Jai souvent imaginé que la salle 14 du Complexe CGR pouvait être un lieu de rendez-vous coquins. Située tout au bout dun long couloir qui sassombrit quand on le parcourt, les hasards de la programmation font de cette salle la réserve des navets du mois ou des films élitistes ayant plutôt leur place dans les salles « dart et dessai », pour peu quil en existe encore une dans notre bonne cité provinciale. Cette salle, peu visitée, manque vraiment de confort, les sièges sont en ruine et le son grésille souvent par intermittence.
La tentation est grande pour moi dy oser un coup de drague sauvage, comme ça, juste pour voir, sans me soucier de laffiche du jour. Je calcule que la séance de 11 heure, juste avant le déjeuner, pourrait éventuellement attirer quelques libidineux-ses complices. Disponible toute la semaine, je décide dy établir mon campement durant six jours et de soumettre ma théorie plutôt hasardeuse à lépreuve des faits.
Programmation de ce lundi : Love Addict de Franck Bellocq avec Kev Adams
Le moins quon puisse dire, cest quà lannonce de cette comédie « à la française », les fans de Kev Adams ne sont pas accourus en rangs serrés dans la salle 14. Ce lundi matin, seuls sy sont posés, un couple de retraités au beau milieu, un quadragénaire dans la pénombre du premier rang en haut à droite et une silhouette indéterminée à lopposé, sur la partie gauche. Cest tout pour linstant. Je tente didentifier lindéfinissable personnage en minstallant au bout de sa rangée, à une dizaine de sièges de lui, ou delle. Une fois assis, mes yeux shabituant au manque déclairage, je balaye du regard alentour et remarque plus nettement à ma gauche un trench beige, style Burberry, enveloppant une brune aux cheveux très courts. Trop éloigné pour estimer lâge de cette personne, je valide lélégance de lensemble, et ce, de la tête aux pieds. Je métonne quand même un peu que la dame garde son imper alors que les prévisions météo, au moins dans la salle, nannonce rien dinquiétant dans lheure.
Deux ados mâles font une entrée bruyante au moment même où démarre la séquence de spots publicitaires, soutenue par une sono au bord de lapoplexie. Les garçons vont se poser au milieu de la partie gauche à cinq ou six rangs de moi.
— Excusez-moi, Monsieur, minterpelle soudain une voix chantante.
Une femme, à la quarantaine blonde et bouclée, me demande de la laisser passer pour sinstaller sur ma rangée. Je me lève promptement, elle se glisse de face, entre moi et le dossier du rang suivant, en sexcusant encore. Nos corps se frôlent et mon nez me dit « Gucci Bloom Comme une balade au cur d’un jardin luxuriant ». Elle est plutôt petite et enrobée, très souriante. Au lieu de se placer à mi-chemin entre moi et lautre personne, elle se cale au plus près de ma voisine qui na pas bougé dun sourcil, sans pour autant manifester quoi que ce soit laissant penser quelles se connaissent déjà. Avant de sasseoir, elle enlève sa doudoune et la pose sur ses jambes quune jupe extra-courte a du mal à couvrir complètement.
« Love Addict » démarre et, résigné, je me dis quil va maintenant falloir me contenter de ce navet pour passer le temps. Je me cale au fond du fauteuil dun autre âge et accepte de me transformer en spectateur attentif. Je constate assez vite que les critiques nont pas menti, ça patine et ça a du mal à sélever dun banal plan-plan.
Sur ma gauche, au bout de la rangée, ça se met à bouger un peu, je décèle un début dagitation du côté de la demoiselle « dà côté » que javais presque oubliée. La doudoune a glissé à terre et la belle sest retourné vers sa voisine, laissant une fesse impudique déborder de sa jupe remontée, elle est en train de galocher à pleine bouche le trench Burberry. La brune lenserre de son bras droit. Sûrement pour quelle ne séchappe pas ! Ce baiser se prolonge un peu et « Blondinette » saffaire assez vite à déboutonner lentement le trench et à louvrir de part et dautre du fauteuil comme un gourmand éventrerait un chausson aux pommes avant de le déguster. Cest à ce moment précis que deux jolis seins, éclairés faiblement du halo de lécran, soffrent à mon regard étonné et à la bouche goulue de la quadra.
Sans crier un hourra de victoire quant au succès de mon pronostic, et poursuivant mon but initial, je me glisse jusquà me rapprocher de ce couple en effervescence. Un peu surprise et peut-être inquiète, « Brunette » se raidit et me jette un regard sombre, je la rassure en lui faisant signe de la main que je suis là seulement pour me rincer lil et quelle na rien à craindre. Elle glisse quelques mots à loreille de sa partenaire également figée sur sa position et soulagées, les voilà parties de plus belle dans leur envolée érotique.
« Brunette » semble bien plus jeune, mais suffisamment culottée, si lon peut dire, pour venir dans la salle complétement à poil sous son imper. Je devine à peine son corps galbé peut-être un peu sec, son ventre plat se terminant par une touffe pubienne délicatement taillée au croisement de deux interminables cuisses nacrées. Je bande et ma présence semble les encourager, dautant que je dissimule la scène du point de vue des autres spectateurs. Elles se lèchent goulûment la pomme et je bande. Les mains de « Blondinette » ne restent pas inactives, la droite remonte lentrecuisse sans rencontrer un seul obstacle et sengouffre au confluent dans les moiteurs enflammées de sa partenaire. La tête masquée sous ses mèches embroussaillées, elle cherche des lèvres le téton de la petiote et le trouve assez vite, cest au moins ce que jimagine lorsque je vois soudain les hanches dépourvues de couverture tanguer joliment de gauche à droite. « Brunette » en redemande, appuyant de son bras droit la tête de sa suceuse. Assis sur le siège qui jouxte le leur, je suis presquà les toucher, je les sens, je les entends respirer en profondeur et en cadence. Je sors ma queue et, assis sur laccoudoir, commence à me branler fermement.
La brune remarque mes agissements et loin de les condamner, laisse fuser un « hummmmm ! » qui en dit long sur la variété des plaisirs quelle peut soffrir à loccasion. Les grandes manuvres débutent réellement lorsquelle sétale sur les deux fauteuils et offre ses cuisses ouvertes à son ainée. « Blondinette », à genoux sur lassise, plonge littéralement sur la vulve dégoulinante et la dévore dans un bruit presque sordide de succion. Leur changement brutal, mais synchronisé, de position amène contre mon épaule un derrière des plus appétissants perché sur des cuisses galbées. La jupe, réduite en boudin de tissu autour de la taille laisse la cordelette du string souligner agréablement dun trait rouge la piste à suivre pour, si la belle my autorise, lenquiller profondément. Elle a dû plonger dans un bain de Gucci avant de venir, tout son corps exhale des notes naturelles de tubéreuse et de jasmin, et je devine sur sa peau un sillage floral intense et inattendu.
Pour lheure, elle tète goulûment en pinçant férocement les tétons de lautre. Jaime cette situation remplie de promesses. Déjà nous ne sommes plus deux plus un. Nous sommes trois. Nous sommes déjà complices Je continue à me branler. Cette situation dure bien cinq à dix minutes, quand ny tenant plus, je me lève et pause ma main libre sur la fesse qui me fait face, avec innocence, seulement pour prendre appui et demeure un instant ainsi immobile. Jen prends plein les yeux, la brune est très belle, de type plutôt méditerranéen aux sourcils bien fournis, le nez en prolongement dun front assez plat, posé sur des lèvres épaisses fortement pigmentées, son visage est une perfection. Lorsquelle entrouvre les yeux, elle me regarde fixement en esquissant un léger sourire qui ne transparaît quà la commissure de sa bouche. Je sens quelle est coutumière de ce type de rencontre. Être aussi apaisée en cette circonstance demande une vraie expertise.
« Blondinette » dodeline un peu et se met à faire des ronds avec son cul relevé comme pour minviter à me rendre utile et enfin entrer dans la danse. Depuis la fesse dodue, ma dextre longe en descendant la raie et rencontre aussitôt les premiers signes dune excitation débordante. Mon érection est au beau fixe Je me branle encore un peu et lâche la poutre en létat pour rechercher entre les deux filles un sein disponible. Je ne suis pas déçu, cette femme est dotée de mamelles à gaver des jumeaux affamés. Heureusement, vu sa petite taille, je nai pas à métaler pour remplir ma main de son lobe gauche et le malaxer fermement. De lautre, je fouille avec mes doigts, et il faut dire, sans trop de précautions et jintroduis mon pouce dans lintimité glabre de la femelle. Cette soudaineté la fait se cambrer et décrocher du cunnilingus méthodique quelle administrait à « Brunette ». La surprise passée, elle pousse son bassin sur ma main à me supplier den foutre plus, plus long, plus lourd. Mon index et mon majeur, tous deux jumelés et maintenant enfoncés au plus profond, me confirment cette demande. Je nai plus besoin de me branler Je suis à point.
« Brunette », qui a tout compris, semble exiger de nêtre pas mise hors-jeu avant la fin et, forçant sa comparse par le poignet, loblige à engager entièrement sa main fine à lintérieur de sa chatte. La blonde sexécute avec docilité. Elle amorce un pilonnage, en douceur, mais bigrement efficace, associé à une léchouille appuyée du clito. Ne pouvant pas rester éternellement dans cette position dattente et ayant, si lon peut dire, la goutte au bord du vase, jécarte le cordon du string et enfourne, sans préambule, la chaudasse.
A partir de ce moment je ne maîtrise plus rien, cest « Blondinette » qui mène la danse, du cul autant que du poignet, elle synchronise tous ses mouvements dans le seul but de nous porter tous trois à une extase concomitante. Je ne bouge même pas, je me laisse limer au rythme de son cul, lui-même réglé sur le tempo de son avant-bras qui défonce allègrement « Brunette ».
Je vois bien que la « fistée » déguste à fond, cest le cas de le dire, au point de se renverser, sans véritablement contrôler la position de son corps, comme ensorcelée, saccrochant tant bien que mal au dossier. Sa jambe droite, agitée de spasmes, sétire jusquà moi, me menaçant dun escarpin Louboutin au talon effilé. Elle ne me quitte pas du regard lorsque son visage se crispe un peu. Son souffle tourne au râle délicat, annonciateur du grand tremblement. Quelle me soit, en cet instant précis, absolument inaccessible, décuple mon excitation. « Blondinette » le sent, le moment est venu. Son sexe mengloutit littéralement, jen sens toutes les aspérités internes à luvre pour menduire et me masser, elle tortille du cul à mexploser le chibre, prend des embardées à se dilater lutérus, à chaque retour sa mouille éclaboussant mon pantalon. Et soudain, au moment du film où un bruit de foule envahit la salle, nous nous mettons à hurler tous les trois tels des grands malades en nous tortillant comme des anguilles sur le pré. Nous jouiiiiiiisssssons. Je retiens autant que possible ma semence et pris dune pulsion inhabituelle, je mextirpe des profondes moiteurs de « Blondinette » pour gicler abondamment sur la doublure du Burberry dans un ultime aller-retour manuel