Elle naurait su le dire. Elle se redressa, les jambes engourdies, les genoux douloureux et alla chercher les serviettes quelle avait préparées. Le maître était
allongé dans leau, immobile, les yeux clos.
Monseigneur, dit-elle. Leau est en train de refroidir.
Hum, répondit-il, entrouvrant les yeux, les paupières lourdes.
Elle lui tendit une serviette lorsquil se leva et sortit de la
baignoire. Tandis quil sessuyait, elle se détourna pour
récupérer le peignoir de soie quil avait laissé tomber négligemment sur le sol, un moment plus tôt.
Laisse-le, ordonna-t-il.
Monseigneur ?
Elle leva la tête vers lui, mais détourna aussitôt le regard
lorsquil laissa choir la serviette sur le sol, à côté du peignoir. Il sapprocha et elle sentit rayonner la chaleur de son corps nu. Il glissa un doigt sous son menton, leva son visage vers le sien.
Regarde-moi, dit-il.
Elle plongea dans le regard bleu, profond, de ses yeux et eut limpression de sy noyer.
Pourquoi te détournes-tu toujours ? demanda-t-il. Tu as
peur de moi, jolie Molly ?
Oui, Monseigneur.
Mais ce nétait pas tout à fait vrai. Ce nétait pas de lui dont elle avait peur, mais des sentiments quil faisait naître en elle. Le désir intense quelle éprouvait pour cet homme
leffrayait. Il rit, comme si sa réponse lui faisait plaisir.
Tu nas aucune raison davoir peur.
Dune main douce, il lui ôta son bonnet, libéra ses cheveux des épingles qui les retenaient. Ils tombèrent sur ses épaules en un flot de boucles auburn. Il se pencha alors vers elle, posa doucement ses lèvres sur les siennes tandis quil délaçait son corset.
Le maître avait bien lintention de la séduire et de
coucher avec elle. En un rien de temps, cen serait fini de sa virginité. Envolée avec ses vêtements ! Elle hésita de nouveau, ne sachant que faire.
Mais lorsquil plongea sa langue dans sa bouche, en explora la douceur, elle abandonna toute prudence. Au
point où elle en était, autant aller jusquau bout.
Cédant au désir, elle posa les mains sur ses épaules. Un long frisson la parcourut au contactde sa peau chaude. Sans interrompre leur baiser, il fit glisser la robe sur le sol. Il se baissa alors, lui ôta ses chaussures.
Elle nétait plus vêtue à présent que de sa culotte de coton et de ses bas.
Il la prit par les épaules, la poussa doucement en arrière et la renversa sur le lit. Le matelas senfonça lorsquil la rejoignit, sallongea sur elle, son corps nu pressant le sien. Elle sentit son sexe bouger et durcir contre sa cuisse. Il pressa une dernière fois sa bouche, puis laissa ses lèvres glisser le long de son cou, effleurer sa peau délicate, si sensible, la caresser de petits baisers mouillés. Molly
gémissait de plaisir. Elle se cambra, arc-boutée, offrant sa
gorge à sa caresse. Il saventura alors vers ses seins ronds et fermes quil caressa avec volupté, avant de les prendre tour à tour dans sa bouche, de les lécher, de les sucer jusquà ce que leurs pointes se dressent, toutes dures, sous sa langue.
Ses mains étaient douces lorsquil fit glisser sa culotte de
coton le long de ses jambes et la lui ôta. Pourtant, elle ne put réprimer un frisson dappréhension. Il effleura sa peau frémissante, caressa son ventre, lintérieur de sa cuisse, éveillant le désir sous ses doigts. Puis ses lèvres prirent le
relais, empruntant le même chemin. Il glissa plus bas sur le lit et elle sentit son souffle chaud balayer sa cuisse. La tête lui tournait et elle retint avec peine un cri lorsquil glissa les doigts dans la toison douce de son sexe, embrasant son corps.
Dune main, il écarta les lèvres délicates et nacrées de
son sexe et, avant quelle ait eu le temps de comprendre ce quil allait faire, il glissa sa tête brune entre ses cuisses et donna un petit coup de langue sur son clitoris. Elle fit un bond, surprise. Il referma les mains sur ses hanches et recommença, la léchant doucement. Elle shabitua très vite, chaque coup de langue faisant naître un frisson de plaisir dans son corps enfiévré. Elle avait agrippé le couvre-lit et sy cramponnait de toutes ses forces. A linstant où elle pensait ne plus pouvoir endurer cette torture, il raidit sa langue et plongea en elle. Elle gémit, bouleversée par les sensations inconnues qui lassaillaient, et enfouit les mains dans ses cheveux sombres. Un doigt remplaça alors sa langue, glissant
lentement en elle. Un second le rejoignit, délicieuse invasion de sa chair. Et, tandis que ses doigts plongeaient profondément en elle, il pressa de nouveau son clitoris de la pointe de sa langue, mordilla doucement le petit bouton de chair, lui arrachant des cris étouffés.
Peu à peu, ses caresses saccélérèrent et elle se trouva de nouveau à lorée de ce plaisir quil lui avait donné si récemment avec ses doigts experts. Aussi fut-elle soudain
très déçue de le sentir sécarter delle. Mais son absence ne fut que de courte durée. Il se dressa au-dessus delle, les mains posées à plat de part et dautre de ses épaules et la regarda, les yeux brûlants de désir.
Es-tu vierge ?
Oui, Monseigneur.
Dans ce cas, je suis désolé.
Il prit aussitôt sa bouche en un baiser très doux et elle retrouva sur ses lèvres le goût de musc de sa sève. Enivrée par la caresse de ses lèvres, sa langue mêlée à la sienne, elle ne le sentit que très vaguement glisser une main entre eux, saisir son sexe et le positionner à lentrée du sien. Il poussa alors très fort, mais létroit passage lui
résistait encore. Il bougea les hanches, impatient, et elle sentit lextrémité de son sexe la
pénétrer. Il simmobilisa, puis dans un violent coup de reins, il la harponna. Elle poussa un cri et tenta de bouger pour échapper à la douleur cuisante qui déchirait sa chair, irradiait dans son ventre, mais il la maintenait plaquée sur le lit, son sexe planté en elle.
Chut, murmura-t-il à son oreille. Ne bouge pas, ça va
passer.
Il demeura immobile au dessus delle. Elle ferma les
yeux, sefforçant de ne pas geindre. Au bout dun moment, elle sentit son corps se détendre. Il dut le sentir aussi car il saisit une de ses jambes, la referma autour de sa taille, soulageant un peu la pression.
Alors, il commença à bouger en elle, roulant ses hanches contre les siennes. Puis il se retira, ne laissant en elle que la pointe de son sexe, pressant sa chair tendre, la caressant, et il plongea de nouveau, la pénétra jusquà la garde. Et il recommença, encore et encore, la provoquant, lexcitant, jusquà ce quelle nen puisse plus et, le corps en feu, réclamela délivrance.
Cramponnée à lui, elle se tendait, désespérée, ses ongles
griffant ses épaules. Se soulevant sur un bras, il glissa une main entre eux et caressa son clitoris, son doigt bougeant au même rythme que son sexe allant et venant en elle, la prenant avec force. Elle perdait pied, le corps bouleversé par les sensations qui lassaillaient et, soudain, le plaisir la submergea. Elle chavira, emportée, le souffle coupé, les longs spasmes de la jouissance
se répercutant à linfini dans sa chair. Brusquement, il poussa un grognement, plongea en elle une ultime fois et se retira aussitôt, sa semence se répandant entre les draps. Elle était encore si bouleversée par lintensité de ce quelle venait de vivre quelle le sentit à peine rouler
sur le côté et se lever.