On pourrait croire à un de ces téléfilms romantiques qui passent l’après-midi sur nos télévisions. Lucie et Pierre sont mariés depuis un an, après quatre ans de relation. La fête fut magique, la lune de miel inoubliable. Ils avaient acheté une grande maison de campagne. Ils étaient juste heureux ils se complétaient à merveille. Elle était d’un caractère assez fort, très pragmatique, lui calme, doux et un peu rêveur. Chacun compensant les manques de l’autre. Un équilibre quasi parfait.
Si bémol on devait trouver, ce serait une complémentarité physique. Lucie n’est pas grosse, mais bien formée. On aurait pu dire de cette belle brune qu’elle était faite pour donner la vie, son cul le laissait penser en tout cas. Ses seins généreux finissaient de parfaire son physique, qui était conclu par un joli visage tout en douceur, tout le contraire de son caractère. Pierre, lui, était plutôt fin, légèrement musclé, mais en comparaison il paraissait un peu fétiche.
Enfin si l’on parle de bémol visible ! Cette union si idyllique ne pouvant se conclure que par la conception d’un enfant, il ne restait que cette étape qui pouvait comporter un accroc. D’autant que c’était la priorité de Lucie, d’avoir le premier de ses trois enfants, avant ses 30 ans. Il ne restait plus que deux ans pour cela. Cela faisait trois mois que le couple essayait de rendre cette union totalement parfaite.
Il y avait seulement cette ombre au tableau. La stérilité que Pierre n’a jamais osé avouer à Lucie. De peur que cette dernière ne le rejette. Il le savait déjà avant de se mettre avec elle. A l’époque il s’était dit à quoi bon lui révéler ça si l’on ne reste pas ensemble. Pensée qui s’était rapidement transformée en pourquoi lui dire ça maintenant alors qu’elle pourrait me quitter à cause de ça.
Au bout de cinq mois, ils avaient pris rendez-vous chacun de leur côté pour faire des tests. Un soir Pierre ayant oublié ses tests, rentre avec le courrier. Tout en rejoignant Lucie dans la chambre il tombait sur la lettre, dont il connaissait déjà le résultat évidemment. Alors qu’elle sortait de la salle de bain, dans la précipitation il cachait la lettre dans son tiroir de sous-vêtements. Elle ne remarquait rien.
Le problème c’est qu’ils ne s’étaient pas quittés de la soirée, il lui était donc impossible d’aller rechercher la lettre. Soirée au cours de laquelle elle lui avait d’ailleurs demandé sil avait eu les résultats. Question à laquelle il avait répondu, qu’il avait totalement oublié de lui dire mais que non il n’avait aucun problème. A cette réponse, la réaction de Lucie, fut simplement de coller sa tête à l’épaule de Pierre et de lui dire qu’ils n’avaient plus qu’à continuer et que tous les efforts finiraient bien par payer.
Le lendemain Pierre avait passé sa journée tranquillement comme à son habitude. C’est pourquoi il était totalement surpris, en recevant une chaussure en pleine tête, en passant le pas de la porte de la maison.
— Pourquoi tu m’as fait ça espèce d’ordure !
— Du calme ma puce, qu’est-ce qui se passe ?
— En plus t’oses me prendre pour une conne ?!
— Mais non vraiment chéri je ne sais pas de quoi tu me parles ?? Pierre avait totalement oublié la lettre qu’il avait cachée hier soir dans son tiroir…
— Et ça, ça te rappelle quelque chose, lui dit-elle en lui collant la lettre en pleine figure.
Pierre était en train de virer pâle. Il était bloqué sur place, ne sachant quoi répondre.
— Putain est-ce que tu vas sortir tes couilles pour une fois et répondre ?!
— Il trouvait enfin le courage de bafouiller une réponse, O… Oui… Oui je suis stérile
— Depuis combien tu le sais en plus vu que cette lettre N’ETAIT MEME PAS OUVERTE !!!
— Je… Enfin… Ça fait depuis cinq enfin… Six ans je ne sais plus
— Pourquoi, mais pourquoi tu ne me l’as jamais dit !
— Ben… J’avais peur… Je veux dire… Tu voulais tellement des enfants… Que tu me quittes
De colère elle frappait avec la chaussure qu’elle avait ramassée.
— N’essaye pas de rejeter la faute sur moi en plus enfoiré !!! Putain j’arrive pas y croire. Est-ce que tu te rends compte de ce que t’as fait ?! J’arrive même pas à y croire tellement j’ai envie de te buter là tout de suite !! Si t’avais peur que je te quitte c’est maintenant que tu devrais avoir peur plutôt espèce de pauvre con. Si tu me l’avais dit, on aurait pu en parler, réfléchir. Adopter ou je ne sais pas quoi d’autre. Mais là c’est pire que tout putain tu me dégoûtes.
Elle prenait son manteau, son sac et claquait la porte sans un mot de plus. Pierre avait beau l’appeler, lui laisser des messages sur son répondeur, lui envoyer des textos aucune réponse. Il ne savait même pas où elle était partie. Cette nuit il n’avait pas réussi à dormir. A contrecur, toujours sans nouvelles de la part de Lucie, il devait partir travailler. Pendant la journée il avait bien essayé plusieurs fois de la joindre. Même sur son lieu de travail où quand il réussissait à l’avoir au bout du fil, elle raccrochait immédiatement.
C’est la boule au ventre, de se retrouver seul chez lui, que Pierre rentrait chez lui. A sa grande surprise en rentrant sa femme était dans la cuisine. Cependant elle n’était pas seule. Lorsque Lucie croisait son regard, il avait vite compris que rien n’était arrangé. En face un collègue de sa femme. Collègue dont on pouvait lire dans le regard une sorte de mépris et qui affichait pourtant un grand sourire.
Lucie se levait sans un mot et montait dans la chambre. Sans qu’elle ait besoin de le dire, Pierre avait senti qu’il ferait mieux de la suivre avant qu’elle ne soit encore plus énervée. Elle se tenait debout derrière la porte. Une fois que Pierre avait passé la porte elle la refermait brusquement. Elle était devant lui debout, et prit tout de suite la parole.
« J’ai réfléchi, longuement, à tout ça. Et j’ai beau essayer de me calmer le seul sentiment qui me vient c’est le dégoût. Ces paroles firent baisser la tête de Pierre, qui malgré tout ne se sentait pas d’intervenir tant il ne voulait pas aggraver la situation.
La situation est simple, grâce à toi et ton putain de mensonge, maintenant il est clair que je veux un gosse et naturellement. Donc je ne vois pas pourquoi je devrais me sentir coupable de quoi que ce soit, si ce n’est d’avoir épousé une putain de fiotte ! Je sais pertinemment que tu vas dire que tu m’aimes, que tu es désolé, que tu es prêt à tout pour qu’on reste ensemble. Et bien parfait tu vas pouvoir le prouver. Ce qui va se passer c’est que je vais me faire sauter. Pas seulement par Sylvain qui est en bas, non par des mecs, que parfois tu vas me trouver parce que tu vas assumer ta connerie, jusqu’à ce que je tombe enceinte. Et ce même si c’est de Noirs ou des Arabes ou des Chinois. Si le bébé est métissé tu expliqueras pourquoi à tout le monde !
Donc il n’y a pas 36 solutions. Soit tu assumes ton acte et tu veux qu’on reste ensemble, auquel cas tu descends et tu dis à Sylvain de venir baiser ta femme, soit tu prends tes affaires et on divorce.
Pierre avait des palpitations, il tremblait. Lucie n’en avait rien à faire. Pierre avait déjà pris la décision au fond de lui, il aimait trop sa femme. C’est dans cet état qu’il passait devant Lucie la tête, toujours baissée, pour descendre arriver dans la cuisine. Il ne levait pas la tête non plus pour prononcer ses mots, inimaginables pour lui, qu’il répétait simplement :
— C’est bon Sylvain tu peux aller baiser ma femme.
C’est dans un rire moqueur que Sylvain se levait, en passant à côté de Pierre il lui tapait sur l’épaule
— Fait pas cette tête crétin au moins quelqu’un va enfin vraiment baiser ta femme
Pierre était allongé dans le canapé incapable de bouger. Sa nuit était bercée par les cris de jouissance sa femme, les claquements des coups de reins. Il n’entendait pas distinctement de ce qui se disait pendant les différents actes qui se déroulaient, mais il pouvait attendre assez de gémissement pour savoir que sa femme prenait son pied.