Ni une, ni deux, Marion et moi regagnons la capucine. Elle en profite pour me piquer ma console de jeux portable, et moi, je regarde un film sur ma tablette. Pour être plus tranquilles, nous fermons le rideau qui sépare notre perchoir du reste du camping-car, et seul le petit lanterneau permet d’éclairer cet espace contigu que nous adorons tant.
Un long silence s’installe entre nous deux. Aucune gêne, seulement, comme nous sommes tous les deux occupés, personne n’a rien à dire, et c’est normal.
Après quelques minutes et, au fur et à mesure que nous nous rapprochons de la frontière espagnole, la température grimpe. À plusieurs reprises, Marion se sert de sa main pour se venter le visage mais, évidemment, ce n’est pas suffisant, loin de là, même.
-Tu veux que j’ouvre le rideau ? Ça fera plus d’air, et…
-Non, laisse-le fermé, s’il-te-plaît ! Me répond-elle aussitôt. Sinon, on risque de sentir les odeurs de clope de papa et maman…
-Comme tu veux…
Quelques minutes s’enchaînent puis, soudainement, Marion pose la PSP sur le matelas de la capucine.
-J’en peux plus ! S’exclame-t-elle.
Aussitôt, en deux temps trois mouvements, Marion se débarrasse de son tee-shirt qu’elle roule en boule et balance à ses pieds. Je me retrouve donc face à ma sur, dans un espace de quelques mètres carrés, simplement vêtue d’un mini-short et d’un soutien-gorge bandeau blanc. Je m’attendais à tout, sauf à ça, quel spectacle ! Elle est juste sublime ! Comment je vais pouvoir faire pour…
-Ça te dérange ?
Sa voix me tire de mes pensées les plus perverses, et son regard croise le mien qui, j’en suis sûr, doit paraître affolé. Évidemment, j’essaye de la regarder dans les yeux, mais j’ai beaucoup de mal à ne pas les baisser de quelques centimètres pour regarder sa poitrine. Elle n’a pas des gros seins, disons plutôt qu’ils sont ni trop petits, ni trop gros. Ils me tiendraient dans la main, j’en suis sûr, et je pourrais facilement les pétrir, les malaxer, les tripoter, les…
-Ohé, allo la Lune, ici la Terre ?
Sa voix me tire de mes pensées une deuxième fois, et elle continue de me regarder.
-Tu veux que je remette mon tee-shirt ? C’est pas comme si c’était la première fois que tu me voyais en soutif, pourtant, donc…
Elle a raison. Je l’ai déjà vue dans cet accoutrement, mais la dernière fois remonte à quelques années, je pense, et ses formes n’étaient pas aussi attractives, à l’époque. Aujourd’hui, du haut de ses dix huit ans, c’était la première fois que je la voyais comme une femme. Une femme attractive, même, trop attractive, et c’était ça, le problème.
-Ok, j’ai compris…
Elle fait des pieds et des mains dans cet espace exigu pour reprendre son tee-shirt. Alors qu’elle est en train de le remettre dans le bon sens, je la stoppe.
-Non, tu peux rester comme ça, excuse-moi…
-T’es sûr ? T’as pas l’air bien, pourtant…
-Je sais, mais c’est juste qu’il fait chaud, donc…
-Donc ça te donne encore plus chaud, c’est ça ?
-C’est ça…
Je n’en reviens pas d’avoir dit ça. Je viens clairement de faire comprendre à ma sur cadette qu’elle me faisait de l’effet. Je ne l’ai pas dit avec ces mots-là, mais c’est tout comme !
-Je peux te poser une question ? Tente-t-elle.
-Je t’en prie.
-Tu bandes ?
Décontenancé par cette question, je ne sais pas quoi répondre dans un premier temps. Ensuite, j’analyse cette question une deuxième fois dans ma tête, mais j’en arrive toujours à la même conclusion : ma sur ne peut pas m’avoir demandé ça, c’est… impossible !
-Alors ? Insiste-t-elle.
-C’est une vraie question ?
-Bah oui ! Vu l’effet que j’ai l’air de te faire avec ce soutif, je suis en droit de te poser cette question, non ?
-Et ben…
Évidemment que j’ai la gaule, quelle question ! Mon sexe s’est réveillé à la seconde même où elle a enlevé son tee-shirt, mais je ne peux pas lui répondre oui, c’est… une fois de plus, c’est impossible ! Et dire que nos parents sont à quelques centimètres en dessous de nous et qu’ils pourraient nous surprendre à tout moment…
-Je sais pas, réponds-je donc, simplement.
-Tu ne sais pas ? Répète-t-elle.
-C’est ce que je viens de dire, oui.
-Quentin, s’il-te-plaît, dit moi la vérité, je suis ta sur !
Justement, c’est ça le problème ! Ai-je envie de lui répondre en mon fort intérieur.
-Pourquoi tu veux savoir si j’ai la gaule ?
-Comme ça, par curiosité !
-Elle est mal placée, ta curiosité !
-Je dois prendre ça pour un oui ?
Après tout, elle veut la vérité ? Ok, alors elle va l’avoir, tant pis pour elle.
-Disons plutôt que j’ai du mal à rester indifférent quand une jolie nana se met en soutif devant moi…
-Même quand il s’agit de ta sur ?
-Peut-être, oui, c’est ça le problème…
-Ne soit pas gêné…
Plus facile à dire qu’à faire. Un long silence s’installe entre nous, rythmé par quelques secousses dues au voyage, avant que Marion ne reprenne.
-Ca t’était déjà arrivé ?
-D’avoir la gaule ? Quelques fois, oui, heureusement…
-Non, de te retrouver avec une nana en soutif devant toi.
-Ah, et ben…
Non. Ça ne m’est encore jamais arrivé, mais cela risque de rendre la conversation encore plus gênante si je lui réponds ça, non ? Du coup, j’opte pour une autre technique assez simple : le changement de sujet.
-Papa et maman sont juste en bas, et ils pourraient nous surprendre, donc arrêtons de parler de ça, ok ?
Je me replonge dans mon film mais, évidemment, je n’arrive pas à rester concentré. Sans lever les yeux de ma tablette, j’entends du bruit autour de moi. Je relève finalement la tête, et je vois Marion qui s’allonge juste à côté de moi, son visage à quelques centimètres du mien. Elle est… wahou ! Quant à sa poitrine, j’aurais juste à lever un peu le bras gauche pour pouvoir la toucher…
-Comme ça, si on parle moins fort, on aura moins de chance de se faire choper par les parents, me dit-elle.
-Super idée, je réponds, ironiquement. Je peux me remettre dans mon film, maintenant ?
Je retourne à mon écran, mais Marion me l’arrache des mains, et la balance à l’opposé de la capucine.
-Hého, rends-moi ça ! Lui ordonnai-je.
-Certainement pas, finissons d’abord cette conversation et on verra ensuite !
-Ce n’est ni le moment, ni l’endroit pour parler de ça, donc…
-Moi aussi, je suis vierge !
Un long silence s’installe. Je ne sais quoi répondre. Marion a déjà eu plusieurs petits copains dans sa vie, et ça ne m’aurait pas étonné que l’un d’eux l’ai dépucelée, mais apparemment, non.
-Et alors ? Réponds-je.
-Visiblement, vu comme tu as l’air gêné, t’as pas encore vu le loup non plus, non ?
-C’est vrai…
C’’est décidé. Maintenant, je joue franc jeu ! Marion vient de le faire avec moi, donc il n’y a pas de raison pour que je n’en fasse pas autant moi aussi !
-Tu as déjà eu des copines pourtant, non ? La jolie brune avec laquelle on s’était fait un MacDo, il y a quelques semaines.
-Coralie ? C’était une salope ! La seule chose qui l’intéressait, c’était d’augmenter son nombre de conquêtes, elle n’a jamais eu de sentiments pour moi !
-Et Elodie ?
-Elle m’a trompé au bout de deux semaines, j’ai pas eu le temps de faire quoi que ce soit avec elle…
-Dommage, elle était bien gaulée…
-Et toi ? T’es resté quelques mois avec François, non ?
-Oui, mais c’était un coincé du bulbe. Quand je lui demandais de me toucher la chatte, il était à deux doigts de faire un malaise…
-Et Max ?
-Je lui ai juste sucé la bite, c’est tout…
Entendre parler Marion de la sorte ne me laisse pas indifférent. Je ne savais pas qu’elle était capable de prononcer ce genre de mot cru, et c’est plutôt agréable comme surprise, il faut bien le dire !
Pendant quelques secondes, je n’ai plus l’impression d’être dans une capucine, sur la route des vacances, avec mes parents à quelques mètres de nous. Je n’ai plus non plu l’impression que la sublime brune qui se trouve auprès de moi est ma sur cadette. En fait, j’ai l’impression d’être dans un bar, et de parler de cul avec ma meilleure amie, chose qui n’arrive jamais, évidemment, puisque ma meilleure amie, en fait… c’est ma sur !
-Qu’est-ce qui nous arrive, Quentin ?
-Comment ça ?
-Pourquoi on parle de ça, maintenant ?
-Je me suis posé la même question, je te signale…
Un nouveau long silence s’installe, et c’est très timidement que Marion décide d’y mettre fin.
-Je peux te faire une nouvelle confidence ?
-Je t’en prie.
-Hier soir, quand je suis allé prendre ma douche au camping, et ben…
Le simple fait de repenser à cette douche réveille en moi quelques souvenirs qui, une fois de plus, me titillent copieusement le chibre. Si j’avais su que, quelques heures plus tard, j’allais me retrouver dans cette situation avec ma sur, peut-être que…
-T’as entendu ?
-Hein ?
Une nouvelle fois, elle me tire de mes pensées.
-T’as entendu ce que je viens de te dire ?
-Non, pardon, j’étais perdu, et…
-Je te disais que je me suis doigté en pensant à toi !
Après un long silence :
-Tu t’es doigté en pensant à moi ?
-Oui, et pas qu’un peu, si tu veux savoir ! Le fait de t’avoir vu en boxer une grande partie de la journée à réveillé mes hormones, et…
-Pourquoi tu me dis ça, Marion ?
-Parce qu’on est jumeaux, donc on doit tout se dire, c’est ce qu’on fait depuis toujours, d’ailleurs….
-Oui, mais là quand même…
Je ne termine pas ma phrase. La logique aurait voulu que je lui en veuille, mais évidemment, ce n’est pas le cas puisque moi même, sous la douche du camping, à quelques mètres d’elle, je me suis également branlé en pensant à elle.
-Je sais que tu dois m’en vouloir, Quentin. Après tout, on est frère et sur, donc on ne peut pas faire ce genre de chose mais là, c’était plus fort que moi. Je ne m’étais pas branlée depuis longtemps, et…
-Tu veux savoir ce que c’est, le comble ?
-Non ?
La vérité, toujours la vérité !
-C’est que j’en ai fait autant, hier soir…
-Tu t’es branlé toi aussi ?
-Oui, et en pensant à toi, également…
-Ca alors…
Elle marque un silence, apparemment étonnée par ce qu’elle vient d’entendre, puis :
-Les grands esprits se rencontrent, comme on dit…
-C’est ça, oui. Le fait de t’avoir vu en culotte et les jambes nues, ça m’a… ça m’a rendu fou, Marion !
-Je vois ça…
Encore un nouveau silence, puis :
-Tu sais que, maintenant qu’on s’est dit ça, rien ne sera plus jamais pareil, entre nous ? Me dit-elle.
-Je le crains, oui. En plus, si les parents l’apprenait…
-Je dirais rien, sois tranquille !
-Moi non plus…
Un nouveau silence s’installe, cette fois-ci plus long que les deux précédents. En fait, beaucoup de choses se sont passées en quelques minutes : j’ai dis à ma sur qu’elle me faisait de l’effet, j’ai appris qu’elle était pucelle comme moi et, pour finir, nous nous sommes tous les deux branlés hier soir en pensant à l’un à l’autre. Marion avait raison : comment faire comme si de rien n’était, à présent ? Cela risquait d’être compliqué, et je ne croyais pas si bien dire, car le pire arriva.
Une nouvelle fois, ce fut Marion qui rompu ce silence.
-Désolé, Quentin, je ne peux pas, on ne peut pas, même. C’est… c’est pas bien !
Sans que je n’ai le temps de dire quoi que ce soit, Marion attrapa son tee-shirt qu’elle enfila sans dire un mot. Une fois qu’elle eut terminé, elle se remit en position tête bêche puis, toujours dans le silence le plus total, elle s’allongea et ferma les yeux.
Moi qui pensait que dire la vérité allait arranger les choses, finalement, c’était tout le contraire…