Les douches étaient séparées en deux. Il y avait des cabines individuelles et des douches collectives. Il est allé aux collectives.
Il a dû voir mon mouvement d’hésitation.
Oh pardon ! Ça te gêne peut-être que nous prenions notre douche ensemble. Tu peux aller dans une cabine si tu veux.
Ah, non, non, pas du tout… C’est que je découvre.
Je me disais bien aussi. Tu dois être habitué aux douches collectives au lycée.
Oui ! répondis-je.
Pas de fausse pudeur entre nous alors, hein !
Non, bien sûr.
Il a commencé à se savonner tout en débriefant notre séance. J’essayais de tourner le dos au maximum.
T’as déjà quand même des abdos. C’est le reste qu’il faut muscler. Pecs, bras, jambes, fessiers.
Oui.
Tu reviendras ?
Je pense, oui, c’est cool. Même si je suis rincé là !
Maintenant si tu veux progresser, il faut être régulier… au moins tous les deux jours. D’ici six semaines, tu devrais voir la différence.
Nous étions fin septembre. Je calculai mentalement qu’il m’offrait implicitement de revenir avec lui au moins jusqu’à novembre. J’étais prêt à n’importe quoi pour passer du temps avec lui et à le revoir ainsi, dans le plus simple appareil.
Tout en se lavant, il me frôlait. En faisait-il exprès ? Etait-ce de la provoc ?
Tu t’épiles tout le temps ? a-t-il questionné en regardant mon bas-ventre, totalement lisse.
Euh… ça dépend.
Ta copine préfère ?
J’ai pas de copine.
Ton copain alors ?
Je me suis senti rougir jusqu’aux oreilles.
Non, non, j’ai pas de copain.
Y a pas de honte à être gay.
J’suis pas gay ! ai-je répondu vivement.
Ah, pardon. J’suis intrusif. Je voulais pas te blesser. Je disais ça parce que je trouve qu’un homme, ça doit avoir du poil là où un homme a du poil… Mon côté méditerranéen sans doute.
Non, non ça va. C’est que voilà…
Pas de souci. Tu sais que tu peux me parler, mais je ne veux pas être indiscret.
No problema.
On est revenu au vestiaire. L’autre marmule, Arturo, était encore là et causait avec un mec qui venait d’arriver, plus jeune, imberbe lui. Il a fait la bise à Juan aussi.
Avant que je me rhabille, Juan m’a demandé mon portable.
Vous faites quoi ?
C’est bon, tu me dis "tu" maintenant. Quand on se voit à poil, on devient intime, non ?
Euh, tu fais quoi ?
Je te prends en photo.
Pourquoi ?
Pour que tu vois la progression. Tu te reprendras tous les mois et tu verras ton corps se transformer.
Puis il s’est approché de moi, m’a pris par l’épaule pour se coller à moi et a fait un selfie.
Arturo s’en est mêlé.
Vous voulez que je vous prenne tous les deux ?
Sans attendre de réponse, Juan lui a tendu mon portable. Le gars s’est reculé et nous a immortalisés, à poil, l’un contre l’autre, bras dessus bras dessous, la main de Juan carrément posée sur ma fesse gauche. Je ne regardais pas l’objectif.
Puis nous sommes rentrés, on a fait notre cours comme d’hab, mais une fois revenu à la maison, j’ai vite transféré les photos sur mon ordi et j’ai maté Juan à poil à côté de moi en bandant comme un âne et je me suis branlé.
On a trouvé notre rythme. Sport, cours. Et puis je l’ai rejoint à la salle d’autres soirs. Je passe de plus en plus de temps avec lui. Et j’ai laissé repousser mes poils… On est devenus beaucoup plus complices. Il me claque dans le dos, on se donne des bourrades, on rigole. Parfois, il me savonne le dos. Je n’ai pas encore osé le lui faire. Ça me ferait bander. Mais lui peut me frotter sans s’exciter… je me dis que s’il était vraiment gay… Qu’est-ce que je m’imagine ? J’ai tellement envie d’y croire !
Un soir, en nous changeant, nos affaires étant les unes avec les autres, j’ai profité qu’il ait le dos tourné, pendant qu’il enfilait son slip propre, pour prendre celui qu’il venait de laisser. Je pourrais toujours prétexter une distraction s’il s’en rendait compte.
Le soir, je me suis allongé nu sur mon lit, et je me suis pignolé comme un fou en sniffant ses dessous. J’ai juté jusque sur mes tétons et je me suis essuyé avec le slip… son slip !
Le surlendemain, dans les vestiaires, comme nous étions à poil, il a pris son tanga (il ne porte que ça, voire des mini-slips) qu’il venait d’enlever, s’est essuyé avec en prenant bien soin d’insister entre les cuisses et sous les bras qui transpiraient abondamment et il me l’a plaqué sous le nez.
Eh ! Tu fais quoi ?
Tu m’as piqué mon slip avant-hier hein ? C’est pour te punir.
Il disait cela en riant.
Non, non… ai-je balbutié… ou alors je l’ai pris sans faire attention.
Ah ouais ?
J’vais regarder.
Vas-y !
Maman a vidé mon sac. Je vais regarder à l’appart.
Mais tu sais que c’est pas bien de voler les slips des grandes personnes hein ? Tu voulais en faire quoi ?
Ah… non, non… rien… c’est pas sûr que ce soit moi.
Allez, cool, je te charrie… Moi, j’aime bien les dessous. J’en ai une grande variété… Toi aussi on dirait.
C’est vrai que c’est le seul truc que j’achète moi-même… j’aime bien les boxers…
Moi, j’en porte que chez moi.
Ah !
On échange ?
Quoi ? Nos slips ?
Disons que je prends le tien en otage au cas où tu ne me rapporterais pas celui que tu m’as piqué.
Si je l’ai pris…
C’est pour cela que je te laisse celui-ci… au cas où je me trompe. Mais quelque chose me dit que tu vas retrouver l’autre. Ta mère va bien voir qu’il est trop grand pour toi. Tu fais M toi, non ?
Oui.
Moi L.
Je fus très perturbé par cette discussion anormale et pleine de sous-entendus. M’avait-il deviné ? Qu’allait-il à faire de mon slip ?
Bien sûr, rentré chez moi, j’enfouis mon nez dans cette merveille, répétant le prénom de l’homme qui le portait dans un murmure amoureux, en aspirant de larges bouffées de son odeur de mâle… j’y restais tellement longtemps qu’à quelques minutes près, ma mère aurait très bien pu me surprendre en train de me branler. Mais j’évitais cette fois de juter dedans. Quant à l’autre, que j’avais souillé de mon sperme, je le lavais moi-même à la main et le repassais pour pouvoir le rendre propre.
Tu avais raison… J’étais parti avec… Maman n’a pas fait attention et l’a lavé.
Je savais bien… ça te dirait qu’on fasse des courses ensemble ? Qu’on achète des fringues et tout ça.
Faut que je demande à maman.
Ah oui ! Bien sûr. On en parle demain, c’est vous qui venez à l’apéro.
Il ne me rendit cependant pas mon slip, que "j’oubliais" de lui réclamer. Ça me plaisait trop d’imaginer qu’il en faisait la même chose que moi. Il nous reçut royalement et maman aborda la question des courses.
Christian m’a dit que vous accepteriez de faire des courses avec lui.
Oui… Vous comprenez, je les fais souvent seul et ça m’ennuie un peu.
Ah très bien… Moi qui n’arrive pas à le traîner dans les magasins ! Vous me rendrez service. Mais il n’a aucune patience… je vous préviens… Vous n’allez pas vous amuser.
Ben, peut-être que tu ne m’emmènes que dans des trucs de femmes alors…
Voyons mon chaton… je n’achète pas tes polos et tes pantalons dans les mêmes boutiques que mes robes… Tu exagères. D’ailleurs si vous pouviez y aller pendant les vacances… tu as encore grandi. Il te faut des chaussures, des chemises… presque tout enfin.
Vous ne préférez pas attendre les soldes de janvier ? Je ne suis pas là pendant les vacances de la Toussaint, enfin la première semaine… je vais en Espagne, voir des amis.
Trop de chance ! dis-je dépité de devoir me passer de mon idôle pendant si longtemps. Comment je vais faire moi pour aller au sport et pour mes cours d’espagnol ?
Bah, viens avec moi !
Oh oui cool !
Christian ! Ça me gêne. Tu ne vas pas être à la charge de Juan. Non, quand même c’est trop…
Merde… elle allait tout foutre en l’air.
Vous savez, j’ai un appartement là-bas. Donc il ne me sera pas à charge…
Oui mais que va dire ton père ?
On s’en fout ! Tu sais que je ne veux plus aller chez lui et il ne va même pas s’en rendre compte. Quant à toi, tu travailles… et tu auras toutes tes soirées pour sortir avec tes amies.
Non vraiment… c’est délicat.
S’te plaît, maman, dis oui !
Juan intervint.
Attention jeune homme. ! Ce sera travail tous les jours. Révisions… et pas seulement en espagnol. Il s’agit de l’avoir ce bac. Et je recevrai des amis… Alors j’attends la plus impeccable des corrections et qu’on m’obéisse au doigt et à l’il.
Promis, promis.
Tu entends chaton, hein ?
Oui maman.
C’est bien d’accord. Tu feras tout ce que je te demanderai ? Tu as beau être majeur, je me sentirai responsable.
Oh oui, oui, je ferai tout.
On lope ? Oh pardon, on tope ?
On tope, répondis-je en me demandant si le lapsus en était vraiment un.
Et nous scellâmes l’accord par le contact viril de nos deux mains s’entrechoquant.
Du coup, nous partîmes le samedi par avion. Juan loua une voiture et nous nous retrouvâmes dans un appartement très luxueux à Cabo Roig au sud d’Alicante.
C’est à toi ?
Oui !
Putain ! La classe.
Oui, enfin ta mère n’est pas non plus nécessiteuse.
Oui, oui c’est vrai… mais là, c’est au top.
Bénéficiant de relais sur place, les courses avaient déjà été faites. Nous déposâmes nos valises dans sa chambre.
Je te montrerai la tienne après, mais là, j’ai envie de me détendre. C’est les vacances. On en profite. J’attends personne avant demain. Et jeudi, Arturo et d’autres potes vont nous rejoindre pour le week-end… tu vois qui c’est Arturo ?
Oui bien sûr.
Nous sortîmes tout ce qu’il fallait pour nous constituer des plateaux-repas. Il ouvrit une bouteille de champagne et nous nous installâmes sur la vaste terrasse. La nuit tombait déjà mais l’air était doux encore. Il ouvrit le robinet et le jacuzzi commença à se remplir. Puis il disparut à l’intérieur. Je me demandais si j’avais bien pris mon slip de bain. Mais avant d’aller le chercher, je grignotai encore en regardant la mer au loin, masse encore plus sombre que la nuit, sur laquelle dansaient quelques fantômes blancs aux lumignons verts et rouges.
Christian revint. Il était en peignoir et en portait un autre sur son bras, pour moi évidemment.
Il a enlevé le sien. Il était nu, bien sûr. Il a posé le seau à Champagne sur une desserte, avec quelques amuse-gueules et s’est plongé dans l’eau bouillonnante.
Tu viens ?
Je me suis déshabillé et me suis glissé lentement dans le bain, contre lui.
A suivre.