J’avais passé environ une heure à entraîner Mystherbe afin qu’il pût rattraper le niveau de mes autres Pokémon. J’avais également réfléchi à une moyen de gagner le combat qui m’attendait très prochainement, mais à vrai dire j’étais tout sauf serein. Afin de me donner du courage, à la fin de mon entraînement, je retournai en ville afin de retrouver les autres membres du groupe. Ne les trouvant pas, je devinai qu’ils étaient dans l’arène. Je rentrai donc dans le grand bâtiment central de la ville et voisin du centre Pokémon que je venais de visiter afin de soigner mes amis enfermés dans leurs Pokéballs, et aperçus une masse de personnes au bout de la piscine. Lorsque j’approchai, je vis alors qu’Ondine affrontait Ayaka. Ma petite amie, ses cheveux bruns descendant sur ses épaules, restait parfaitement calme. De ce que je pouvais voir, son Machoc avait déjà réussi à vaincre le Stari adverse. Lorsque Staross, l’ultime Pokémon d’Ondine, apparut sur le terrain, Ayaka rappela son Pokémon afin d’envoyer au combat son léviator. Elle lança la Pokéball, et un énorme poisson, mesurant au moins six mètres de longueur, s’échappa de la balle. Il était long et ressemblait à un serpent, mais son visage monstrueux décrivait parfaitement la dangerosité de la bête.
-Léviator, Morsure !
L’énorme serpent de mer frappa l’étoile de mer à dix branches de ses crocs, faisant tomber sa santé à soixante pourcents. Staross ne put répliquer que par Choc Mental, mais cela n’infligea que quinze pourcents de dégâts à Léviator. Le combat ne dura que quelques secondes, et Staross retourna dans la Pokéball de sa propriétaire. Ondine venait de se faire laminer, et encore le mot est faible. Elle dut tout de même céder son badge à la gagnante qui le prit sans se faire prier après avoir rappelé Léviator. Elle nous rejoignit alors d’une démarche assurée.
-Si tous les champions sont comme ça, ça devrait être du gâteau, se permit-elle de dire.
-Attends de rencontrer le Major Bob, je suis sûr qu’il te causera un peu plus de problème, lui répondis-je en ricanant.
Elle me lança un regard de défi, le même que je lui lançai quand elle me narguait.
-Mais tu as quand même été brillante, admis-je en la rejoignant.
Je la pris alors dans mes bras et déposai un baiser sur ses lèvres. Les autres nous regardèrent, attendris. Seule MissMalice semblait extrêmement gênée, et je n’avais aucun doute sur le pourquoi de la chose. Ayaka et moi nous séparâmes, ainsi put-elle ranger le badge qu’elle venait tout juste de gagner dans son étui, à côté du badge Roche, celle qu’elle avait obtenu en vainquant Pierre et son Onix.
-Alors, ça y est, tout le monde a son badge ? demanda une voix que je reconnus comme étant celle de DragonChild
Tout le monde acquiesça, sauf moi. Lorsque le mot « non » sortit de ma bouche, tout le monde se tourna dans ma direction.
-Ah, oui, c’est vrai que tu as avais besoin de farm de l’XP pour ton équipe. Tu te sens prêt ou tu as encore besoin de temps ?
-Ça devrait le faire, dis-je en regardant l’homme chauve qui me jaugeait de ses yeux verts.
-Attends, m’attrapa alors Ayaka par le col, hors de question que tu ailles te battre si tu n’es pas certain de gagner. Je te rappelle que ta vie est en jeu.
-Je ne l’ai pas oublié, ne t’en fais pas. Mais advienne que pourra, je ne peux pas me permettre de passer toute une semaine à farm pour battre cette salope en maillot moulant.
Ayaka plongea alors son regard dans le mien, comme pour me demander si j’étais sûr de moi. Je hochai la tête, plus déterminé que jamais.
-Alors vas-y, mais je te préviens, tu n’as pas intérêt à perdre.
Je me contentai de hocher la tête à nouveau avant de me diriger vers la petite rousse qui sera mon adversaire.
-Je suis Ondine, la championne des mers, dit alors la championne. L’eau a toujours effrayé les hommes. Nombreux…
-Ta gueule. Je connais ton petit discours, alors prépare plutôt tes Pokémon, qu’on en finisse rapidement.
D’un coup d’il sur les côtés, je vis que tout le monde me regardait avec angoisse. Personne ne pouvait prétendre être certain de ma victoire, même si j’avais été excellent face à Pierre. Même Ayaka avait joint ses mains devant sa poitrine et psalmodiait tout bas des mots que je ne pouvais entendre.
-Je n’ai pas le droit de perdre, me chuchotai-je alors.
Avec espoir, j’envoyai ma première Pokéball et Ondine fit de même. Mystherbe contre Stari, un combat que mon Pokémon gagna sans la moindre difficulté, le type Plante aidant. Seulement, là commençait le véritable combat. Vaincre le Staross d’Ondine dans les jeux vidéo peut être aisé, mais nous n’étions pas dans un jeu vidéo ordinaire : nous étions dans PokémonVR, un jeu dans lequel la difficulté avait été augmentée de façon telle que, sans stratégie digne de ce nom, la mort était inévitable. Le problème étant justement que, pour ce combat, avec les Pokémon à ma disposition, établir une stratégie efficace se révélait complexe. En y repensant, je me mis à avoir peur. Qu’arriverait-il si j’échouais à vaincre Staross ? Qu’arriverait-il à Ayaka si je mourrais ? S’en remettrait-elle ? Voudrait-elle mourir elle-aussi ?
-Je ne suis qu’un con, dis-je alors tout bas. Pourquoi est-ce que je viens de comprendre à l’instant que je ne me bats pas uniquement pour moi ? Ayaka me regarde, elle croit en moi, je peux même entendre ces encouragements sans même qu’elle les formule.
Je la regardai, elle avait toujours les mains collées devant sa poitrine. Je n’avais pas le droit de perdre. Que Staross fût invincible ou non, je l’anéantirai. Lorsqu’Ondine envoya Staross, je rappelai Mystherbe pour envoyer mon Pikachu. Je vis alors qu’Ayaka avait déjoint ses mains et rouvert les yeux afin de regarder le match. Sans doute essayait-elle de deviner ce que je comptais faire. Dans ce cas, je n’avais plus qu’à espérer ne pas faire de Game Over. Pikachu reçut en premier l’attaque Vibraqua de Staross. Ma petite souris électrique tomba donc à quarante pourcents de santé. Encore un coup, et je pouvais dire adieu à mon atout. Mais ce coup n’arrivera pas.
-Pikachu, Cage-Éclair !
Un filet électrique sourit alors de l’anode et de la cathode rouges collées aux joues de ma souris jaune pour venir frapper Staross de plein fouet. Résultat : Staross était paralysé, sa vitesse était donc divisée par quatre, et chaque tour il avait une chance sur quatre de ne pas attaquer.
-Allez, Clifford ! Défonce cette étoile de mer ! me hurla Ayaka.
Je lui lançai un clin d’il se voulant rassurant, et d’après ce que je pus voir, ç’avait marché ; Ayaka semblait regarder le match avec enthousiasme, comme si je n’avais aucune chance de perdre. Si seulement elle pouvait avoir raison. Sans perdre de temps, je rappelai Pikachu car j’en avais besoin pour plus tard. À la place, j’envoyai Mystherbe sur le terrain. Il reçut une attaque Vibraqua, mais il ne perdit que vingt-cinq pourcents de santé grâce à son type avantageux. Au tour suivant, je lançai vol-vie et Staross tomba à quatre-vingt-cinq pourcent de santé tandis que Mystherbe remonta à quatre-vingt-sept. Staross contre-attaque par un Choc Mental. C’était à prévoir, Ondine avait beau être une IA, elle avait été programmée pour être redoutable. Mystherbe tomba donc à vingt-deux pourcents de santé. Ne souhaitant pas attaquer une nouvelle fois, je décidai d’utiliser une Super-Potion sur Pikachu afin de ramener sa santé à cent pourcents, même si cela signifiait sacrifier Mystherbe. J’espérai tout de même que la paralysait fît son effet, mais non, Mystherbe était K-O, et les Rappels n’étant pas encore disponibles si tôt dans le jeu, je ne pourrai pas le ramener pendant le combat. J’envoyai alors Pikachu sur le terrain, au top de sa forme.
-Pikachu, attaque Éclair !
Un éclair sortit alors des joues de mon Pokémon pour venir frapper Staross de plein fouet. Sa santé tomba alors à cinquante et un pourcents. Je m’attendis alors à recevoir une attaque, mais la paralysie fit son office et mon adversaire ne put attaquer. J’en profitai pour lancer une nouvelle fois Éclair afin de faire tomber Staross à vingt pourcents de sa santé. Cette fois-ci, Pikachu reçut l’attaque Vibraqua et ses PV tombèrent à quarante pourcents. Il tapait fort, le bougre, mais cela ne m’empêcherait pas de le mettre K-O. Ce tour-ci, comme je m’y attendais, Ondine utilisa une Super-Potion afin de ramener les PV de Staross à quatre-vingt-dix pourcents. Il eut tout de même droit à son attaque Éclair pour faire tomber ses PV à à trente pourcents ! Coup critique ! La chance était de mon côté, pensais-je. Je pouvais attaquer sans craintes : Ondine allait utiliser sa seconde et dernière Super-Potion. Staross revint à cent pourcent de santé, mais redescendit à soixante-quatre après mon attaque.
-Pikachu, reviens !
Je rappelai Pikachu afin qu’il ne fût pas mis K-O. Après tout, on ne savait jamais, imaginons que Tygnon se fût mettre K-O en un coup. Lorsque mon boxeur Pokémon arriva sur le terrain, je décidai de soigner Pikachu à l’aide d’une nouvelle Super-Potion tout droit sortie de mon sac. Ses PV revinrent alors à cent pourcents, tandis que ceux de Tygnon baissèrent jusqu’à quarante-cinq pourcents à cause d’un Choc mental.
-Tygnon, attaque Poing Karaté !
Mon Pokémon frappa le Staross qui ne vit ses PV descendre que jusqu’à cinquante-deux pourcents à cause du type d’attaque désavantageux que j’avais utilisé. Staross tenta d’attaquer de son côté, mais la paralysait l’en empêcha derechef. Je pus alors attaquer une nouvelle fois afin de faire tomber ses PV à trente pourcents. Autrement dit, plus qu’une attaque Éclair et le match serait terminé. Je l’avais fait, Ondine ne pouvait plus rien faire, même si Tygnon fut mis K-O. Lorsque je lançai pikachu sur le terrain, une vague d’énergie me parcourut le corps, et je regardai Ayaka qui, tout comme moi, avait compris que c’était terminé. J’avais gagné, la stratégie, aussi simpliste fût elle, avait fonctionné : sacrifier peu à peu mes Pokémon pour soigner Pikachu et lui permettre de vaincre Staross. Je m’apprêtai alors à lancer l’ultime attaque, mais un message apparu sur le tableau de bord me glaça le sang : « Ondine utilise Super-Potion ».
-C’est impossible, hurlai-je ! C’est impossible, tu n’es censé avoir que deux Super-Potion, pas trois.
Je devais être en train de rêver, ce n’était pas possible. Trois Super-Potion au lieu de deux, était-ce là un coup de maître porté par le professeur Secoya ? Cela m’en avait tout l’air. Mais je ne perdis pas espoir. Staross était toujours paralysé, et je devais porter environ trois attaques pour gagner.
-Pikachu, Éclair !
La première attaque fut gratuite parce qu’Ondine avait utilisé un objet ce tour. La seconde, en revanche fit tomber les PV de Staross à trente-quatre pourcents, mais ceux de Pikachu tombèrent à quarante pourcents à cause d’un Vibraqua indésirable.
-Pikachu, je t’en supplie, c’est maintenant ou jamais, achève-le avec Éclair !
Un jet électrique s’abattit sur le Pokémon adversaire dans un éclat sonore puissant. Mais cela ne suffit pas ; il restait deux pourcents de PV à Staross. Il ne me restait plus qu’à espérer que la paralysie me protégeât ce tour, et je ne perdrai pas. Seulement, cela ne se déroula pas comme prévu. L’attaque Vibraqua fut lancée et Pikachu la reçut de plein fouet. J’allais perdre. Les PV de Pikachu allaient tomber à zéro. J’avais échoué.
-Clifford, non ! hurla Ayaka.
Lorsqu’elle reçut l’attaque, ma souris électrique fut projetée en arrière. L’attaque Vibraqua faisait habituellement perdre soixante pourcents de PV à mon Pokémon, or il ne lui en restait que quarante. C’était terminé. Je ne pus alors que regarder Ayaka, totalement tétanisé par ma défaite. Cette dernière pleurait. Elle était assise, n’ayant plus la force de rester debout. J’entendais ses hurlements, ses plaintes, ses pleurs. Elle hurlait de ma perte car elle savait que j’allais mourir ici et maintenant. Elle allait me voir mourir après ce que nous avions vécu. Notre rencontre à Jadielle, notre première relation dans la forêt de Jade, notre discussion dans le Mont Sélénité, notre dispute à Azuria, tous ces détails resteraient à jamais dans sa mémoire, mais la personne avec qui elle avait partager ses moments allait disparaître à jamais. Je la voyais tandis que les autres bêta-testeurs tentaient de la consoler, en vain. Dans un même temps, les PV de Pikachu commencèrent à chuter. Vingt pourcents, dix pourcents, cinq pourcents, trois pourcents, deux pourcents, un pourcent. La fin arrivait à grand pas et je ne pouvais plus rien faire pour l’arrêter. Ayaka, toujours assise sur le sol, ne pouvait arrêter ses larmes. Je me sentis alors coupable de ne pas l’avoir écoutée, de ne pas m’être plus méfié de l’homme qui nous avait piégés ici, dans ce monde cauchemardesque, celui qui avait déjà tué CowBoy77 et qui, vraisemblablement, allait m’emporter à mon tour. Je m’en voulais de partir ainsi, de partir alors que notre histoire ne faisait que commencer. Je regardai alors mon Pikachu et prit sa Pokéball afin de le rappeler pour qu’il ne souffrît plus davantage, mais je remarquai alors que ses PV descendaient toujours avec une vitesse extrêmement lente, comme si le fait que je susse que j’allais mourir ralentissais ma perception du temps. Sa barre de santé descendait si lentement que je ne la voyais plus bouger. Ce fut alors que je m’aperçus que la barre de santé avait tout simplement arrêté de bouger. Je ne comprenais pas, cela ne devrait pas se produire. Pikachu devrait être hors d’état de combattre, alors pourquoi ? Peu importait, me dis-je alors. Les faits étaient les faits, et les faits disaient que Pikachu n’était pas vaincu, alors je n’allais pas laisser une championne en bikini me vaincre.
-Pikachu, hurlai-je à pleins poumons, Extermine-la une bonne fois pour toutes, attaque Éclair !
Mon cri avait capté l’attention de tout un chacun qui leva la tête afin de voir ce qui se passait, et leurs visages trahissaient la même incompréhension que le mien. Même Ayaka avait arrêté de pleurer tellement la confusion était totale. Lorsque l’éclair de Pikachu frappa Staross, un éclat lumineux travers la pièce et les deux derniers pourcents de PV de Staross partirent en fumée. Deux secondes plus tard, le Pokémon adverse retourna dans la Pokéball de la championne vaincue. J’avais beaucoup de mal à réaliser ce qui venait de se passer, et en regardant mes camarades je compris que j’étais loin d’être le seul ; ils me regardaient tous d’un air ébahi, certains avaient même la bouche partiellement ouverte. Recouvrant mes esprits, je me rappelai qu’il fallait que je récupérasse mon nouveau badge obtenu in extremis. Lorsque je lui pris le petit symbole de victoire des mains, Ondine ne broncha pas, comme l’on pouvait si attendre d’une IA. Je ne tardai pas à rejoindre le groupe de bêta-testeurs dans un accueil silencieux. Personne n’osait dire le moindre mot, jusqu’à ce qu’Ayaka, dont les yeux brillaient encore, se jeta sur moi.
-Idiot ! hurla-t-elle alors.
J’avouai être déstabilisé lorsqu’elle me frappa le torse avec son poing, puis elle s’en prit à mes épaules qu’elle frappa douloureusement.
-Hé, doucement, ça fait mal, me plaignis-je.
-Bougre d’idiot, imbécile, sale enfoiré !
Elle continua de me frapper, mais je sentais la puissance de ses coups s’amenuiser au fur et à mesure que le temps passait. Après avoir reçu une petite dizaine de coups supplémentaires, je sentis sa force s’estomper et son corps tomber contre moi. Elle se mit alors à pleurer bruyamment, les mains collées à mes épaules endolories. Dans l’espoir de la réconforter, je posai l’une de mes mains à l’arrière de son crâne et l’autre dans son dos, au niveau des hanches, et la serrai dans mes bras. Je sentais sa peine disparaître tandis que mon corps, collé à celui de ma petite-amie, lui permettait de réaliser que je n’étais pas parti, que j’étais toujours auprès d’elle.
-Idiot, répéta-t-elle. J’ai eu la peur de ma vie. J’ai cru que tu étais parti.
-Moi aussi, j’ai eu peur, avouai-je. J’ai eu peur de ne jamais te revoir.
Elle ne dit plus rien et resta blottie contre moi, se réchauffant l’esprit par la chaleur que mon corps lui fournissait. Nous restâmes ainsi pendant plusieurs dizaines de secondes, jusqu’à ce qu’un joueur, Pika-sama, un homme d’environ quarante ans aux cheveux blonds coupés court, au menton légèrement assombri par sa barbe de deux jours, et à la veste en cuir ouverte, nous interrompit.
-Il va falloir que l’on se méfie des sales coups de Secoya, dit-il. La force des Pokémon des champions a été largement améliorée.
-Sans compter qu’elle avait trois Super-Potions au lieu de deux, complétai-je.
-Au lieu d’une, me corrigea DragonChild, l’homme chauve. Ondine n’a qu’une Super-Potion dans le jeu original. J’en viens presque à me demander si les champions ne vont pas utiliser de plus en plus d’items pour la suite.
-Mais ce qui me choque le plus, désolé RedCliff, c’est le fait que tu aies gagné. Non pas que je prétende que tu sois faible, mais Pikachu aurait dû succomber à l’attaque.
-Je ne comprends pas non plus, dis-je alors.
Attends, tu veux dire que ce n’était pas un coup de chance ? demanda alors MissMalice.
-Non, lui répondit DragonChild. Vibraqua faisait perdre environ soixante pourcents de ses PV à Pikachu. Or, le tout dernier, celui qui n’a laissé qu’un PV à Pikachu, n’a infligé que trente-neuf pourcents de dégâts.
-J’avais aussi remarqué, leur dis-je. Je ne sais pas ce qui s’est passé, mais ce bug m’a sauvé la vie. Prenez ce combat comme un exemple et rappelez-vous de toujours être sur vos gardes. Celui qui a inventé ce jeu est un sadique qui veut tous nous voir mourir, et il est prêt à nous jouer de sales coups à l’improviste pour y arriver.
Le groupe hocha la tête, comprenant que la situation était dramatique. Et encore, le pire restait à venir. Nous venions de quitter l’arène que je me dirigeai déjà vers le centre Pokémon afin de soigner mon équipe pire que mal en point. Ayaka ne m’avait pas lâché d’une semelle, et honnêtement je n’avais pas envie qu’elle le fît : j’avais besoin de savoir qu’elle était toujours à mes côtés. Je sortis aussi vite que je fus entré et rejoignis le groupe avant que nous ne partîmes en direction de Carmin-sur-Mer, la prochaine ville. Connaissant le scénario par cur, nous sûmes qu’il fallait pénétrer dans une maison afin de continuer. Nous passâmes donc tous ensemble la porte peinte en bleu et nous introduisîmes dans cette charmante demeure vide à l’exception d’une table sur laquelle était posé un pot de fleurs, et au fond de la pièce, une armoire et une plante. Outre les deux habitants, nous aperçûmes un homme habillé de noir. Un grand « R » était dessiné sur son haut d’uniforme, ainsi que sur la casquette noire qu’il portait au sommet du crâne.
-C’est encore vous, s’écria-t-il alors. Je me rappelle de l’humiliation au Mont Sélénité. Si vous saviez comment mes supérieurs se sont foutus de moi quand je suis rentré. Mais cette fois, vous ne vous en tirerez pas à si bon compte.
Puis, sans crier gare, il attrapa le revolver qu’il cachait sous son uniforme noir et le pointa dans notre direction. Nous n’eûmes guère le temps de réagir qu’une détonation résonna dans les airs, tel un cauchemar assourdissant.
