CHAPITRE 16 – MICHAEL
Mon coup de folie n’a pas de suite, je suis soulagée. Je me persuade que ne n’est qu’une réaction de mon corps après le stress de l’agression. Par contre après la fuite de Suzanne, Julien fait peine à voir. Même Jacques s’en aperçoit, c’est dire !
— Père m’inquiète, me confit-il. Ce n’est pas bon pour lui de tourner en rond dans cette immense demeure.
Je vois où il veut en venir, nous faire réintégrer la Châtaigneraie. J’hésite. Je ne suis pas encore prête, les plaies ouvertes par Suzanne et Joseph ne sont pas encore cicatrisées.
— Pourquoi il ne prendrait pas une gouvernante ? Elle tiendrait la maison et déchargerait Simon d’une partie de son travail.
— Je vais lui en parler, propose mon mari.
J’en glisse un mot de mon coté à Josette qui se lamente sur l’état de santé de son président.
— C’est à peine si j’arrive à le conso… euh… le dérider. Ce qui lui faut, c’est une présence à la maison… Aah ! Si j’étais pas mariée, ajoute-t-elle dans un élan de franchise.
— Ne connaissez-vous pas une personne de confiance qui pourrait remplir ce rôle ?
Sous-entendu, quelqu’un dont l’influence s’arrêterait à la porte de la Châtaigneraie et laisserait Josette maîtresse du temps passé à l’usine.
— Je… je vais réfléchir.
Je la laisse résoudre ce délicat problème. J’ai d’autres raisons d’être préoccupée, en particulier par les nouvelles réglementations européennes qui nous imposent encore plus de contrôle. Je suis en plein dans l’étude de cet épineux dossier lorsque Nadine m’interrompt.
— Il y a là un monsieur Crane, Michael Crane, lit-elle sur une carte de visite (elle prononce mi-chat-el à la française). C’est un ancien client, je lui ai conseillé de voir le Président, mais il insiste pour vous rencontrer. Vous le connaissez ?
— Oui, je l’ai vu chez mon beau-père lors de sa dernière visite. Faites-le entrer. Et veillez à ce que nous ne soyons pas dérangés.
Nadine s’efface pour laisser passer Michael. J’attends que la porte se referme pour me jeter dans les bras qui se tendent vers moi.
— Mike, qu’est-ce que tu viens glander par ici ? lui dis-je en argot américain.
— Oh ! Shocking ! Quel langage dans la bouche d’une jolie femme ! s’amuse-t-il.
— C’est par discrétion je t’assure. As-tu des craintes pour la réalisation de ton contrat ? Aux dernières nouvelles, tout est en ordre et il n’y a pas de retard, j’y veille personnellement.
— Je te remercie. Non, c’est toi que je venais voir. Je dois te donner le bonjour de ta famille. Ton père m’a informé de ta nouvelle situation. Tu parles d’une surprise pour moi qui avais abandonné une prisonnière et qui retrouve un jeune chef d’entreprise !
— Euh… Pas tout à fait. Je ne suis que directrice générale adjointe.
Nous ne nous sommes pas dénoués. Je sens sa virilité grossir contre ma cuisse.
— Est-ce que la directrice générale adjointe sera aussi indulgente avec moi que la pauvre fille jetée en pâture au client libidineux ?
— Il ne tient qu’à toi de contrôler.
Je me love contre lui et tends mes lèvres. Tout en nous embrassant, nous nous déshabillons et nous dirigeons vers le canapé où il me fait basculer. Ses mains patouillent mon corps. Il y a longtemps que je n’ai été triturée, malaxée de la sorte. Michael recueille sur la langue l’expression de mon premier orgasme. Je veux lui rendre la politesse mais ce n’est pas son intention. Il s’assied sur le canapé, me fait monter sur ses genoux et m’empale sur la queue triomphante. Ses lèvres cherchent à happer mes tétons qui voltigent. Je m’appuie sur ses épaules pour faire entrer et sortir le dard qui me transperce. Oh ! Que c’est bon !
Il profite d’un instant de relâchement de ma part après un nouvel orgasme, pour changer de position. Je suis à quatre pattes sur le tapis. Il me baise par derrière, une main sur un sein, l’autre entre mes cuisses, la disposition qu’il a su me faire préférer à toutes autres avec lui. Aaaaaah ! Quel délicieux amant !…
— Alors ? La directrice a été à la hauteur de la tâche ?
— Tu es adorable.
— Merci. Permets-moi de me refaire une beauté.
— Tu es belle en toutes circonstances particulièrement maintenant, marquée par les stigmates de la jouissance.
— Ne dis pas de bêtise !
Je ramasse mes affaires. Le cabinet de toilette est trop petit pour nous accueillir tous les deux. Je laisse la porte ouverte. J’aime son sourire quand nos regards se croisent. Il patiente jusqu’à ce que j’aie fini pour se nettoyer.
Rien ne trahit notre étreinte quand je réclame du café à Nadine. J’attends qu’elle regagne son bureau après nous avoir servi, pour interroger Michael.
— Donc, tu as rendu visite à Denis ?
— Oui, c’est toi que je voulais voir, j’ai été déçu tu sais.
Je hausse les épaules.
— Tu es resté combien de temps à Nice ?
— Euh… Une semaine.
— Ah ! Quand même ! Je constate que mon absence ne t’a pas fait trop souffrir.
— Euh… J’ai eu des compensations.
— Florence ?
— Entre autre…
— Te serais-tu tapé Laure ma petite belle-sour ?
— Deux fois seulement. Ton frère Raymond ne la lâchait pas d’une semelle. Il en est amoureux fou.
— Ben c’est du propre ! T’as pas honte d’apporter la zizanie dans une honnête famille ?
— Quelle zizanie ? Ils étaient tous désolés de me voir partir !
Que rétorquer ? Je lève les yeux au ciel et hausse les épaules en signe d’impuissance.
— Viens, allons faire un tour dans les ateliers, je te montre l’avancement de ta commande.
Au cours de la visite, nous croisons Jacques. Je présente Michael.
— Nous nous sommes déjà rencontré, dit mon mari d’un ton rogue.
Son attitude me déplait. Me ferait-il une crise de jalousie ? Va falloir soigner ça mon bonhomme ! Ma décision est prise en un éclair.
— Que dirais-tu si nous invitions monsieur Crane à la maison ? Rappelle-toi, vous l’aviez reçu à la Châtaigneraie lors de sa visite précédente.
— Je ne voudrais pas vous importuner.
— Mais non, mais non, cela nous fera plaisir, n’est-ce pas Jacques ?
Il n’ose faire un esclandre mais le cour y est ! Je passe outre sa réprobation muette.
— C’est entendu. Je viens vous chercher à votre hôtel à huit heures, ça vous va ?
— Je vous remercie chaleureusement. L’hospitalité française n’est pas un vain mot.
Nous laissons là mon pauvre mari et terminons la visite. Le reste de la journée j’évite mon époux, n’ayant pas l’intention d’écouter ses reproches. Le soir pendant la préparation du repas j’élude toute tentative de discussion. Je remets les explications à plus tard, quand les diverses boissons auront émoussé son ressentiment.
Je dois reconnaître qu’il fait un effort et se montre affable durant le dîner qu’il alimente de considérations générales. Je me garde d’aborder un sujet plus intime, Michael aussi. Après le repas, je les entraîne au salon. Je m’installe sur le grand canapé et leur fait signe de venir s’asseoir à mes cotés.
— Viens ici Jacques et toi aussi Mike.
Le tutoiement et le diminutif font dresser l’oreille de mon mari. Il me regarde d’un air d’incompréhension et je dois insister pour qu’il me rejoigne.
— Je te dois un aveu mon chéri, dis-je en posant les mains sur leur cuisse. Je connaissais Michael bien avant sa visite chez ton père. C’est un ami de longue date. Pour tout dire, il a été mon amant pendant mon séjour aux Etats-Unis avant notre rencontre. Quand je t’ai connu, j’ai longtemps balancé entre vous deux et tu as gagné. Mike s’est effacé en véritable gentleman qu’il est… J’étais jeune et inexpérimentée à l’époque, je t’ai réservé l’exclusivité de mes sentiments… Pour ce que tu en as fait… me livrer à la lubricité et au sadisme de ta famille… Enfin, ne parlons plus du passé. Tu peux imaginer ma joie en le reconnaissant quand ton père l’a emmené à la Châtaigneraie. C’est lui qui a averti Denis. Je lui en serai éternellement obligée, ce que je m’apprête à lui prouver à l’instant.
Je tourne la figure vers Michael et lui tends les lèvres. Il m’embrasse avec un grand sourire. Mes mains ne restent pas inactives et pressent sur la bosse que je sens grossir dans leur pantalon.
— Alors… alors tu nous as joué la comédie ?
— Pour ne pas éveiller vos soupçons, mon chou. J’ai réussi n’est-ce pas ?
J’ôte la cravate de Michael et ouvre sa chemise. J’embrasse le petit téton qui durcit entre mes lèvres.
— Sylvie ! éclate Jacques. Cesse ce petit jeu ! N’oublie pas que tu es ma femme !
— Et toi… (Je retiens Michael qui veut se relever)… n’oublie pas les termes de notre accord quand tu es venu à Nice me supplier de reprendre la vie commune ! Tu as perdu tous droits à l’exclusivité de mes sentiments t’en souviens-tu ? Tu m’as affirmé que quelques miettes de mon temps suffiraient à ton bonheur. Estime-toi heureux que je ne te renvoie pas dans ta chambre et que je te permette de me caresser.
Je reprends les lèvres de Michael qui semble beaucoup s’amuser. Il commence à me déshabiller. Jacques est vaincu. Timidement il caresse mes épaules, mon dos. Il dégrafe le soutien-gorge quand mon amant enlève mon chemisier et aide celui-ci à ôter la jupe.
Je me bats avec la braguette de Michael. Je baisse son pantalon et extrait sa queue. Je n’ai pu l’embrasser dans la journée au bureau. Je me rattrape par une savante fellation. Pour me remercier, il caresse les seins qui pendent sous ma poitrine. Dans mon dos, mon mari fini de me déshabiller. Il fouille ma raie, chatouille le pourtour de l’anus, puis plus bas. Oh ! Ce n’est pas son doigt qui cherche à s’introduire !
— Non, Jacques ! Lui d’abord !
Je m’installe à califourchon sur les genoux de Michael et guide la verge luisante entre mes cuisses.
— Aaah !
Ma monture soutient les seins qui semblent vouloir se détacher de mon corps. Jacques tente quelques caresses, recueille quelques miettes de bonheur comme il dit. Michael se soulève. Debout, il me serre contre son torse auquel je m’agrippe. Il me repose sur le canapé et poursuit l’étreinte à grands coups de rein. Il varie le rythme, la profondeur de ses pénétrations. Quel amant ! Des gargouillis incompréhensibles sourdent entre mes dents serrées pour ne pas gémir trop fort. Je ne veux pas faire de peine à Jacques en criant ma jouissance. J’imprime mes ongles dans les épaules de Michael. Je sens sa verge gonfler, se tendre, puis une onde de pression déforme mon vagin en même temps que mon cavalier gémit sourdement ses derniers coups de queue. Tout comme moi, il a évité d’extérioriser son plaisir.
Nous restons prostrés une petite minute, puis Jacques bouscule Michael qui lui cède place. Il s’enfonce sans effort dans ma grotte emplie. Je sens le surplus de sperme couler contre ma cuisse. C’est délicieux ! Il n’y presque pas de frottement, juste une sensation bizarre de plein et de vide alternés. J’en tremble de la tête aux pieds. Je n’arrive plus à contrôler mes gémissements qui s’amplifient.
— Aaah !… Aaah !… Aaaah !… Aaaaah !
Jacques m’accompagne dans ce concert.
— Aarrh !… Aarrh !… Aaarrh !… Aaaarrh !
A travers mes yeux voilés de larmes de bonheur, je devine le sourire de Michael. Que c’est bon d’être aimée à ce point ! Mon mari se révèle d’une endurance exceptionnelle. Il me fait jouir par trois fois avant de succomber… Trois fois je crie mon plaisir…
Nous reposons cote à cote. J’attire les deux hommes contre moi.
— Merci, merci, merci. Vous êtes… des amours, oui, des amours… mes amants d’Amérique !
Ils me caressent, leurs doigts se croisent sur mon corps. Il n’y a pas d’animosité ni de jalousie entre eux. J’en ressens un plaisir presque aussi intense que lors d’une étreinte.
— Montons !
Je me lève d’un bond et les tire hors du canapé.
— Mais il faut que…
— Montons dans ma chambre ! dis-je d’un ton sans réplique coupant la parole à Michael.
Je les entraîne à ma suite. Nous nous blottissons sous la couverture. Quel plaisir d’avoir pour moi toute seule ces deux amants exceptionnels. Le contact de leur peau nue me donne des frissons. Je ne suis pas rassasiée, j’ai envie, j’ai besoin de jouir à nouveau. Avec lequel ? Pourquoi choisir ? N’est-il pas temps pour une double pénétration ? Avec de tels amants attentionnés je ne risque rien. C’est la dernière épreuve à franchir pour me prouver que mon agression n’a pas laissé de séquelles.
Je tâte sous les couvertures. Les verges que je tiens sont encore souples mais je les sens grossir sous mes doigts agiles. Mes deux compagnons de lit s’amusent à téter un sein. Je compare en souriant leur technique. Michael aspire le téton tandis que Jacques le fait rouler entre les lèvres. Leurs mains se disputent mon sexe.
— Mes chéris, aimez-moi… aimez-moi tous les deux.
J’échange un long baiser avec Michael puis, je me tourne vers Jacques et lui tends les lèvres. Ils continuent leurs caresses, Jacques sur la poitrine et mon ventre, Michael sur mon dos et mes fesses. Il ne m’en voudra pas d’avoir choisi mon mari pour le coté face et malgré son faible goût pour la sodomie, je suis sûre qu’il me fera jouir.
Ma nouvelle position ne me permet pas de tenir les deux verges. Si je peux jouer avec celle de Jacques, la queue de Michael reste pour moi inaccessible et je dois me contenter de cajoler sa hanche. Les deux hommes calquent leurs mouvements. Chacun me caresse du bout du dard. J’ouvre le compas de mes jambes pour faciliter leur exploration. J’ai un brusque frisson lorsqu’un doigt pénètre mon anus.
— S’il te plait Mike… mets de la crème… là… sur la table de nuit.
Il découvre le pot et m’en tartine le cul.
— Soyez doux tous les deux.
— Nous ne voulons que ton bien ma chérie, déclare Jacques.
— Je ferai attention et me retirerai à la moindre crispation, m’assure Michael.
Les deux glands cherchent l’ouverture. Ils s’enfoncent d’un petit centimètre.
— Attends Jacques !
Il suspend la pénétration. Je recule le bassin sur la queue de Michael. Grâce à la crème je la sens à peine franchir le barrage musculaire. J’attire mon mari. Sa verge entre à son tour.
— Shiiih !
— Tu as mal ? s’inquiète Michael.
— No… non !… Aaah !… Vous aimer… tous les… Aaah !… les deux… en même temps !
Ils coordonnent leurs mouvements : l’un entre pendant que l’autre sort. Une souffrance diffuse tend mon ventre mais la jouissance est plus forte. Peu à peu les muscles se relâchent, la douleur s’estompe, mes entrailles tirent moins. Je commence à remuer le bassin mais je ne veux pas contrarier leurs mouvements de crainte de me faire mal.
Les deux queues continuent de se croiser séparées par une mince membrane. Je n’aurai jamais cru à un plaisir pareil surtout après la douloureuse expérience avec la bande des quatre. Plus que la jouissance sexuelle, le sentiment de satisfaire mes deux amants en même temps m’emplit de joie. Les orgasmes qui m’ébranlent l’un après l’autre ne sont rien face à cette plénitude de bonheur et c’est avec regret que je sens les verges dégonfler, glisser puis s’échapper de mes orifices…
J’ai du m’endormir. Michael n’est plus à mes cotés. Jacques ronfle doucement. Je veux me lever mais je ne peux bouger. Je suis vidée, sans force. Mon ami, notre ami, rentre dans la chambre. Il est habillé. Il se penche vers moi.
— Au revoir Baby ! Je n’oublierai jamais cette soirée. Transmets mes amitiés à ton mari.
— Mais… Tu… tu t’en vas ?
— Oui, je rentre à l’hôtel pour le reste de la nuit. Je dois partir tôt demain matin pour arriver avant midi à Roissy d’où je m’envole pour les States… Non, reste couchée, je trouverai mon chemin tout seul pour sortir de la maison.
— Mais comment vas-tu arriver à l’hôtel ?
— J’ai commandé un taxi.
A ce moment un klaxon retentit dans la nuit.
— Le voilà, au revoir. Je reviendrai.
Il me quitte sur un baiser léger sur les lèvres.
— Où est Michael ? interroge Jacques le matin au réveil.
— Il est retourné à l’hôtel. Il part ce matin pour les Etats-Unis.
— Nous ne le reverrons plus ?
— Il a promis de revenir.
— Ah !
— Qui a-t-il ? Cela te gêne ? Tu regrettes ce qui s’est passé ?
— No… non… Non ! précise-t-il catégorique. Non, je ne regrette pas. Tu sais, tu ne peux pas savoir l’effet que ça m’a fait quand j’ai enfoncé le sexe dans ta chatte pleine de son sperme. C’était doux, onctueux, un vrai délice.
— Si je comprends bien, il faudra à l’avenir que je me fasse baiser juste avant de te faire l’amour !
— Ne te moque pas de moi.
— Je te taquine mon gros. Tu gardes donc un bon souvenir de la soirée, de toute la soirée ?
— Oui, de la double pénétration aussi. Ça me faisait drôle de sentir l’autre queue gêner la mienne. Ça ne te faisait pas mal ?
— Si un peu au début. C’est pourquoi je ne le referai pas souvent. J’ai peur de tomber sur des partenaires moins attentionnés que Michael et toi.
— Il faudra attendre son retour alors ?
— Ça t’a plu au point que tu veuilles recommencer ?
— C’est une expérience extraordinaire… euh… Si tu es d’accord.
Moi aussi j’aimerai la renouveler mais la crainte tempère mon envie.
— On verra…
Le lendemain, Jacques revient à la charge pour que nous emménagions chez Julien.
— Père est seul dans cette grande demeure. Cela lui ferait tellement plaisir. Accepte d’y loger, ne serait-ce que par charité.
— J’ai demandé à sa secrétaire de faire des recherches pour une gouvernante. Si elle trouve, je veux bien reconsidérer la question car je ne veux pas surcharger Simon de travail.