange de services à la personne, je propose de re-négocier le loyer. Le propriétaire semble surpris que ce soit moi qui le mentionne, d’habitude il doit le rappeler aux visiteurs. Je ne comprends pas très bien et lui demande une explication. Il m’explique alors le vrai sens des services pour lui : du sexe. Purement et simplement, un acte sexuel par semaine contre un loyer digne d’un simple garage en banlieue.
Malgré une offre si alléchante financièrement, je ne peux accepter. Déjà, si le loyer est si peu cher, mes parents risquent de se douter de quelque chose s’ils tombent sur mes relevés de compte. Mais Marc, le proprio, semble avoir réponses à tout. Pour lui, le loyer sera celui d’un appartement basique, et le trop qu’il me prélève il me le rendra en cash après chaque rapport.
Il a beau rendre ça parfait, je ne peux accepter : je ne suis pas gay et ne peut donc pas coucher avec lui si souvent. Même une fois serait de trop. Marc semble déçu et me raccompagne à l’entrée. Pour la rejoindre, je dois repasser devant la cuisine et sa vue imprenable sur le centre historique. Le stratagème semble huilé, Marc me propose de regarder une dernière fois cette vue.. Il sait que cet ultime argument peut faire changer d’avis un homme indécis.
Pris d’une curiosité soudaine, je lui demande en quoi consisterait les rapports. Je ne sais pas exactement ce qu’il se passe dans ma tête, mais à ce moment là je semble penser qu’une fellation serait un prix acceptable, et donc je serais même prêt à accepter s’il n’est pas question de sodomie.. Marc me confirme néanmoins que chaque semaine, il aurait le droit à une fellation, un anulingus et de me sodomiser. Sans répondre, je me précipite vers la porte. Marc me rattrape et me tend un billet de 100. Il appelle cela le prix pour un test. Si je vais jusqu’au bout, l’appart est à moi plus le billet. Sinon, je repart avec le billet, mais sans logement à une semaine de la reprise.
Le dilemme est énorme. Il y a dix minutes je me projetais deja dans ce logement, et là je suis à deux doigts d’accepter un rapport homosexuel contre mon "rêve". 100 direct en plus.
— C’est d’accord, lui dis-je..
Je prends les 100 de sa main, les met dans ma poche et me place à genoux devant lui.
— Bon garçon, me murmure-t-il..