Souvenirs, souvenirs
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Pour certains, la vraie vie commence plus tôt que pour d’autres. Pour moi, ce fut à seize ans. Auparavant, j’étais un élève sage, studieux et plutôt doué, en pension dans une institution religieuse très fermée et pratiquement isolée du monde extérieur. Je m’en accommodais sans peine, passionné par mes études et ne voyant l’avenir que dans l’enseignement des connaissances que j’étais en train d’acquérir. Puis, à mesure que je grandissais en âge, je commençai à me sentir de moins en moins à ma place dans cet univers fermé.
On se mit donc daccord, le directeur, mes parents et moi pour un arrêt de la pension. Jallais reprendre mes études de façon plus classique en allant au lycée. Javais seize ans, jallais vivre enfin comme les autres jeunes de mon âge. Les autres jeunes ? Je les avais perdus de vue depuis cinq ans. Heureusement, dans un petit village, tout le monde se connaît et tout le monde sait tout sur tout le monde. En quelques jours, javais repris le contact avec mes camarades de lécole primaire, comme si je nétais jamais parti. Javais apparemment de grosses lacunes sur le sujet filles mais ils se faisaient fort de me faire suivre des cours de rattrapage. Jai compris après quen fait ils étaient flattés de connaître des choses que jignorais et cest ainsi que ma réintégration dans le monde des vivants se fit de la manière la plus heureuse.
Aujourdhui, à vingt-cinq ans, je suis marié, avec une femme, bien sûr, jai un petit commerce de prêt à porter qui marche plutôt bien et une sexualité peut-être un peu plus importante que dautres, mais qui en tout cas ne me pose aucun problème métaphysique. Je précise dailleurs que si jai rompu tout lien avec la religion, cela na aucun rapport avec une rancune quelconque envers les ensoutanés libidineux. Peut-être même, en allant au fond de ma pensée, leur dois-je de la reconnaissance pour avoir éveillé mes sens de façon précoce et assumer maintenant ma bisexualité.
Un autre élément contribua de façon décisive à ma réinsertion dans le monde normal, Monique. Cétait la fille de Thérèse, une grande amie à ma mère. Elle était née quelques heures après moi, je la considérais donc comme ma jumelle. Nos scolarités nous avaient éloignés lun de lautre, elle chez les surs, moi chez les frères, mais nous nous sommes retrouvé très vite, lété de nos seize ans. Nous avons donc commencé à sortir ensemble, naturellement, sous lil complaisant de sa mère mais aussi en cachette de son père. Pour mes parents, il ny avait rien à craindre, mon père me considérait comme un adulte et ma bigote de mère naurait jamais pu imaginer quun garçon aussi pieux que moi, puisse mal agir.
On est donc parti à la découverte lun du corps de lautre, sans gêne et sans crainte, mais aussi sans rien savoir de ce quil aurait fallu savoir. La plupart du temps je me contentais de sucer ses gros seins laiteux de blonde limite rousse et souvent elle mautorisait à jouer avec les poils dorés de son minou en freinant toutefois mes velléités dexploration digitale plus complète. Je me contentais donc de tripoter cette entrée odorante dont jessayais de garder le parfum sur mes doigts le plus longtemps possible. De son côté, elle ne restait pas inactive et, fort de mes expériences homosexuelles, je lui appris à sucer une bite correctement et jamais elle ne se déroba à cette politesse quelle prisait autant que moi.
Cela étant, nous étions conscients que nous manquions le principal. Ce fut une somptueuse brune de 43 ans, Viviane, qui nous sortit de notre ignorance. Cet été-là, en effet, fut marqué par un événement très heureux pour moi, le retour imprévu dAngleterre de mon ami Bernard. Ses parents se séparaient, le père restant à Londres pour gérer à la fois ses affaires et la petite rouquine de 18 ans quil avait embauché là-bas, la mère, Viviane, rentrant en France avec son fils. Lune comme lautre navaient pu shabituer à ce curieux pays où moins dune femme sur dix savait conduire (Viviane participait à des courses de côtes au volant de sa 4cv) et où les garçons recevaient des coups de cravache à lécole.
Nos retrouvailles, après les embrassades gentilles du début, se poursuivirent dans sa chambre, où nous passâmes laprès-midi à nous tripoter copieusement. Bernard prenait de plus en plus les manières du pédé efféminé, passif et soumis, ce qui ne me gênait pas, bien au contraire, étant moi-même plutôt du genre dominateur. Evidemment, il navait pas de copine fille, mais étais quand même curieux dessayer, pour voir. Je lui proposai tout naturellement Monique, espérant bien convaincre ma jumelle dadhérer à ce ménage à trois. Ce scénario convenait à Bernard, à condition que je reste le fiancé de Monique, lui nétant que linvité de notre couple. Manifestement il ne souhaitait pas avoir de copine à lui et ne consentait à notre arrangement quen raison de ma présence. Alors que Viviane, sa mère, revenait de chez une amie, nous nous séparâmes sur cet accord en nous donnant rendez-vous pour le lendemain après-midi. Cela me laissait la matinée pour informer Monique de nos projets. Je neus aucune peine à réussir, Monique trouvait Bernard beau garçon et elle connaissait notre secret. Elle me fit promettre que nos fantaisies sexuelles se limiteraient à ce trio et quelle restait ma femme soumise et obéissante. Le jeune macho que jétais alors ne pouvait que se féliciter davoir ainsi une fille et un garçon à son entière disposition !