3h du matin. Les corps se déhanchent les uns à côté des autres. La musique est entraînante, et la fête bat son plein.
Entourée de mes meilleures amies, nous célébrons ensemble l’enterrement de vie de jeune fille de l’une d’elles dans une des boîtes les plus connues de Barcelone.
Les vibrations des enceintes sont si fortes que je peine à sentir celles de mon téléphone dans mon sac, m’indiquant un SMS.
Je déverrouille mon téléphone. 4 appels manqués, et un message.
Il faut que je te dise quelque chose… J’ai embrassé une fille hier soir, et ça a même été un peu plus loin. Je suis désolé et ça ne change rien au fait que je t’aime.
Je dois relire plusieurs fois pour comprendre. Ensemble depuis 4 ans et demi, jamais nous n’avions fait un écart. En décollant pour Barcelone, je me voyais presque m’envoler bientôt vers mon enterrement de vie de jeune fille, à moi.
Chaque mot est comme une épée, et je sens les larmes monter. Un mélange de tristesse et de haine m’anime. Mon amie Helena est derrière moi, elle a tout vu.
Tu veux en parler ? Si tu veux on rentre.
Je me tourne vers mes amies, déjà ivres de tous les verres que nous avions bus en l’honneur de la « Bride to be ». Elles rient, s’amusent. Je ne veux pas leur gâcher leur soirée.
Oublie-moi, c’est fini.
Oublier. Voilà un conseil que je me donne à moi-même. Je veux lui faire mal.
Notre bande de filles se fait vite approcher. Deux jeunes hommes viennent danser avec nous. Un grand blond, la peau hâlée se rapproche de moi, et entreprend quelques pas de danse maîtrisés. Son ami, un brun avec une barbe de trois jours, prend la main de mon amie Helena qu’il fait tournoyer.
Nos corps se rapprochent. Je sens ses lèvres se rapprocher de mon oreille pour me glisser « Tu es magnifique ». Sa main se place dans le creux de mon dos. Son visage est à quelques centimètres de moi. Depuis 4 ans, jamais un autre garçon que mon copain n’avait été si proche de moi. Je passe ma main dans ses cheveux, et me rapproche à mon tour.
Très vite, nous échangeons les quelques banalités de rigueur dans ce genre de situation. Gabriel a 28 ans, il travaille dans une boîte de Tech, et a pris un week-end pour aider son ami, le fameux brun, à se remettre d’une rupture difficile.
Je tourne la tête vers ce dernier qui continue de se rapprocher d’Helena, qui semble ravie. Elle rit aux éclats. Quelques secondes plus tard, ils s’embrassent.
Je ne me sens pas moi-même, je sais que mes motivations ne sont pas les bonnes. Instinctivement, je me recule et retourne danser avec mes amies qui hurlent les paroles des chansons, debout sur les canapés de la boîte de nuit.
Quelques tournées de shots plus tard, je sens mes amies faiblir. Il est 5h30, il est temps de rentrer.
Nous sortons par le chemin qui passe devant la plage. Mon regard croise celui de Gabriel qui a visiblement aussi assez dansé pour ce soir.
Helena est ravie, elle va pouvoir jouer les prolongations avec son brun ténébreux qui la dévore des yeux.
Sur notre groupe de 6, 4 montent dans un premier taxi pour rentrer à l’hôtel.
On vous rejoint ! On rentre à pied toutes les deux.
Les garçons nous proposent alors de nous raccompagner, prétextant qu’il ne serait pas prudent de laisser deux jolies jeunes filles passablement ivres dans les rues de Barcelone.
Helena et son amant du soir marchent devant, Gabriel et moi derrière.
Dans la lumière du petit matin, il me paraît encore plus beau. Son sourire me fait l’effet d’une décharge électrique, et on devine ses bras musclés sous sa chemise.
Nous nous posons tous les quatre sur la plage.
Mission accomplie ! Il a l’air de ne plus penser à son ex.
Nous nous éloignons main dans la main vers un coin plus tranquille, à l’écart des regards indiscrets. Je me blottis contre lui, lorsque nous nous asseyons au bord de la mer.
Nous parlons longuement avant que Gabriel tente un mouvement. Il passe son pouce sur mes lèvres, et caresse mon visage.
Je peux ? me demande-t-il. ?
Je ne pense plus à rien, sauf à cette chaleur qui envahit mon corps. Je rapproche mon visage du sien et nous échangeons un premier baiser devant ce lever de soleil. Je passe ma main dans ses cheveux que je tire légèrement. Il m’attire contre lui. Très vite, je me retrouve à cheval sur lui, sur le sable.
Je lui mords la lèvre, je sens sa langue dans ma bouche, notre baiser se fait beaucoup plus violent. Je sens mon corps en feu, pour la première fois depuis des années, j’ai envie de quelqu’un d’autre.
Ses mains parcourent mon corps. Elles effleurent le bas de mon dos, et remontent vers mes seins. Assise sur lui, je le sens dur contre ma culotte trempée.
J’ai envie de toi, je lui chuchote à l’oreille, avant de lui mordre, lui embrasser, lui lécher le cou. Tout chez lui me donne envie, je veux le goûter, partout.
Ses doigts passent sous ma robe. D’un geste expert, il effleure l’intérieur de mes cuisses, et remonte entre mes jambes. Il atteint finalement mon clitoris, et m’arrache un gémissement. C’est trop bon. J’entreprends de défaire son jean, mais sa main libre m’arrête.
Pas tout de suite. Je veux te donner le plaisir que tu mérites.
Je sens un doigt me pénétrer, suivi d’un deuxième, le plaisir monte. Gabriel m’allonge sur le sable, et se place au-dessus de moi. Il m’embrasse de nouveau, en glissant sa main derrière ma tête. Il défait ma robe, je me retrouve en sous-vêtements devant lui.
La culpabilité se convertit en excitation, j’ai envie de le sentir en moi.
Ses lèvres glissent sur mes seins, puis descendent le long de mon ventre. Il fait glisser ma culotte le long de mes jambes et approche ses lèvres de mon sexe.
Je sens d’abord son souffle chaud qui me fait frémir, puis sa langue finalement qui vient exercer un mouvement maîtrisé. Il suce, il lèche, tourne autour de mon clitoris. Mon corps tout entier vibre. Sa main droite se pose sur mon sein durci par l’excitation.
Ma main se pose sur sa tête pour réguler la pression. L’orgasme monte et je sens tout mon corps se contracter dans une jouissance finale.
Satisfait, mon amant revient au niveau de mon visage. J’ai encore le souffle coupé par cette explosion. Il m’embrasse langoureusement.
Je sens son sexe durci dans son jean toujours fermé. Cette fois-ci, j’ai trop envie de lui. Je veux le sentir me pénétrer, je veux qu’il emplisse mon ventre de son membre que je devine.
Mes doigts s’activent sur le bouton de son jean. Cette fois, il me laisse faire.
Je passe ma main dans son caleçon, et commence à branler son sexe. Il me tend un préservatif que je déroule lentement sur lui.
Prends-moi maintenant.
Une minute plus tard, je place mes jambes sur ses épaules. Il me prend fort, me pénètre plus profondément à chaque coup de butoir, il m’arrache de nombreux gémissements pendant de longues minutes.
Au bord de la jouissance, je repasse au-dessus de lui. Mes mouvements s’accélèrent. Il me saisit les hanches pour contrôler mes va-et-vient, caresse mes seins, glisse son pouce dans ma bouche.
Je le sens finalement jouir entre mes jambes. Nous nous allongeons, côte à côte sur la plage, en sueur, épuisés.
Tu ne sais pas comme j’avais besoin de ça ce soir.
Nous levons les yeux vers la mer calme dans laquelle nous pouvons deviner deux corps qui s’enlacent. Je reconnais Helena.
Un petit bain pour se rafraîchir peut-être ?
Nus, nous courrons vers la mer pour rejoindre nos amis.
A suivre.
