Visite surprise et particulière (One Shot)
Pourtant le ciel était vraiment gris
En cette journée de vendredi.
Tu m’as doucement réveillé, tel un rayon de soleil,
Me murmurant dans l’oreille des mots tendres, intemporels.
Je ressentais au plus profond de mon cur
Cette profonde vague de douce chaleur.
Tu étais là simplement près de moi,
Impavide, les sens exacerbés par l’émoi ;
Tu te laissais aller, déjà consentante,
Pour faire don de ton obéissance
Jusqu’à vouloir se laisser imposer
Ces plaisirs encore insoupçonnés.
Tout cela, pour prolonger encore cet instant,
Et garder le souvenir éternellement
De cet éphémère et intense bonheur
Qui permet d’oublier ces sombres douleurs.
Dans ma tête résonnait cette douce mélodie,
Et mon cur lentement en rythmait l’harmonie.
Mais, en prose, la réalité peut être parfois bien différente !
C’était le début de l’après-midi ; au dehors, je percevais vaguement un ciel bien gris. Depuis quelques heures, après le passage au bloc opératoire, on m’avait ramené dans la chambre ; j’étais allongé dans mon lit, avec encore ces relents d’anesthésie, dans une semi-léthargie. Par instants, je percevais, aux bruits de la porte, que l’on s’agitait autour de mon lit. Le ballet des infirmières venant s’enquérir de mon état auxquelles je ne pouvais répondre semblait être ma seule distraction de cette morne journée de novembre.
J’entendis pour la énième fois la porte s’ouvrir ; je n’y prêtais guère plus d’attention que cela. Pourtant, ce claquement sur le sol d’une paire talons aiguilles aurait dû m’avertir. Ce n’est que lorsqu’elle posa ses lèvres sucrées sur les miennes que je compris qu’elle était là, tout près de moi.
Entrouvrant les yeux, je vis Christine, ma compagne, vêtue d’un très classique tailleur gris perle, qui me souriait, heureuse de pouvoir encore me surprendre. Son doux visage triangulaire, ceint de cheveux mi-longs auburn, posé sur ma poitrine à seulement quelques centimètres du mien, me fixait de ses yeux marron.
Combien de temps est elle restée ainsi ? Je ne pourrais le dire ; en tout cas, assez longtemps pour que je finisse par avoir pleinement conscience de sa présence. Je pensais qu’elle ne viendrait que dans la soirée, mais elle avait tenu, pendant sa pause déjeuner, à me rendre visite.
Nous étions là, sans parler, mais nos cerveaux échangeaient leurs pensées : nul besoin de paroles pour se comprendre. Je lui ai toujours trouvé cette expression malicieuse dans le regard, avec parfois des réactions un peu déroutantes.
De ses longs doigts fins, doucement, à travers la fine étoffe de la chemise de bloc, elle commença à me caresser la poitrine. J’ai toujours adoré ces instants de tendresse où la relation fusionnelle s’amorce. Ne voulant pas en être en reste, de mon bras valide j’entrepris de la caresser, posant ma main sur un genou. Plusieurs fois elle la repoussa mollement et finit par me laisser faire, se disant qu’avec un seul bras je ne pourrais sans doute pas faire grand-chose, l’autre étant immobilisé par la perfusion.
Tandis que ma main s’insinuait sous sa jupe et tentait de remonter peu à peu vers mon Graal, Christine poursuivait lentement ses caresses descendantes. Lorsque ses doigts parvinrent à l’orée de mes aines, elle retroussa la courte chemise afin d’avoir le contact avec ma peau et jouer avec les poils de ma toison pubienne. Peu à peu, ses insistantes caresses firent réagir mon corps et je sentis un début d’érection poindre.
Elle me regardait, souriante, et alors que je ne m’y attendais pas du tout, elle retira le drap dévoilant, mon sexe à demi érigé. J’étais trop excité pour lui dire que cela ne se faisait pas, que nous n’étions pas chez nous, bref je ne dis plus rien car, avec sa dextérité habituelle, elle me malaxait maintenant les testicules.
Ma main était parvenue à la lisière de ses bas, et tentait vainement d’aller plus haut afin de lui rendre ses caresses. Sentait-elle mon désir, ou en éprouvait-elle le besoin ? Je n’en savais rien, mais à un moment elle ouvrit le compas de ses cuisses, me laissant la voie libre. Je compris un peu plus tard que ce n’était pas volontaire. Elle s’était tout simplement penchée pour engamer mon sexe, enserrant entre ses lèvres ma truffe de chair, faisant tournoyer sa langue autour, ce qui le fit davantage durcir dans cette chaude et douce bouche.
J’étais au comble de l’excitation et ma main avait finalement atteint son but. À travers la fine dentelle de son string humide, je lui rendais ses caresses, massant doucement ses pétales de rose, oubliant même où je me trouvais.
Soudain, on frappa à la porte ; elle se dégagea prestement, rabattant à la hâte ma chemise et le drap lorsque l’infirmière s’approcha de mon lit. Christine avait repris une attitude tellement normale que nul n’aurait jamais pu se douter de ce que nous étions en train de faire.
D’ailleurs, pendant que l’infirmière effectuait ses différentes mesures de température, tension et pouls, vérification de la perfusion, Christine, avec son visage angélique, me parlait de tout, me donnant des nouvelles de Blacky, de la maison, comme si nous parlions depuis un long moment.
L’infirmière expliqua ensuite à Christine que ma tension était assez élevée ainsi que mon rythme cardiaque ; un peu de repos ne me ferait pas de mal. De toute façon, j’allais passer encore plusieurs jours hospitalisé.
Cela ne me réjouissait guère d’apprendre ce genre de nouvelle, mais je ne compris pas pourquoi Christine crut bon de raconter à l’infirmière que je venais de lui faire une crise car elle ne m’avait pas apporté de pyjama, ce qui expliquait peut-être mon pouls élevé et mon surcroît de tension ; je restai sidéré, n’osant protester.
Elle lui expliqua que j’étais très bien avec cette chemise, que j’avais un comportement enfantin et, joignant le geste à la parole tout en prenant l’infirmière à témoin, elle replia le drap en lui demandant son avis. Je ne savais plus où me mettre, car la chemise cachait à peine un phallus encore en érection.
Avant de repartir, ma chère Christine m’indiqua qu’elle me ferait porter mon nécessaire de toilette afin que je puisse me raser et rester à peu près présentable.
Quand elle m’embrassa avant de s’en aller, je dis que j’aimerais bien avoir du chocolat avec de grosses noisettes.
Une fois seul, je regrettai amèrement de n’avoir pas pu serrer Christine plus longuement dans mes bras. L’infirmière revint, me fit prendre quelques gélules et me fit une piqûre ; je me sentais mal à l’aise devant son regard moqueur Heureusement, je m’endormis rapidement.
Quand je m’éveillai de nouveau, la nuit était tombée depuis longtemps ; mais, sur la table de nuit, il y avait ma trousse de toilette, pas de pyjama mais deux grosses tablettes de chocolat avec de grosses noisettes.
Une aide-soignante me fit lever pour me changer ma chemise pour une identique ; comme elles s’attachent dans le dos, on ne peut les mettre seul. Je compris qu’il en serait ainsi pour la totalité de mon séjour dans cette clinique. Même si cette tenue ne m’enchantait guère, je me dis que ce petit sacrifice pour satisfaire son caprice valait bien cet inattendu bonheur que Christine m’avait apporté.