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Suis-je une salope ? – Chapitre 1

Suis-je une salope ? - Chapitre 1



Bonjour tout le monde ! Je m’appelle Salomé ; 25 ans, blonde, 1,63 m pour 47 kg, yeux bleus en amande, petite bouche mince que l’on dit sexy avec une frimousse dite angélique. Je seconde le directeur de ma boîte depuis près d’un an. Physiquement, il est châtain, 1,78 m, assez carré, yeux noisette, et pas mal du tout dans son genre.

J’arrivai au bureau à 7 heures tapantes comme toujours, habillée d’un ensemble tailleur que je ne mets que pour le boulot. Ces fringues-là, j’ai toujours eu pour habitude de les emprunter à ma sur, financièrement plus aisée que moi, à condition de les lui rendre impeccables, ce que j’ai toujours fait. Comme tous les matins, un café m’attendait sur mon bureau. Je déteste cette mixture noire et amère, mais bon, c’est gratuit ; alors je suis un peu obligée de faire un effort, bien qu’un thé serait quand même préférable. Cependant, ce matin, mon patron m’attendait dans mon bureau.

Bonjour, Salomé, me dit il souriant. Toujours aussi belle, comme d’habitude.

Bonjour, Monsieur le Directeur.

Je constate que vous êtes encore une fois non seulement au bureau avant tout le monde, et en plus toujours aussi ponctuelle ; mes félicitations !

Je prends toujours mon boulot au sérieux, lui assurai-je. Et si je veux prendre votre place, ce n’est pas en restant au fond de mon lit que j’y parviendrai, n’est ce pas ? lançai-je en levant un sourcil comme un défi.

Je ne me laisserai pas faire, vous savez ; j’ai de la ressource ! rit-il. Au fait, pouvez-vous venir dans mon bureau un instant ? J’ai quelque chose à vous demander.

Si vous voulez me demander une nouvelle fois si j’accepte de dîner avec vous, j’ai bien peur de devoir vous répondre encore une fois que je ne suis pas libre ce soir dis-je avec le sourire, m’amusant à le faire enrager.

Qui vous a dit que cela devait être forcément ce soir ? Il ne me semble pas vous avoir donné de date pour cette fois-ci, me répondit-il par pure provocation.

En effet, touché ! souris-je. Mais je crains que si vous continuez à me faire des propositions de la sorte, j’ai bien peur de devoir vous attaquer aux prud’hommes pour harcèlement sexuel, continuai-je avec le même sourire.

Une invitation à dîner n’est pas une invitation sexuelle, d’autant plus que nous avons tous deux quelqu’un dans notre vie.

Là, je ne trouvai plus rien à dire. L’idée de dîner en tête à tête avec mon patron n’était pas une mauvaise idée en soi. Bien qu’un jour je serai un peu forcée d’accepter par courtoisie, mais j’ai un peu peur de ce qui pourrait se passer par la suite. J’ai déjà fait à plusieurs reprises des rêves érotiques dans lesquels nous avions des rapports des plus passionnés, chose que je me refuse à rendre réelle, par respect pour mon fiancé. Célibataire, ça ne m’aurait nullement gênée, mais ma morale me l’interdisait tout simplement.

Alors ? enchaîna-t-il. Ça me ferait vraiment plaisir, et je vous laisse choisir le resto que vous préférez, si jamais cela peut vous influencer.

Et votre amie, qu’en dira-t-elle ? soupirai-je.

Oh, elle a entièrement confiance en moi et sait pertinemment que je ne suis pas du genre à draguer tout ce qui bouge. Elle ne sera pas jalouse, et surtout pas si c’est avec vous, plaisanta-t-il.

Et comment je dois la prendre, cette remarque ? demandai-je, plutôt dubitative.

La seule façon de le savoir est d’accepter, non ?

Quelque part, mon orgueil en avait pris un coup. Mon visage amusé avait disparu, et sa phrase avait un peu l’apparence d’une pique comme pour me faire réagir. C’était parfait  : il voulait jouer ? Eh bien on allait jouer.

OK, finalement. Va pour ce soir, dis-je après avoir plutôt mal encaissé sa remarque.

À la bonne heure ! lança-t-il d’un ton triomphant. 20 heures ce soir, et je passerai vous prendre chez vous ; ça vous va ?

Entendu, mais je vous jure que je vous ferai payer la remarque que vous m’avez faite en faisant fumer votre carte bancaire ! dis-je en le regardant droit dans les yeux.

Alors à ce soir, dit-il en sortant de mon bureau. Ah, au fait, dit-il en revenant à la charge, je plaisantais : je vous trouve un peu plus mignonne que ma copine actuelle.

Il retourna dans son bureau et je me rendis compte que j’étais tombée dans un piège des plus grossiers. Qu’importe ; même sil m’avait fait un compliment, ça n’allait pas se passer comme ça !

La journée se passa tranquillement, et une fois rentrée chez moi je pris une douche et enfilai les premières fringues qui me venaient. Après essayage, je me rendis compte que la robe avait un décolleté bien trop provoquant à mon goût. Je me décidai à la changer au plus vite pour un modèle certes moins beau, mais plus simple et confortable, et je ne pris pas soin de me maquiller. Mon portable sonna : c’était mon fiancé. Je décrochai, toute joyeuse.

Bonsoir mon cur, lançai-je, pleine de tendresse. Ça va ?

Bonsoir ma puce. Ça va ; et toi ? Ta journée s’est bien passée ?

Ça va  ; journée assez calme, j’ai pas à me plaindre. Et toi ?

Plutôt bien passée, aussi. Dis-moi, je te dérange ?

C’est pas ça, mais là, je me prépare pour sortir.

Avec des copines, ou ta sur ?

Ben écoute, ne te fâche pas, mais ce soir je dîne avec mon patron.

Quoi ? aboya-t-il. Ce pervers ? Mais enfin, qu’est-ce qui t’a pris d’accepter ?

Eh bien disons qu’il m’a eue à l’usure. Et puis je ne peux pas refuser à chaque fois, tu sais  ; c’est quand même mon patron. Et puis, on sait jamais, une augmentation serait peut-être à la clé, lançai-je, amusée.

Oui, mais pour ça faudra que tu t’allonges ! répliqua-t-il.

Pardon ? Non mais, attends Tu me prends pour une pute, là, ou quoi ? lançai-je, hors de moi.

Non, je dis simplement que si tu veux une augmentation, il va falloir que tu sois gentille avec lui, tu comprends ?

T’es pas au courant qu’une augmentation s’obtient aussi par le mérite ?

Oui, mais tu…

Je n’entendis pas la fin de sa phrase car la sonnette retentit. Entre la pique de ce matin de la part de mon patron et l’allusion de mon fiancé, décidément, c’était pas ma journée.

Bon, je te laisse. Bonne soirée ! dis-je, furieuse, en raccrochant.

J’ouvris la porte et tombai sur mon patron, habillé d’une chemise blanche et dun pantalon de ville noir, qui me tendait une rose que je pris avec le sourire. Ma colère s’envola instantanément à la vue de cette jolie fleur.

Merci dis-je avec le sourire en la prenant.

Tenez ; c’est pour la petite blague de ce matin qui, je dois l’admettre, n’était pas de très bon goût. Alors je voulais me faire pardonner.

Entrez, je suis presque prête.

Il entra. Je finis rapidement de me préparer. Une fois prête, nous sommes allés dans un beau resto de quartier où, durant la soirée, je découvris un homme drôle, poli, chaleureux et courtois. Je ne voyais pas le patron un peu «  pousse-au-cul  » qu’il était toute la journée  ; je dois dire que cela me changeait énormément. Je le trouvais transformé, je n’avais pas affaire à la même personne  : c’était carrément le jour et la nuit. La soirée se passait à merveille. Jappris qu’il s’appelle Frantz, et au fur et à mesure du temps qui passait, la complicité commença à s’installer, aidée par le champagne dégusté tout au long du dîner. Quelque part, il me plaisait de plus en plus  ; il correspondait au type d’homme dont j’ai toujours rêvé  : gentil, protecteur, doux, charmant.

Une sorte de chimie opérait à ce moment, et je ne pouvais pas m’empêcher de le regarder avec une grande tendresse, me faisant oublier mes problèmes. Chaque sujet qu’il abordait se révélait instructif, intéressant  ; j’avais l’impression de boire ses paroles. Est-ce que je commençais à tomber amoureuse ? Hélas, la fin de la journée se faisait sentir, la fatigue aussi, et il était plus que temps de rentrer chez moi pour dormir. En me raccompagnant à mon appartement, nous étions tous les deux assez gais  ; nous rigolions pour un rien. Lorsque je me collai le dos à ma porte, nos regards se croisèrent et nous cessâmes de rire comme des idiots.

Aucun de nous ne bougeait  ; le temps semblait suspendre sa course. Nos yeux ne pouvaient plus se détacher les uns des autres. Mon cur commençait à battre la chamade, mes lèvres commençaient à s’entrouvrir. Une sensation étrange m’envahit à ce moment-là, comme si je me sentais fiévreuse.

Je vais peut-être y aller murmura-t-il, brisant le silence sans détacher ses yeux des miens.

Oui… soufflai-je d’une façon quasiment inaudible.

Seulement, je ne voulais pas qu’il s’en aille. Alors instinctivement, doucement, je l’attrapai par le col de sa chemise  ; sa main saisit la mienne, sa bouche s’entrouvrit à son tour, se rapprochant dangereusement mais tout doucement de la mienne. Mes yeux commencèrent à se fermer, et je sentis ses lèvres s’écraser contre les miennes dans un baiser timide de prime abord, comme si nous cherchions à donner notre meilleur baiser  ; puis, doucement, il devint tendre, doux, sensuel. Ma main chercha rapidement mes clés dans mon sac à main pour rentrer chez moi sans pour autant interrompre notre baiser, et à l’aveuglette je tentai de trouver la bonne clé, ce qui se révéla inutile parce que j’étais obligée de regarder ce que je faisais.

Notre baiser dut s’interrompre et, dune main tremblante, j’ouvris la porte pour l’inviter à entrer en reprenant notre baiser devenu fougueux. Une fois à lintérieur, je ne pris même pas la peine d’allumer la lumière  ; j’étais emportée par la volupté et de cette sensation nouvelle qui m’envahissait. J’étais excitée comme jamais je ne l’avais été avec mon fiancé, quels que fussent ses efforts pour y parvenir. J’étais sur le point d’enfreindre un de mes principes les plus importants  : je commençais à tromper mon fiancé  ; mais aussi étrange que cela puisse paraître, je m’en foutais. Mon corps ne pouvait pas éprouver un tel désir, aussi ardent soit-il  ; mais c’était plus fort que moi, comme si les rêves que je faisais devenaient tout à coup réels.

Une suite ?

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