La Praia do Abrico, cette plage brésilienne où le nudisme est légalement pratiqué, avait été retenue comme destination de vacances par Alicia et Sophie. Les deux conjointes, durement affectées par les événements survenus dans l’histoire de l’épidémie du petit village de Sainte-Marie-du-Chapelet (Nda : relire Le Village en folie, chap. 17-18), éprouvaient plus que jamais le besoin de resserrer leurs liens sentimentaux et d’exprimer l’une à l’autre une nouvelle fois leur amour. Laissant momentanément Catherine qui vaquait toujours à ses fonctions au CLSC des Maskoutains de Saint-Hyacinthe, les tourterelles s’en donnaient à cur joie comme deux jeunes femmes en voyage de noces.
Se tenant debout, nue, dans les eaux limpides et tièdes de l’Atlantique à quelques brasses de la plage sablonneuse, Alicia admirait les mouvements gracieux de sa biche chérie alors que cette dernière se déplaçait à la surface de l’eau, exécutant ses mouvements de nage papillon. La fille ne pouvait s’empêcher de sentir son cur battre la chamade à la vue de ce corps libre de tout vêtement qui ondulait devant ses yeux tel un dauphin, dévoilant alternativement à chaque poussée une poitrine juvénile ainsi que des fesses bien arrondies. La femme médecin se considérait la gouine la plus heureuse du monde. Sa biche était son plus grand trésor, trésor qu’elle avait récemment failli perdre pour une stupide question de peccadille, à cause d’un tabou personnel qui l’avait momentanément aveuglée et poussé l’autre à commettre un geste qui aurait pu s’avérer irréparable. Jamais, s’était-elle alors dit, jamais une telle situation ne se reproduirait. Jamais plus les circonstances de la vie ne les sépareraient.
C’était bien terminé le temps où sa Sophie chérie se retrouverait isolée et sans sa protection. Les larmes lui remontant aux yeux alors qu’elle voyait sa tendre moitié s’approcher d’elle à coups de brasse, elle conclut intérieurement que la leçon avait bien porté ses fruits.
Sophie reposa ses pieds sur le fond sablonneux, déplaça derrière ses oreilles sa rousse chevelure mi-longue frisottée par l’eau de mer qui l’imprégnait, plongea ses yeux noisette dans ceux, pers, de sa femme et vint enlacer celle-ci qui était demeurée debout à mi-poitrine dans les eaux bleues.
– Comme tu es belle, chérie ! lui susurra tout bas Alicia. Je te regardais aller, et je mouillais tellement que je crois que le niveau de la mer a un peu monté.
– C’est la marée qui monte, ma belle nounoune ! rétorqua coquinement l’autre en jetant un coup d’il à la plage. T’es sûre que t’en rajoutes pas une couche, des fois ?
Alicia apposa sa bouche sur celle de sa femme. Un fougueux baiser salé à l’eau de mer s’ensuivit. Collées dans un corps-à-corps, chacune sentait les tétons pointus de l’autre lui chatouiller les seins.
– Oh chérie, comme je t’aime! dit tout bas Sophie en relâchant son étreinte et en agrippant sous l’eau les fesses de sa femme avec lesquelles elle se mit à jouer en les écartant et les refermant. Et ton corps m’excite tellement. Si j’avais un gode sous la main, je crois que je le réchaufferais dans ton beau derrière d’athlète !
– Whouh ! fit Alicia à son tour. C’est fou l’effet que ça me fait quand tu joues avec mon derrière de même : je sens l’eau me rafraîchir le cul à chaque fois que mes fesses se font rouvrir par toi !
Désirant revenir une dernière fois sur les tristes circonstances entourant son funeste geste de désespoir, Sophie adressa une nouvelle confidence à son amoureuse chérie :
– Tu sais, Ali, après que j’aie eu vidé mon verre de poison et que je me sois étendue sur le lit, j’espérais secrètement que tu viennes me sauver.
Interloquée, la fille aux noirs cheveux perdit son sourire et souda son regard à celui de l’autre.
– Tout en m’endormant doucement, reprit la rouquine, je me disais que si tu m’aimais vraiment, tu arriverais à temps. Je m’étais aussi dit que, de toute façon, où que je me retrouverais, je verrais un ange en rouvrant les yeux.
Sophie s’arrêta. Sa gorge se noua alors qu’elle posait sa tête sur l’épaule d’Alicia.
Elle reprit :
– Et quand j’ai rouvert les yeux, tu étais là, et tu étais l’ange que je voulais revoir ! termina-t-elle en éclatant en sanglots dans les bras de son Ali.
Alicia ne parlait plus. Serrant très fort sa biche sur elle, elle reniflait ses pleurs.
– Que Dieu nous garde de revivre de pareils moments, soupira la grande en laissant échapper un sanglot.
– J’ai rouvert les yeux, et l’ange que j’ai vu, c’était toi, mon gros minet ! Je m’en souviens très bien aujourd’hui, même si j’avais vécu cela comme dans un rêve. Le Ciel n’a pas voulu qu’on soit séparées ce jour-là. C’est ton amour qui m’a sauvée, cette fois-là !
– C’est notre amour, bébé, corrigea Alicia, car dans tous les gestes que tu as posés en préparant ton départ, j’ai vu une fois de plus à quel point tu m’aimais malgré tout. Sache que ton pardon m’a délivrée, chérie. Autrement, je n’aurais pu supporter ce fardeau de culpabilité.
Comme dans un coup de foudre, un dernier baiser les réunit de nouveau. Enlacées comme un seul corps, les deux gouines scellèrent une fois pour toutes ce triste chapitre de leur vie conjugale, les langues se liant et se déliant au-dessus de deux gorges d’où émergeaient discrètement des gémissements traduisant tristesse du passé, joie du futur et plaisir du moment.
L’heure avançait dans la journée, le soleil ayant dépassé son zénith. Les filles retrouvèrent leur parasol ainsi que leurs serviettes de plage sur lesquelles elles s’étendirent, laissant le soin aux chauds rayons et à la douce brise d’assécher leurs épidermes salés par la mer. Écartant les jambes, en ventrale, les filles laissaient avec volupté l’air frais caresser leurs sexes humides et rougis par l’excitation des derniers moments d’intimité passés sous l’eau. Au bout de quelques moments, Sophie se releva :
– J’ai un p’tit creux, mon amour. J’irais me chercher une glace à la cantine. Je t’en rapporte une ?
– Je te remercie, ma belle, répondit Alicia. Pas pour le moment. Je resterai ici à t’attendre.
Ayant envoyé de la main un doux baiser à sa douce, Sophie s’éloigna et se dirigea vers les casiers où elle récupéra sa culotte de bikini brésilienne. L’enfilant sur place, elle attacha les cordons latéraux reliant le cache-sexe bleu à la ficelle qui se perdait rapidement dans la raie des fesses. Gardant ses seins nus qui pointaient au vent, elle tourna les pieds en direction de la cantine lorsqu’elle se fit interpeller par une voix qu’elle crut reconnaître :
– Hey, Sosoph !!
Une silhouette, à peu de distance, lui faisait de grands signes des bras.
– Sophie ! reprit la voix lointaine.
S’approchant de la fille qui l’appelait de la sorte avec insistance, la rouquine ne put contenir sa surprise.
– Geneviève !! C’est toi ?
– Allô Sophie ! répondit l’autre. Mais mais qu’essé que tu fais icitte, sur une plage de nudistes ?
Les deux filles s’embrassèrent et se donnèrent l’accolade. Geneviève était vêtue d’un deux-pièces brésilien vert dont elle avait entouré la culotte d’un paréo transparent lui descendant aux chevilles. Les cheveux bruns au vent, elle avait relevé ses lunettes de soleil sur la tête.
– Ben, je suis en vacances ici, comme toi probablement ! répondit la rousse.
– T’es venue seule ? interrogea la brune.
– Je suis avec ma femme Alicia. Elle est plus loin, à se faire dorer la couenne au soleil.
– Quoi ?! Tu t’es mariée avec ton Ali ? Oh que je suis heureuse pour toi ! fit l’autre presque sans surprise. Tu sais, Sophie, quand on était à l’université toi et moi, faisant toutes deux notre bac. en psycho, je me doutais bien que tu étais gouine. Tu nous parlais toujours d’Alicia comme de ta meilleure amie. Ah, j’aurais donc dû m’en douter ! conclut joyeusement l’ancienne collègue d’études de Sophie.
– Et toi, comment ça va depuis le temps ?
– Oh moi ? J’ai trouvé une job dans un bureau de consultants à Montréal. Ça fait maintenant deux ans.
– T’es avec quelqu’un, ici ?
– Oui. Mais c’est pas celui que tu as connu à la fac. Non, c’est une autre personne, maintenant. On parcourt le pays avec notre petit Vanagon. C’est vraiment too much qu’on se rencontre aujourd’hui !
Les filles se tinrent les mains en les balançant telles deux gamines heureuses de se revoir après une longue séparation.
– Des enfants ? demanda Geneviève.
– Es-tu folle ? On est ben trop ben de même ! Ce sera pas avant quelques années, si jamais on se décide. Et c’est moi qui serai la porteuse. Mon esprit maternel est plus fort que celui de ma femme, je crois.
– T’aimerais voir notre petit camper, demanda Geneviève en changeant de sujet ?
– Oh, j’sais pas. J’aimerais mais je ne veux pas trop m’éloigner d’Alicia. Elle m’attend sur la plage.
– Allons ! insista l’autre, juste deux minutes, il est tout à côté ! Mon chum te verra pas, il est parti en promenade dans le coin, donc pas de danger qu’il te mange les nichons ! ajouta la fille en blaguant.
– Ok d’abord. Je dois te dire que c’est ça qui m’aurait gênée le plus. Toi t’es une fille et je sais que t’es pas gouine, alors
Les deux filles se retrouvèrent dans le petit véhicule, de marque Volkswagen, datant des années 90. Geneviève baissa discrètement les toiles, masquant les chauds rayons du soleil et assurant l’intimité des deux occupantes du petit VR.
– C’est cute, hein ? reprit, enthousiaste, celle qui faisait visiter’ l’aménagement intérieur de l’habitacle. Ici c’est notre cuisinette, là, le coin douche-toilette et tout au fond, la couchette. Viens voir comme c’est confortable.
– Ouh la la, fit remarquer Sophie en s’assoyant sur le lit deux places, c’est le tout confort, Madame ! C’est vraiment l’idéal pour voyager en toute tranquillité !
– Tout à fait, approuva l’autre. Pas de souci pour l’hôtel, et quand on est tanné de la place, on lève l’ancre et on reprend la route ! Mais reste ici, je vais repartir la clim. C’est devenu un vrai four ici dedans !
Les deux filles se retrouvèrent assises côte à côte sur la couchette. Geneviève avait retiré son paréo, laissant Sophie voir son bikini brésilien qui découvrait des hanches dorées au soleil. Ses cuisses bien formées s’offraient également à la vue de la rouquine qui éprouva alors un léger frisson de désir la gagner.
– Tu permets que j’enlève aussi un autre morceau ? demanda Geneviève. Il fait tellement chaud en-dedans ! Comme ça, je ne serai pas jalouse de te voir te promener les seins à l’air !
Sans attendre la réponse, la fille se leva et retira son haut de bikini, exposant à la vue de la rouquine deux jolis petits seins partiellement bronzés à peine plus gros que les siens. S’étant relevée debout, elle permit également à Sophie d’admirer deux belles fesses rondes qui laissaient savoir par leur ligne de bronzage que la fille avait tout récemment abandonné la culotte bikini conventionnelle pour la brésilienne.
– Ça fait drôle de se voir ainsi presque toutes nues, toi et moi ! Quand on pense qu’à l’université, on s’habillait tellement straight toutes les deux qu’aucun gars ne semblait s’intéresser à nous ! Tu le trouves comment mon petit ensemble, demanda coquinement Geneviève à l’autre ?
– Il est cool, Genevi, répondit celle qui sentait son sexe devenir de plus en plus humide. Il met vraiment tes formes en valeur.
Se sentant coquine à son tour, elle ajouta :
– T’as vraiment des belles fesses et ta peau semble si soyeuse Je peux toucher ?
Geneviève afficha un regard de surprise. Semblant hésiter :
– Ben, oui, si tu veux, Sophie. Approche.
La rousse se pencha en direction de la fille qui était silencieusement demeurée debout devant elle et caressa du bout des doigts l’épiderme tiède et légèrement humide du popotin qui s’offrait à elle. Les filles se croisèrent du regard. La brune devint soudainement sérieuse :
– Tu sais, Sophie, je t’ai menti tout à l’heure. C’est vrai que j’ai un chum, mais en réalité je suis bi, même si je t’ai toujours donné l’impression que je n’étais qu’aux hommes.
– Ça t’a fait quelque chose que je te touche les ballons ? se risqua Sophie en souriant.
– Oh oui ! En réalité, dès que j’ai retiré mon soutif, j’ai commencé en te regardant à mouiller pour toi. Ta poitrine est si attirante ! affirma la fille en tâtant les mamelles de Sophie du bout des doigts alors que la rouquine réprimait un léger mouvement de recul.
– J’ai remarqué, reprit la femme d’Alicia en pinçant doucement le téton de l’autre à son tour, que tu t’es fait percer un mamelon?
– Oh, t’as remarqué ? Oui, c’est vrai. Mais j’ai préféré retirer mon anneau. Tu sais, dans les lieux publics, quelqu’un peut t’accrocher et
Sophie la coupa :
– Je devrais peut-être y aller, Genevi. Alicia doit m’attendre. Je ne voudrais pas qu’elle s’inquiète de mon absence.
– Attends ! annonça l’autre. Je sais que t’es pressée, mais je voulais juste te montrer le dernier gadget que je me suis procuré !
Geneviève brandit devant les yeux d’une Sophie de plus en plus excitée un sextoy tout à fait particulier.
– Regarde, il a l’air d’un vrai pénis. C’est le dernier cri électronique. Il est muni de sensors. Pendant l’orgasme, lorsqu’il sent tes contractions de jouissance, qu’elles soient vaginales ou anales, il va se mettre à éjaculer tout seul dans ta grotte ou ton petit trou.
– Wow ! affirma Sophie en manipulant l’instrument. Il éjacule aussi dans la bouche ?
– J’ai pas essayé mais ça devrait. Il doit être sensible aux mouvements de succion. Tu aimerais l’essayer ?
Cette invitation déclencha des courants électriques dans le bas-ventre de la jeune femme. Elle hésita pourtant, sachant que l’heure avançait et qu’Alicia attendait son retour sur la plage.
– Ben ouais, annonça-t-elle, succombant finalement à la tentation, mais il faudra faire vite. On m’attend. Je peux me l’essayer dans le cul ?
– Dans le derrière ? Wow, Sophie, t’es vraiment plus délurée que je croyais ! Sûr ! Installe-toi en levrette sur le matelas. Je te le passerai entre les fesses et tu n’auras qu’à te branler le clito jusqu’à ce que tu jouisses. Comme tu te connais, ça ira plus vite comme ça et moi, je ne te toucherai pas directement.
Souriante, Sophie se déculotta, tremblant presque d’excitation, et se positionna entièrement nue sur le lit défait. Le pénis artificiel prérempli de faux liquide séminal fut abondamment lubrifié par l’autre fille qui, après avoir chatouillé avec le sextoy le pourtour et l’entrée de l’anus de la rousse afin d’en assurer la bonne glisse, amorça l’intromission de l’instrument :
– Attention, ma belle, tu vas le sentir entrer. Pousse un peu du ventre.
Sophie émit un gémissement de plaisir alors que le gode cheminait doucement dans son rectum jusqu’à la garde. Alors que de légers va-et-vient conduits par Geneviève prenaient place dans son derrière, Sophie stimula son clito, sentant rapidement venir l’excitation associée aux stimulations ano-rectales.
En moins de deux minutes, un petit corps vibrant de plaisir connut un fougueux orgasme clitoridien, alors que des cris de jouissance à peine étouffés se faisaient entendre dans tout le véhicule. Au même moment, l’instrument qui avait, sous le contrôle de l’autre fille, été poussé le plus profondément possible dans l’anus émit de son côté une série de déclics sonores témoignant de sa mécanique en action. Chaque clic était accompagné d’une secousse ainsi que d’une puissante giclée interne du mélange que contenait le sextoy enfiché dans le cul de la fille qui maintenant hurlait presque de plaisir.
– C’est bon ! C’est bon ! Je sens le gode qui crache ! Ça me rentre dans le cul ! Ça me remplit ! C’est comme c’est comme si c’était un homme ! Hah ! Hah ! Hah !
Fidèle à son habitude, Sophie retomba à plat ventre sur les coussins. Le gode toujours dégoulinant d’un jus épais fut retiré du trou encore en extase. À sa grande surprise, la sodomisée sentit alors un objet froid et métallique soudainement lui ouvrir de nouveau la rondelle et se bloquer au-delà du sphincter interne.
– Hey, qu’est-ce que tu me fais, Genevi ?
– C’est un plug que je te mets, chérie. Garde-le, je t’en fais cadeau en l’honneur de ce jour. Il va t’aider à garder le foutre artificiel dans ton beau derrière. Tu vas voir : ça va te donner de drôles de feeling.
Toujours étendue en ventrale, Sophie reprit lentement son souffle. Elle tourna la tête vers l’autre en souriant silencieusement.
– Comment t’as trouvé ça, Sosoph, demanda celle qui venait d’honorer ses parties intimes ?
– Too much ! fit sans hésiter la jeune rouquine. Ouf ! Quel feeling ! T’as trouvé ça où ?
– Oh, je t’indiquerai et comment tu te sens, maintenant ?
Sophie crut dénoter une connotation bizarre dans la question, comme si un certain résultat de l’expérience était attendu.
– Ben, ça va, j’ai bien joui. Mais je dois y aller à présent. Ali va s’inquiéter
À peine relevée du lit, elle sentit soudainement des étourdissements la gagner.
– Oh, la tête me tourne !
– Allez ! Viens t’étendre encore un peu ! l’invita l’autre. Je crois que tu viens d’avoir beaucoup d’émotions.
Et elle ajouta, d’une voix plus basse :
– Et d’ailleurs, tu vas bientôt en connaître de nouvelles
*** Alicia avait commencé à arpenter la plage de long en large, l’absence de Sophie se prolongeant. Elle savait bien que sa belle, qu’elle ne connaissait que trop parfaitement, s’attardait à l’occasion, dans sa spontanéité, pour flâner aux alentours, ne voyant plus le temps passer. Aussi, c’est encore avec un certain calme qu’elle avait amorcé ses recherches. Après avoir regardé du côté de l’océan, elle se mit à marcher résolument vers le poste d’accueil de la plage.
*** – J’ai très sommeil, Genevi. Dis-moi ce qui m’arrive ? demanda Sophie, la voix de plus en plus éteinte.
– Tu es sans doute très fatiguée, ma belle, et cette séance de guili-guili t’a probablement épuisée. Tiens, dors un peu, ajouta-t-elle en couvrant d’un drap la rousse. Si je vois Alicia à l’extérieur, je lui ferai signe de se joindre à nous.
Geneviève laissa Sophie à l’arrière, sur la couchette. Ayant baissé une glace à l’avant de la camionnette, elle fit de larges signes de la main en direction d’une autre personne qui l’attendait à l’extérieur et qui prit à son tour place dans le véhicule.
– Tout se passe bien, Tyranny ? demanda l’inconnue.
– Oui ! fit l’autre en redécorant son mamelon gauche d’un anneau métallique. Elle vient de recevoir sa dose. Maintenant on file !
Le Vanagon partit en trombe et prit la route. Geneviève alla retrouver Sophie qui dormait à présent profondément à l’arrière du camper, entièrement nue sous les draps, le plug anal toujours en place.
– C’est bien, ma belle Sophie, lui chuchota-t-elle. Nous allons retrouver une vieille amie qui a bien hâte de te revoir.
*** Éprouvant un début d’inquiétude, Alicia se rendit au poste d’accueil de la plage et ouvrit son casier où elle récupéra ses vêtements en constatant avec surprise la présence de ceux de Sophie qui s’y trouvaient encore.
– La petite étourdie ! se dit-elle alors. Elle aura regagné notre hôtel sans se rhabiller.
Levant les yeux, elle aperçut un camper de type Vanagon des années 90 quitter les lieux tout près d’elle dans un bruyant crissement de pneus.
– Encore des jeunes qui font fi de la sécurité routière ! s’accorda-t-elle comme réflexion.
Après avoir fait un dernier tour d’inspection dans les espaces avoisinants, elle revint à son casier dans lequel elle ne constata aucun changement depuis sa dernière tournée. De plus en plus désespérée, elle reprit sa marche en direction de l’hôtel où les deux filles logeaient. Dans le lobby, elle se fit interpeller par la préposée du frontdesk :
– Miss Libeul ! letter for you !
Alicia prit l’enveloppe de la main de la femme au comptoir et monta rapidement à sa chambre, transportant avec elle les vêtements abandonnés par Sophie dans le casier. Puis, prenant connaissance de la missive qui lui était adressée, elle se sentit blêmir et dut s’asseoir :
– NE CHERCHEZ PLUS VOTRE COPINE, ELLE EST ENTRE NOS BONNES MAINS. CONSEIL NO 1 : PROLONGEZ VOS VACANCES AU BRÉSIL, UNE DEMANDE DE RANÇON VOUS SERA BIENTÔT ACHEMINÉE PAR COURRIEL. CONSEIL NO 2 : SI VOUS NE TENEZ PAS À REVOIR SOPHIE SAINE ET SAUVE, APPELEZ SIMPLEMENT LA POLICE.
SIGNÉ : UNE VIEILLE AMIE QUI A HÂTE DE REFAIRE VOTRE CONNAISSANCE.
(À venir : L’impossible rencontre)