Vincent l’embrassa, et tous deux sortirent pour le restaurant. Le repas se passe sans encombre ; les deux amoureux rattrapaient le temps perdu. Cela dit, des pensées les tourmentaient. Vincent souhaitait du plus profond de son être que Cécilia reste avec lui, au moins le temps d’un soir, ou le temps de son stage, et Cécilia souhaitait à tout prix rester près de lui et partager une nuit qui ressemblerait à celle qu’elle avait connue à ses côtés. Elle voulait plus que ses doigts. Cela faisait tellement de temps qu’elle n’était pas passée à l’acter qu’elle en redemandait déjà. Tout ce qu’elle voulait tout de suite maintenant, c’était de lui sauter au cou et de lui faire l’amour avant même de rentrer dans la chambre d’hôtel. Elle s’en fichait du monde autour d’eux, tant qu’ils étaient ensemble, rien ne semblait pouvoir l’arrêter. Après une heure trente de repas et de ragot, Vincent paya et tous deux partirent en direction de l’hôtel. Oh mince, je n’ai pas de capotes sur moi.
— Hum, attends… Je crois que j’ai oublié mon portable au restaurant, lui mentit-il. Attends-moi ici, je reviens.
Il l’embrassa sur la bouche, Cécilia n’ayant pas le temps de décrocher un mot avant qu’il ne tourne les talons et se mette à courir dans la direction opposée. Il devait trouver une pharmacie. Ou un distributeur. Ou n’importe quoi, pourvu qu’il y ait des préservatifs à sa taille. Eh oui, l’inconvénient quand on en a une large, pas toutes les capotes peuvent lui résister. Après avoir finalement trouvé son bonheur, il repartit pour rejoindre Cécilia, qui s’impatientait. Et s’il avait trouvé cette excuse pour fuir ? Peut-être avait-il vraiment une petite amie et j’ai fait une bourde en entrant dans la douche ? Mais à peine eut-elle le temps de penser à tout cela qu’elle pouvait apercevoir Vincent courir vers elle. Ouf !
— Le serveur l’avait mis de côté, ajouta-t-il en lui montrant son téléphone.
— Tu as de la chance, on aurait pu te le voler, dit-elle, soulagée.
Le retour à l’hôtel se passa en silence. Cécilia était perdue dans ses pensées. Une nouvelle fois. Il ne m’a pas proposé de rester avec lui ce soir. Soit je passe à l’action dès que je rentre dans la chambre, soit je vais devoir renoncer. Non, je dois y aller tout de suite. S’il a quelqu’un, on ne couchera pas ensemble.
— Hum… Merci de m’avoir invité au restaurant, mais… Je dois trouver un train pour rentrer, expliqua-t-elle, déçue et abattue.
— Tu n’y penses pas, j’espère ? Il est tard, il ne doit plus y avoir de train avant demain matin !
J’espère vraiment qu’il n’y a plus de train, elle ne va pas me laisser comme ça quand même ! Ou alors elle n’a pas dû aimer notre intimité dans la douche ? Ou elle a quelqu’un et me voir l’a complètement chamboulée et elle s’en veut ?
— Je n’ai pas les moyens de rester à l’hôtel
— Cécilia… J’ai un lit double, on pourrait… Passer la nuit à discuter ? Où dormir ? En tout bien tout honneur, je ne veux pas te forcer
La main gauche dans sa poche, Vincent resserra son étreinte sur la petite boîte qu’il venait d’acheter rien que pour cette occasion, rien que pour elle. Peut-être que cette boîte allait lui porter chance. Oh mon Dieu, il me demande de rester ! Pour de vrai ! Elle prit une grande inspiration et laissa présager qu’elle n’avait rien prévu de tout cela.
— Et bien… Si cela ne te dérange pas…
— Mais ça ne me dérange pas du tout, au contraire
Yes ! Elle reste ! Ils rentrèrent dans l’hôtel, passant devant la réception et le jeune homme de la fin d’après-midi et discrètement, il déposa la petite boîte dans la table de nuit. Cécilia le remarqua presque aussitôt mais ne dit rien. Elle se demandait simplement ce que c’était.
— Euh… Je reviens. Je vais aux toilettes et je descends à la réception pour dire qu’on sera deux au petit-déjeuner demain
Elle ne dit rien, le laissant l’embrasser une nouvelle fois avant de partir. Sa curiosité était sans doute son plus gros défaut ; qu’avait-il mis dans la table de nuit ? Il semblait comme gêné. Doucement, elle ouvrit le tiroir et aperçut une boîte de dix préservatifs en taille XL. XL ? Le petit garnement ! Ce n’était pas ton téléphone que tu étais reparti chercher au restaurant, c’était pour acheter des capotes ! Cela allait sans doute être la nuit la plus chaude qu’elle avait passée depuis des années… En attendant son retour auprès d’elle, elle fouilla dans sa valise pour récupérer le débardeur qu’elle avait pris comme rechange ; celui que Vincent lui avait offert peu de temps avant de rompre leur relation. Elle se déshabille alors entièrement et enfile le vêtement avant de passer sous la couette et d’attendre patiemment son amant. Mais les minutes défilèrent et il ne revenait pas. Peut-être y avait-il du monde à la réception ? Après tout, il était relativement tôt. Elle prit la télécommande et alluma la télé, passant en revue toutes les chaînes disponibles sans en trouver une qui lui satisfaisait.
Elle laissa la première chaîne en route pour tuer le temps. Environ cinq minutes plus tard, la porte s’ouvrit et Vincent apparut, au plus grand soulagement de Cécilia. Elle lui sourit tendrement.
— C’est bon, la réception dit qu’il n’y a aucun problème
Il fronça les sourcils en voyant la femme devant elle dans le lit, déjà prête à dormir.
— Tu es déjà dans le lit ?
— Disons que je pense qu’on est plus à son aise pour discuter
Après un moment de réflexion, Vincent se dit que cela n’était pas forcément une si mauvaise idée.
— Tu as raison.
Le jeune homme n’en revenait toujours pas de voir Cécilia en face de lui. Il pensait vivre un rêve éveillé. Elle est si belle, encore plus belle que lors de notre dernière rencontre ! Et dire qu’elle a fait tout ce chemin pour venir me voir ? Deux cent cinquante kilomètres ! Elle est toujours aussi folle dans lorsque nous étions plus jeune. Voire peut-être un peu plus ! Sans s’en rendre compte, Vincent n’avait pas bougé d’un pouce et ses yeux s’étaient plantés sur elle.
— Qu’est-ce que tu fais planté là à me regarder avec ton air ébahi ? plaisanta-t-elle en souriant.
Il secoua la tête et sortit de ses pensées, clignant des yeux pour s’échapper de son rêve.
— Désolé. Je crois que j’ai eu un bug
— Je vois ça, répondit-elle d’un air moqueur.
Vincent s’approcha du lit, retirant son t-shirt et le posant sur la chaise près de là, puis ses chaussures, ses chaussettes et son pantalon. Il remarqua vite qu’il y avait comme qui dirait un petit souci de taille ; en pensant à Cécilia, il commençait à avoir une érection grandissante. Ne voulant pas briser ce moment de pure douceur, il s’empressa de se glisser sous la couette pour que Cécilia ne se doute de rien, mais il était trop tard ; elle avait déjà remarqué ses courbes à l’entrejambes. Elle ne dit rien, il ne dit rien non plus. Pendant de longues minutes, aucun des deux jeunes adultes n’osa parler, préférant regarder la télévision. La pression du silence était trop grande. Après cinq minutes d’agonie, Vincent décida de rompre la glace.
— J’ai vu avec la réception, je garde la chambre pour les trois nuits que je dois passer ici pour la formation. Tu fais quoi demain ?
— Je n’en sais trop rien pour le moment. Je vais sûrement me balader. Il y a un musée que je rêve de visiter depuis longtemps, donc je pensais y aller
— Ah oui ? Lequel ?
— La Cité de l’Architecture et du Patrimoine, au Trocadéro
— Cela a l’air… Passionnant, se força à exprimer Vincent. J’essaierai de ne pas te réveiller demain matin.
Intérieurement, les deux amants pensaient à la même chose mais ne savaient pas trop comment aborder la chose en question. D’un côté, Vincent souhaitait sauter sur Cécilia mais je ne voulais pas passer pour un pervers. De l’autre côté, elle n’en pouvait plus d’attendre et pensait exploser, surtout après la session d’échauffement sous la douche quelques heures plus tôt. Elle se retenait et pensa à une stratégie pour lui tendre la perche.
— Tu veux te coucher ? Avec ta formation, il faut se lever tôt. Et tu dois être fatigué, non ?
— Je suis fatigué oui. Mais toi tu veux te coucher ?
Intérieurement, Vincent était déçu. Il pensait que Cécilia voudrait recommencer leurs folies de sous la douche, mais apparemment, elle était trop obnubilée par la fatigue qu’il ressentait que par sa propre volonté. Cela aurait été trop beau dès le premier jour. Il éteignit la télévision et souhaita bonne nuit à Cécilia, qui le lui rendit avant de se mettre dos à lui. Il fit de même pour éteindre la lumière. Bon sang, mon boxer me fait vraiment mal ! Avec la gaule que je me tape, c’est juste un supplice ! Le plus discrètement possible, il retira son sous-vêtement et le fit tomber au sol. Mais après cela, il n’arrivait toujours pas à dormir. Cinq minutes, dix minutes. Le sommeil ne venait toujours pas à lui. Et Cécilia non plus n’arrivait pas à dormir. Elle tendit l’oreille ; la respiration de Vincent était toujours aussi rapide, ce qui lui indiquait qu’il ne dormait toujours pas.
Elle se décida à passer à l’action, n’arrivant plus à réprimer sa volonté. Elle se retourna et passa son bras sous la couette, sa main se posant directement sur son entrejambes. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle ne sentit pas le bout de tissu sous ses doigts, mais directement de la chair palpitante. Il a enlevé son boxer ? Je ne m’en étais même pas rendu compte ! Elle entoura alors son pénis de sa main, puis entreprit quelques va-et-vient pour l’exciter. En à peine quelques secondes, il se raidit totalement. Subitement, il se retourna, surprenant Cécilia, et vint lui assaillir les lèvres d’un baiser fougueux. Il profita de ce moment d’inattention de sa part pour s’emparer de ses seins au travers des draps, les massant tendrement en insistant bien sur ses petits tétons. Après un temps qui lui parut trop court, elle desserra son emprise sur son sexe et se redressa sur le lit pour retirer son haut, ce qui dévoila sa poitrine. Vincent ne dit rien ; dans le noir total et son expérience sous la douche, il ne pouvait que s’imaginer son physique.
Sans prévenir, elle cracha sur le gland pour le lubrifier et le glissa entre ses seins pour continuer son travail.
— Oh bon sang, tu sais faire ça aussi ?
Elle ne répondit pas mais insista plus fermement sur sa verge, réalisant des mouvements plus rapides tout en profitant de son inattention pour lui asséner un coup de langue bien placé.
— Et tu as gagné en souplesse à ce que je vois, lorsqu’il se rendit compte de ce qu’elle faisait.
De longues minutes de plaisir que Cécilia et Vincent souhaitaient éternelles. Il n’hésita pas une seule seconde à l’attraper et à la placer sur le côté pour à son tour lui procurer du plaisir. Ils s’embrassèrent lors du mouvement de leur sexe respectif, ces derniers se retrouvèrent à quelques millimètres l’un de l’autre et semblaient s’attirer, tels des aimants. Il profita de la pénombre pour l’embrasser amoureusement dans le cou avant de descendre lentement vers sa bouche, puis ses seins, son ventre, son pubis. Il commença à choyer son abricot comme il l’avait fait sous la bruine fine de la salle de bain, mais il ne pensait pas qu’un orgasme puisse se saisir de Cécilia plus vite encore.
— Bon sang, j’en peux plus. Je t’en supplie, prends-moi
— Ne t’inquiète pas, tu n’as pas besoin de le demander. Ton vu sera exaucé, rassura-t-il avec un léger sourire espiègle sur les lèvres.