Niarchos sétait approché de moi et me confia ses premières impressions sur le phénomène qui venait de débarquer sur son île.
– Je vous félicite pour votre femelle, Eric.
Une belle santé, la plus jolie figure, la taille la plus noble, de l’esprit et un tempérament de Messaline. Je ne doute pas un seul instant que cette fille nattire comme un aimant tous les fanatiques de châtiments corporels qui peuplent mon royaume.
Je compte sur toi pour la mettre en condition pour sa présentation officielle ce soir.
De mon côté, je vais matteler à préparer un programme étoffé à la mesure de sa beauté et de son impertinence.
Shana passa, nue, à dix centimètres du nez crochu du patriarche.
– Où allez-vous, Mademoiselle ?
– J’ai une folle envie de nager et de me rafraîchir les idées !
Et elle plongea élégamment dans la piscine, comme pour transgresser une dernière fois les interdits.
Cela mériterait bien quelle reçoive une petite leçon de bonnes manières.
*
Va surprendre la proie sans défense et aime-la pour que je l’aime encore plus fort !
Chloé
Tandis que j’observais Shana qui papillonnait dans la somptueuse piscine ovale, Sakis Niarchos vint me rejoindre en tenant devant lui sa femme par les hanches.
Florence en profita pour m’exprimer sa jalousie.
– Ta petite coquine est effectivement bien faite, suffisamment impudique et dans une disposition d’esprit intéressante. Il ne faut pas hésiter à lui proposer des choses fortes.
Si tout se passe comme prévu, elle basculera avant demain soir dans les excès les plus infâmes.
Tu n’as toujours pas changé d’avis, j’espère ?
– Faites-en ce que vous voudrez, dis-je l’air détaché ! Il ne me déplairait pas de te voir délabrer sa séduisante constitution anatomique. Cette salope nattend que cela. Je vous la livre corps et âme.
– Ouf ! Tu m’as fait peur tout à l’heure, j’ai cru un moment que l’homme marié était tombé amoureux de sa femme et ne souhaitait plus la partager.
– Certains mariages peuvent être une opportunité dans les affaires. Ma condition de célibataire m’a trop souvent fait rater des affaires juteuses. Shana s’est avérée être un plus dans certaines transactions. Elle est folle amoureuse de moi et mobéit en tout. Je suis tout disposé à taider pour lamener là où tu le désires, mon cher Niarchos. Elle ma lair dêtre dans les meilleures dispositions sexuelles pour linstant. Profitons-en!
– Mes derniers scrupules senvolent. Je vais prendre tout mon temps pour la démonter, celle belle putain. Et toi, chérie, Shana ne te tente pas ?
Va te baigner avec elle, cela te distraira !
Nous avons à parler entre hommes.
Florence avait terriblement envie de cette fille mais elle se posait encore quelques
questions.
— Eric, elle n’oserait tout de même pas, en votre présence
– Au contraire. Je la sens habitée d’un désir urgent. Une situation idéale pour altérer ses certitudes. Je te choque peut-êtreTant pis, c’est ma manière d’être.
– Etranges manières !!!
Le piège était amorcé.
Plus moyen de reculer à présent !
A peine sortie de l’eau, Shana s’étendit mollement sur un transat et reprit la séance de bronzage interrompue.
*
Appuyé contre un arbre et mâchonnant une brindille, Eric était en grande conversation avec le Nabab.
Excitée à grimper aux rideaux comme je l’étais, je les regardais sans les voir.
Tiens, me dis-je, voilà la prostituée de Sybaris, celle qui se livre sous toutes les formes et prend toutes les figures pour exciter les désirs du voluptueux qui la paye.
Flo m’avait littéralement vampée tout à l’heure avec son exhibition.
Elle approchait en se déhanchant, les mains derrière le dos et la tête baissée.
Mme Niarchos prit son air espiègle et ôta sa tunique de soie noire brodée d’argent.
Elle se laissait admirer innocemment tout en présentant sous leur meilleur angle les rondeurs de sa poitrine et de ses cuisses encore marquées par le fouet.
Sans aucune pudeur, elle me présentait son temple de Vénus au dernier degré d’écartement possible en promenant un regard gourmand sur ma silhouette.
J’avais déjà remarqué, alors que je sortais de l’eau, son regard irrésistiblement braqué sur les lèvres lisses de mon sexe mais de là à me faire draguer.
Pour détendre l’atmosphère, j’engageai le dialogue :
— Votre robe est superbe. Elle a du vous coûter une fortune
– Je l’ai gagnée avec mon corps.
Il faisait très chaud et nous étions nues
Un printemps éternel devait régner sur cette île.
– Et vous, mademoiselle, vous savez que vous êtes belle à croquer
Vous semblez être la femme la plus heureuse de la terre en plus den être la plus mignonne.
Je savais que j’attirais les hommes comme le miel l’ours, mais les femmes !!!
Cétait une première.
Sans prévenir, elle vint se placer à cheval sur mon ventre.
Son autorité naturelle lui permettait des choses aussi singulières que celle-là.
Son haleine parfumée et ses lèvres exquises sentaient le goût des péchés désirables.
– Ne vaudrait-il pas mieux les rejoindre avant de faire des bêtises, dis-je en me tournant vers le bar ?
Pendant ce temps, les conspirateurs s’étaient jetés dans des fauteuils club d’où ils pouvaient mieux observer nos jeux complices.
– Laisse les bavarder, nous sommes indésirables pour le moment !
Ils conspirent pour te faire un W-E d’orgies.
La maîtresse de maison avait un sens tout à fait particulier mais drôlement excitant de l’hospitalité.
Ses seins safranés caressaient les miens.
Pendant un bref instant, je crus perdre les pédales.
Mon clitoris se frottait contre la chair chaude de sa cuisse.
J’éprouvais des sensations si confuses et si douces.
Voyant que ses caresses n’impliquaient pas grande révolte de ma part, elle se mit à me lécher le bout des seins devenus subitement si durs qu’ils me faisaient mal.
Elle avait vraiment réussi à m’allumer, la jolie garce, et navait pas lintention de me laisser refroidir.
— Pourquoi me faites-vous ça, vous me prenez pour une putain ?
— Je suis sûre que tu ne détestes pas être traitée en putain de temps à autre.
Rassure-toi ! Je ne te caresse pas encore par amour, uniquement par gourmandise.
Il faut se méfier, Cupidon n’est pas loin.
Descendant implacablement vers mes zones interdites, ma jolie camarade s’en vint ventouser sa bouche gourmande sur mon sexe en feu.
Me voilà furieusement échauffée.
Je nétais plus à une obscénité près et j’aurais tout accepté pour mettre fin à cette insupportable tension qui mhabitait depuis mon entrée dans la villa de Niarchos.
Elle butina longuement mes lèvres qui s’ouvraient comme une fleur parfumée et chaude et finit par dénicher mon bouton en s’extasiant :
– Quelle jolie perle tu as ! Une perle sans égale que j’ai très envie de cultiver.
La véritable conversation se déroulait maintenant entre nos corps.
Mes doigts se crispèrent sur les seins tendus de ma partenaire.
Et soudainune contraction intense et le plaisir à l’état sauvage après une longue période d’abstinence.
Un jaillissement de fontaine la remercia lorsqu’elle me griffa le clitoris.
Surprise, elle pressa sa main sur mon sexe comme pour colmater une digue qui fuirait de tous les côtés.
– Tu es une rapide, toi !
– Et toi, tu récupères vite !
– Sous tes dehors de petite fille innocente qui a grandi trop vite, tu as d’éblouissantes dispositions orgasmiques.
Il faudrait penser à te confier au docteur suisse.
Tu ferais une recrue idéale.
Il enseignera finement à ton corps la façon de l’outrager encore mieux.
– J’avais cru comprendre tout à l’heure que tu ne voulais plus en entendre parler.
– Parce que moi, je suis trop lâche.
Il me fait peur, comme s’il se plaisait dans l’avilissement des femmes pour mieux les réduire à ses lois.
Toi, tu es différente.
Si mes caresses apaisent ta faim, je sens bien qu’elles te laissaient sur ta soif.
Je crois savoir ce qui te manque.
Elle empoigna l’un de mes seins et se mit à le serrer très fort.
La belle tigresse avait aussi de jolies griffes !
Elle me fit crier de douleur.
– Pardonne-moi ! Il ne faut jamais provoquer une souffrance sans l’assaisonner d’un plaisir.
Je lui répondis ironiquement pour la déculpabiliser.
– Ne t’excuse pas, la perfection de ma poitrine produit toujours cet effet !
Et puis, j’aime aussi parfois ces petites horreurs-là.
Et elle se fit un devoir d’apaiser les tourments de mon plaisir insatisfait.
Je n’avais jamais connu pareil abandon dans les bras d’une femme.
La douleur éprouvée était bien faible au regard du plaisir qu’elle me donnait.
Dans un face à face infernal et divin, elle s’acharna sur mon joli coquillage.
Même lorsque je me croyais suffisamment affaiblie par les orgasmes successifs, elle me ranimait en m’assaillant de douces décharges sur le clitoris et en me susurrant à l’oreille :
– Je n’arrêterai que lorsque tu auras cessé de crier et que j’aurai asséché ta petite source.
Je pensais que ma chatte ne s’en remettrait jamais.
Je dus lui paraître délicieuse au sortir de là.
Je cherchais à grand peine à reprendre le contrôle de ma respiration saccadée après l’effort qu’elle pensait déjà à l’avenir.
— Si tu le veux bien, nous nous réserverons encore quelques petits moments coquins.
Tu es incroyable, tu sais !
– Oui ! Je sais !
– Habille-toi, nous allons les rejoindre, ils se sont suffisamment rincés l’il.
Elle me tendit un immense paréo de chez Gauthier.
Je le pliai en deux et l’attachai d’un nud très lâche à ma taille.
— Tu pourrais au moins recouvrir ta poitrine.
Je te trouve un peu trop orgueilleuse de tes charmes.
— J’ai l’impression que je respire mieux quand j’ai les seins à l’air
— Que cherches-tu à la fin, veux-tu séduire le monde entier ?
– Tu as peur que je te vole la vedette auprès de ton mari ? Cest ça ?
– Si tu savais ce que mon mari exige de ses amantes, tu arrêterais ton manège.
Et ne te fais pas d’illusion, tous ses amis sont pareils.
Ils te tendront une main partageuse pour le seul plaisir égoïste de te voir souffrir et jouir.
Ton Eric est de la même trempe, je présume ?
Que fais-tu avec un homme pareil ?
– Je pourrais te poser la même question !
– Je vais te répondre.
Sakis et moi, ce fut le coup de foudre immédiat.
Il m’a appris la violente saveur du verbe souffrir et maintenant je l’enseigne à d’autres élues.
Si tu te laisses séduire, il exigera de toi des choses aussi fatigantes que singulières.
Il est capable des pires atrocités.
– Eric, c’est tout pareil !
J’ai eu le malheur de perdre mes parents simultanément alors qu’ils n’avaient pas encore trente cinq ans.
Je venais d’en avoir seize.
Ils m’avaient laissée seule au monde à un moment de l’existence où ils étaient indispensables.
Mes tuteurs se sont vite débarrassés de moi en me mettant en pension.
J’aurais pu disjoncter complètement mais je me suis jetée corps et âme dans les études en me promettant de rattraper le temps perdu un fois que je serai diplômée.
Puis, j’ai rencontré Eric.
Il m’attirait irrésistiblement comme un papillon de nuit court vers la flamme qui va lui brûler les ailes.
Je l’ai suivi et j’ai décidé de tout prendre dans la vie.
Tu voulais vraiment savoir ce que je recherche 100% de sensations fortes.
Elle me donna l’impression que j’avais réussi mon examen de passage.
– Alors, je peux t’arranger cela, me répondit-elle, soulagée d’un grand poids.
Sakis a aussi perdu un fils dans des circonstances tragiques au Liban.
Depuis ce jour funeste, c’est un véritable écorché vif.
Il est comme toi, il ne loupe aucune occasion de profiter de la vie.